Vitesse, mouvement, fine technique et vision large du terrain, tels sont les ingrédients du jeu proposés par Sofiane Feghouli, qu’il s’agisse du bosseur fou du Valence CF ou du pilier de l’entrejeu de l’équipe nationale d’Algérie.
Un cocktail pour le moins goûtu pour ce joueur qui enchaîne d’un pied à l’autre sans le moindre problème. Feghouli, en prenant ses quartiers dans la Liga, a ajouté à son bagage tout l’art du déséquilibre et de la feinte. L’un de ses gestes préférés est celui qui consiste à faire passer le ballon derrière sa jambe d’appui dans une sorte de talonnade qui laisse immédiatement son adversaire confus et sur ses talons.
Ce qui impressionne aussi avec ce joueur aux cuisses puissantes mais pas surdéveloppées, c’est cette capacité permanente à fixer un adversaire, à accélérer puis à se bloquer sur ses appuis pour délivrer, dans l’espace ou la profondeur, la passe qui fera mouche.
On l’a compris, Sofiane est passé maître, en l’espace de quelques saisons, dans l’exercice ô combien difficile de la passe, longue ou courte, dans les pieds ou dans la course. Il aime toucher le ballon et la Liga, qui raffole de ce type de joueur, lui permet de s’exprimer toujours avec justesse dans ce registre si collectif.
« Distributeur et récupérateur, parfois buteur, sans jamais en rajouter »
Comme le jeune homme n’est pas maladroit face au but – en particulier dans l’exercice du penalty, les Belges s’en souviennent en Coupe du monde – il lui arrive aussi de marquer. Parfois en sélection et de plus en plus en championnat : 3 au cours de l’exercice 2014-15 en Liga. On l’a aussi vu claquer en Europa Ligue les autres saisons, preuve que « Fegho » comme aiment à l’appeler les commentateurs arabophones possède une vaste palette.
Avec Feghouli, le sélectionneur Christian Gourcuff possède tout à la fois un distributeur du jeu, à l’aise sur toute la largeur du terrain, doté d’un jeu long ou court, et d’un récupérateur-relanceur tonique, qui court sans cesse et pendant 90 minutes. Un poumon qui fête ses 25 ans cette semaine et qui paraît appelé à prendre toujours plus d’importance dans le dispositif des équipes qu’il régale de son talent, sans jamais en rajouter.
Sa gourmandise serait peut-être de vouloir, parfois, être à la conclusion d’une action qu’il aura lui-même lancée quinze ou vingt mètres plus haut. Mais qui aujourd’hui pourrait lui reprocher cette belle générosité ?
La suite de cette interview en quatre parties :
Feghouli : Les Fennecs ont gagné le respect du monde
Samir Farasha, à Valence