» Abdes Ouaddou, bonjour ! Dites-nous, qu’est-ce qui vous a motivé pour rejoindre le Vita Club de Kinshasa du nouveau président Amadou Diaby, il y a quelques semaines ?
Tout simplement l’amour de l’Afrique. Aimer l’Afrique, c’est d’abord accepter d’apporter son expérience et ses compétences pour aider à former et à structurer.
Et ensuite, le désir de travailler avec le président, un homme ambitieux, un homme de projets, venu avec des investisseurs turcs qui ont également l’ambition de redonner ses lettres de noblesse au Vita Club.
C’est un choix très fort…
J’ai eu une expérience intéressante en Afrique depuis quelque temps, après ma carrière. Je me répète, j’ai décidé de travailler en Afrique par amour. Pour apporter mes compétences.
Quand on aime ce continent, que j’ai d’ailleurs toujours valorisé durant ma carrière de joueur, il faut aussi accepter de venir se mettre à son service.
Pour tout vous dire, je m’y retrouve sur le plan humain et je prends énormément de plaisir ici.
Quelle est votre vision de ce football congolais que vous venez de rejoindre, après un passage au Bénin ?
Le football congolais a vraiment envie de stabiliser ses performances. C’est à dire être présent sur chaque évènement international.
C’est un pays qui doit sincèrement figurer parmi les toutes premières puissances du football africain, c’est clair, quand on connait ce potentiel qui n’existe nulle part ailleurs.
On a d’ailleurs l’impression qu’il sommeille en eux. Le réveil ne viendra selon moi qu’avec la structuration de ce football.
Et le Maroc, votre Maroc dans tout ça ? (l’interview a été conduite pendant le 1er tour de la CAN)
Concernant le Maroc, il doit confirmer l’excellente performance de la Coupe du monde. Et surtout la joie donnée à tout un Royaume. Ils en ont les qualités.
Cette CAN en Côte d’Ivoire, qui a mis le paquet en termes d’infrastructures, devait lui permettre de tenir ce rang de leadership. Mais attention, ce ne sera pas facile !
Il faudra beaucoup de résilience pour notre chère équipe du Maroc. On connaît les difficultés surtout en Afrique sub-saharienne, et l’histoire nous le démontre…
Selon vous, est-ce que les équipes favorites (Sénégal, Algérie, Egypte, Cameroun) vont tenir leur rang ?
Clairement, on a vite vu qu’elles étaient en difficulté. Ca ne veut pas dire qu’elles n’allaient pas aller au bout. Mais elles ont été accrochées. Ca démontre une chose : les prétendues petites nations travaillent, en silence.
Elles sont organisées, se structurent et donc elles arrivent petit à petit au niveau des grandes nations. On l’a dit à maintes reprises, il n’y a plus de petite nation lors des compétitions africaines.
On verra encore des surprises, comme le Cap Vert. Il ne me surprend pas, avec son football offensif basé sur la possession et la mobilité.
C’est très intéressant et très beau à voir ! Je confirme ici pour l’avoir dit avant la compétition : lorsque les CAN se déroulent en territoire subsaharien, les nord-africains éprouvent énormément de difficultés. Et ça s’est confirmé.
Et la Côte d’Ivoire dans tout ça ?
Je connais le pays pour y avoir voyagé quand j’étais joueur avec l’équipe olympique. C’est un pays chaleureux, accueillant, qui fait partie des perles de l’Afrique.
Très sincèrement, c’est un pays extraordinaire, une terre de football, mais aussi de culture et d’histoire. Et également de l’art. C’est riche ! Il se développe et avance.
Je lui ai souhaité une très belle CAN et elle l’a démontré à toutes les nations !
Propos recueillis par @Frank Simon
A noter que le technicien marocain a contribué à la qualification du Vita Club pour la phase des play-offs pour le titre, qui débutent très bientôt.