Vainqueurs au Maroc en demies aller du Wydad et du Raja, les rivaux cairotes Ahly et Zamalek sont bien partis pour se retrouver en finale.
C’est le principal enseignement de ces demi-finales aller : les géants du Caire sont repartis chez eux avec le gain de matches qu’ils ont plus ou moins bien maîtrisés. Dans le cas du Ahly, samedi soir, les joueurs de Pitso Mosimane n’ont même jamais véritablement tremblé, hormis lorsque le Wydad a été en position d’égaliser sur penalty en fin de première période par Badie Aouk. Un penalty accordé après recours à la VAR. Mais l’ailier de poche est tombé sur un Mohammed El Shenawy des grands soirs. Dès la 4e minute, le Ahly avait pris un but d’avance par Afsha, qui avait gratté un ballon dans les pieds de Jabrane, aligné en charnière centrale pour la circonstance, avant d’aller battre avec beaucoup de sang-froid Tagnaouti, au terme d’une belle course. En seconde période, Ali Maaloul transformait le second penalty de la rencontre, logiquement accordé à la suite d’une main dans la surface (2-0, 62e). Ce Ahly-là paraît franchement intouchable. Compact défensivement, et doté d’une animation offensive pleine d’imagination, avec Afsha à la baguette, dans un rôle de chef d’orchestre.
Dimanche soir, le stade Mohamed V de Casa recevait l’autre demi-finale aller de cette Ligue des champions. Et l’on se disait que cette fois, le Raja, fraîchement sacré champion du Maroc (devant le Wydad) résisterait sans doute un peu plus au Zamalek, tombeur rappelons-le du double champion sortant, l’Espérance de Tunis, au tour précédent. Mais c’était il y a sept mois… Ce sommet, au passage, mettait aux prises les deux derniers vainqueurs de la Coupe de la Confédération.
Comme le Wydad la veille, le Raja de Jamal Sellami s’est fait piéger en début de rencontre. Un débordement de Zizo dans le couloir droit suivi d’un centre… et Achraf Bencharki, au second poteau, surgissait de la tête pour tromper un Zniti beaucoup trop court (1-0, 18e). Le gardien de but international marocain, si décisif lors du tour précédent contre le TP Mazembe (douze parades dont un penalty arrêté en face à face contre Jackson Muleka), s’était loupé. Juste avant la pause, le Raja se créait sa seule et unique opportunité. Un centre de Ngoma trouvait la tête de Sofiane Rahimi qui obligeait Abou Gabal à se détendre pour chasser un ballon dangereux avec le rebond.
n seconde période, le Zamalek était d’abord tout près de doubler son avantage, avant de reculer, inexplicablement, avant l’heure de jeu. Sellami faisait entrer sa jeune garde (Al Makahasi, El Wardi, Jebroune) et surtout sa jeune vedette Benhalib, meilleur buteur de la CDC en 2018 et blessé une partie de la saison. Ce dernier, qui remplaçait le vieux capitaine Moutaouali, changeait la donne sur le plan offensif, associé à Hafidi et Ben Malango. S’en suivait un siège en règle du but d’Abou Gabal. Les Rajaoui, leur coach en tête, réclamaient plusieurs penaltys pour des fautes de main supposées dans la surface, mais le sifflet camerounais Sidi Alioum ne cédait pas à la pression marocaine.
Reste que les efforts de Benhalib, Hafidi, Rahimi et Malango auraient mérité une égalisation, tant ce seconde acte du match les avait vu dominer un Zamalek qui n’a jamais paniqué. Les Chevaliers Blancs, tout en sobriété, se sont appuyés sur un gardien inspiré (Abou Gabal) et un binôme axial très solide (Abdel Ghani, qui remplaçait Mahmoud Alaa, blessé) et surtout Hamdy « El Wensh » toujours limite dans ses interventions… Quant à Bencharki, l’ancien Wydadi a remporté son « derby » contre le Raja, lui qui fut rejoint en fin de rencontre par Ounajem, autre ancien du WAC bien décidé à s’imposer devant ce Raja rajeuni. La tâche des vainqueurs de la Botola 2020 paraît compliquée samedi au Caire, mais pas impossible. Il faudra pour cela peut-être aligner d’entrée Benhalib. Savoir aussi si l’axial libyen Sand El Warfali sera rétabli pour reformer (une dernière fois ?) son binôme avec le taulier Badr Benoun, qui aurait signé déjà au Ahly pour deux millions de dollars… Telles que les choses se présentent en tout cas, on semble bien parti pour une finale 100% égyptienne et cairote le 6 novembre (si la date est maintenue), certainement à Borg El-Arab, en banlieue d’Alexandrie…
@Samir Farasha