Les quarts de finale aller des deux compétitions continentales de clubs ont donné lieu à des résultats très mitigés pour les représentants du football arabe. Le Ahly cairote, battu 5-0 en Afrique du Sud, est pratiquement éliminé de la LDC. Berkane, en revanche, a fait l’exploit au Kenya. Retour sur un week-end un peu fou.
C’est bien le genre de record dont le Ahly du Caire se serait passé. Pour la première fois dans l’histoire de ses innombrables participations aux Coupes d’Afrique, le géant cairote a encaissé un terrible (5-0). Une « Manita » infligée à Pretoria, par des Mamelodi Sundowns déchaînés. Jusqu’alors, le pire résultat des Diables rouges était un 4-0 subi contre les Enugu Rangers (NGA) en CDC.
Samedi après-midi, au stade Lucas Moripe, ils n’ont presque jamais existé, collectivement et individuellement. Menés 2-0 la pause sur des buts de Zwane (14e) et Arendse (23e), ils ont ensuite craqué en début de seconde période avec deux nouveaux buts signés Nascimento (46e) sur un penalty généreux, puis Sirino (62e). En toute fin de match, Mahlambi a signé la cinquième réalisation (83e) synonyme d’humiliation pour le groupe dirigé par l’Uruguayen Martin Lasarte.
On voit mal comment les octuples champions d’Afrique, qui courent après le titre en LDC depuis 2013, pourraient retourner la situation dans quelques jours à Borg El-Arab, face à un adversaire solide en dehors de ses bases. Voilà une prestation d’une indigence absolue qui devrait secouer les coulisses du cador cairote, finaliste en 2017 et 2018, mais totalement dépassé en Afrique du Sud.
Pendant ce temps-là à Conakry, le Wydad de Casablanca obtenait ce qu’il était venu chercher : un match nul (0-0) face à un Horoya dominateur en termes de possession et d’occasions, mais incapable de battre Tagnaouti, le gardien marocain. Le match n’a pas été le sommet escompté sur le plan du jeu, le WAC alternant le chaud et le froid. Ce résultat favorise les desseins du Wydad, qui accueillera à Rabat la manche retour. Rappelons que l’an dernier, le Horoya s’était incliné 2-0 au Maroc face à ce même adversaire.
Le plus beau match de ces quarts de finale aller s’est déroulé en soirée entre le CS Constantinois et l’Espérance de Tunis, qui s’est imposée 3-2 en Algérie. Le champion d’Afrique sortant menait 2-0 en début de seconde période, grâce à une nouvelle réalisation de son international algérien Youssef Belaili (6e, sur penalty) puis de l’Ivoirien Fousseny Coulibaly (47e). Mais les hommes de Denis Lavagne se réveillaient et poussés par le public, Adil Djabout (49e) puis Nassim Yettou (71e) permettaient au CSC de recoller au score. Mais, alors que les Algériens croyaient avoir fait le plus dur en égalisant, le défenseur Mohamed Ali Yaakoubi profitait de la fatigue des locaux pour redonner l’avantage à Taraji (74e). Une belle course-poursuite remportée par les tenants du titre qui ont désormais toutes les cartes en main pour valider leur passage en demie. Ils n’ont besoin que d’un nul chez eux pour cela.
Dimanche, c’était au tour des clubs engagés en Coupe de la Confédération de faire leur entrée en quarts. En déplacement en Zambie, le CS Sfaxien a fait le plus dur en marquant un but face au Nkana FC, vainqueur (2-1). Kampamba (36e) puis Tshimenga (52e) avaient donné une avance de deux buts à leur formation. Mais le remplaçant Habib Oueslati, en toute fin de rencontre, a inscrit ce but synonyme d’espoir en vue du retour au stade Taïeb M’hiri (84e). Tout reste donc possible pour la formation dirigée par le Néerlandais Ruud Krol.
L’exploit du jour est venu de Nairobi, Kenya, où la Renaissance de Berkane a réussi à l’emporter (2-0). Un but par période pour les Marocains qui se présentaient sans Alain Traoré mais avec Issoufou Dayo et le buteur togolais Kodjo Fodo Labah. Les Orange ont d’abord bénéficié d’un but contre son camp de Francis Kahata (24e) avant que Bakr el-Helali double la mise à l’heure de jeu.
Ce résultat très favorable acquis au stade Kasarani aux dépens des coéquipiers du vétéran Denis Oliech (ex-Nantes, Auxerre et AC Ajaccio) devra être consolidé par une grosse performance à domicile au retour. Autant dire que la RSB est à quelques 90 minutes d’une historique qualification pour les demies de la CDC.
Il est un autre club tunisien qui s’est imposé dans ces quarts : l’Etoile du Sahel du doyen des techniciens, Roger Lemerre. Les Etoilés accueillaient le Hilal soudanais et ils se sont rapidement portés en tête grâce à Boughattas (30e) puis Chikhaoui (34e sur penalty). Coupables d’un petit relâchement, ils ont permis aux joueurs dirigés par le Tunisien Nabil Kouki d’espérer quand Athar el-Tahir a marqué avant l’heure de jeu (2-1, 59e). C’est ensuite le même Chikhaoui qui a redonné un peu d’air au tableau d’affichage en convertissant un nouveau penalty (3-1, 81e). Ces deux buts d’avance seront-ils suffisants en vue du retour à Omdurman, en banlieue de Khartoum ?
Enfin, le Zamalek du Caire a souffert à Agadir devant un Hassania survolté. Le club cairote est reparti du Maroc avec un résultat nul et vierge (0-0) qu’il doit autant à son gardien de but Mahmoud Gennesh, auteur de plusieurs sauvetages décisifs, qu’à la maladresse de l’attaquant palestinien du HUSA, Tamer Seyam. En l’absence de son milieu tunisien Ferjani Sassi, le leader du championnat égyptien a rarement eu la possession face à un adversaire totalement décomplexé.
Miguel Gamondi, l’entraîneur argentin d’Agadir, regrettera certainement longtemps les occasions manquées. Christian Gross, son homologue sur le banc zamalkaoui, attendra certainement le réveil d’un secteur offensif qui n’a produit que trois buts lors des cinq derniers matches officiels des « chevaliers blancs »…
@Samir Farasha