Vous l’avez peut être remarqué : aucune équipe sélection nord-africaine ne participe à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 20 ans qui se déroule actuellement au Sénégal. Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Egypte sont aux abonnés absents. Une catastrophe. On avait déjà noté la même désespérante absence dans l’épreuve des moins de 17ans organisée par le Niger durant la deuxième quinzaine de février. Une compétition qui a vu le sacre d’une belle formation malienne. Avec des moyens financiers, une organisation du sport de haut niveau et des infrastructures infiniment plus grandes, l’Afrique du Nord est écrasée par l’Afrique de l’Ouest notamment question performance.
Ne croyez surtout pas que l’année 2015 est une exception, une “Annus horribilis” en quelque sorte. Certainement pas. Lorsqu’on a le courage de jeter un regard sur l’histoire et le palmarès des compétitions continentales dans les jeunes catégories, le constat est sans appel. Si l’Egypte échappe en partie à la critique pour avoir remporté quatre titres chez les moins de 20 ans, dont le dernier en 2013, les autres pays de la région sont inexcusables. En trente deux éditions ( U17 et U20 confondues), l’Algérie a remporté un seul titre. En 1979, avant la mise en place de la formule tournoi.L’exploit commence à dater. Depuis, elle a dû se contenter d’une misère : une 3ème place en 1989 chez les U20 et une médaille d’argent chez les U17 en 2009. Le Maroc n’est pas mieux loti, puisqu’il doit se satisfaire d’une 4ème place chez les U20 en 2005 et une chez les U17 en 2013. La Tunisie est dans les standards appliqués dans la région avec seulement deux places sur le podium. Celle des U20, remonte à 1985.
Le bilan est d’une pauvreté abyssale. A qui la faute? A une politique du court terme et à une course au résultat immédiat de la part des clubs et des institutions fédérales. A cette pratique facile qui consiste à aller chercher les talents dans le vivier des diasporas installées en Europe. On ne contente plus de faire venir des joueurs confirmés pour renforcer les équipes A, on veut désormais le faire aussi pour les catégories de jeunes. En clair, au lieu de faire de la diaspora un atout complémentaire, certains ont tendance à vouloir la transformer en principale source de compétences. Pourtant, le potentiel de ces pays est colossal. Pour exploiter ce filon doré, il suffit d’y mettre les moyens et de l’ériger en priorité absolue. Si le football nord-africain veut s’offrir un avenir brillant, c’est maintenant qu’il doit lancer le chantier de rajeunissement de son élite.
@Fayçal Chehat