Le but inscrit à Radès n’aura pas suffi. Le double champion sortant a été sorti de la compétition par un Zamalek discipliné tactiquement qui n’aura pas craqué malgré la pression. Le club égyptien est le premier à se qualifier pour les demies de la LDC.
C’était parti sur les chapeaux de roue, dans une ambiance électrique. Radès avait retrouvé la voix pour porter l’Espérance, battue 3-1 au Caire une semaine plus tôt. En dépit des absences sur le banc et dans le onze de départ, Othman Najjar, propulsé entraîneur (Chaâbani et Traoui suspendus) a payé de sa personne.
Sur le terrain, après à peine cinq minutes de jeu, Taraji obtenait un penalty consécutif à une faute de Mahmoud Alaa dans la surface. Bensaha, l’un des Algériens de l’Espérance, transformait la sanction avec beaucoup de sang-froid (6e, 1-0). A cet instant-là, le club tunisois avait effectué la moitié de son retard.
Le Zamalek était recroquevillé dans son camp et sortait difficilement de sa surface, poussé par une formation particulièrement agressive. Le Ghanéen Kwame Bonsu récupérait bon nombre de ballons, et devant, le Libyen Hamdou El-Houni donnait du tourment à une défense compacte mais surprise par la vivacité des Sang et Or.
Mais l’Espérance abusait des longs ballons, jouait mal les coups aux abords de la surface de réparation. Le Zamalek se contentait de fermer les espaces, de repousser les attaques adverses sans prendre de risque. Le temps s’écoulait en faveur des Cairotes, qui protégeaient avec intelligence ce but d’avance.
A la pause, les Tunisois menaient donc d’un petit but, mais butaient sur cette défense conduite par Hamdy El Wensh et Alaa, intraitables dans les airs en particulier. Etait-ce l’effet d’un speech musclé de la part du coach français Patrice Carteron ? Toujours est-il que le Zamalek revenait avec de meilleures intentions en seconde période.
Sous la conduite de Youssef Obama, de retour dans le onze de départ après avoir manqué le quart aller pour cause de blessure au genou, le club égyptien décidait de jouer, enfin. Les Cairotes ne se contentaient plus de laisser le ballon et la possession à l’Espérance, ils se montraient conquérants au milieu et s’offraient même quelques raids dans le camp tunisois.
Pourtant, la meilleure occasion après l’heure de jeu était l’œuvre de l’Espérance. EL-Houni dans le couloir gauche, frappait au ras du poteau à terre après une série de dribbles. Abou Gabas, le gardien égyptien, se détendait pour stopper cette frappe précise. C’était la plus belle occasion de l’EST dans le jeu.
Les Sang et Or faisaient entrer plusieurs joueurs offensifs dans le dernier quart d’heure pour forcer la décision mais butaient encore et toujours sur un bloc défensif solide et discipliné, qui évitait de commettre des fautes aux abords de la surface de réparation… La fatigue se faisait sentir et les contres du Zamalek obligeaient l’EST à des efforts considérables.
Sans imagination et fatigués, les joueurs de l’Espérance échouaient immanquablement sur le gardien ou la défense du Zamalek, qui en profitaient pour gagner quelques secondes précieuses. Le stade de Radès commençait à se vider, lorsque l’arbitre algérien siffla, après plus de quatre minutes de temps additionnel, la victoire de l’Espérance mais aussi son élimination… Scènes de liesse dans le camp du Zamalek, tombeur de l’EST championne d’Afrique, et premier qualifié pour les demies de la Ligue des champions. L’Espérance ne défendra pas son titre pour ne pas avoir su bien défendre à l’aller…
@Samir Farasha
LES EQUIPES
Espérance de Tunis::Moez Ben Chrifia, Iheb Mbarki, Houcine Errabii, Mohamed Ali Yacoubi, Abdelkader Badrane, Fousseini Coulibaly, Kuame Bonsu (Mohamed Seghaier 83), Fédi Ben Choug (Mohamed Ben Hammouda 66), Bilel Ben Saha, Ibrahima Ouattara (Abderrahmane Meziane 71), Hamdou Elhouni. Entraîneur : Mouine Chaâbani
Zamalek : Mohamed Abou Gabal, Tarek Hamed, Mahmoud Alae Ibrahim, Hazem Imam, Youssef Obama (Mohamed Hassan 87), Ferjani Sassi, Mostafa Abdallah (Kassongo 75), Mohamed Abouzeid, Achraf Bencharki, Ahmed Sayed ( (Mohamed Abdelhamid 90), Mahmoud Attia. Entraîneur : Patrice Carteron