MAURITANIE. L’un des deux membres cooptés au sein du Comité Exécutif de la Confédération africaine, le président de la fédération mauritanienne fait le bilan pour 2022mag d’un football émergeant, qui rêve aujourd’hui d’une participation à la CAN.
« Président, félicitations pour votre cooptation au sein du Comité exécutif de la CAF, comme l’a annoncé le président Ahmad pendant l’Assemblée Générale extraordinaire de Rabat…
L’objectif de notre football depuis quelques années, c’est de progresser. Le fait que je sois aujourd’hui au sein du ComEx de la CAF ne fait que nous conforter dans cette voie. On est présent sur les pelouses mais aussi au centre des prises de décisions. Nous avons cette place et on remercie le président de la CAF pour cette confiance.
Cela fait déjà quelques années que cela bouge du côté de votre football, avec notamment une première participation historique au CHAN, en 2014 et une progression constante au classement FIFA…
C’est ce que l’on cherche à faire depuis quelques années. En 2012, on était loin d’être un pays de football : 206e au classement FIFA, il y avait un football en voie de disparition, des structures délabrées. On n’existait pas. Après quelques années de travail, on est classé 81e, soit 125 nations dépassées. L’important pour nous, c’est l’avenir. On travaille à la base avec l’instauration de championnats dans les petites catégories. On a des centres de formation, une académie. On fonctionne en étroite collaboration avec l’Etat pour la mise en place des infrastructures, pour le développement des compétitions locales. En continuant sur cette voie, on veut installer la Mauritanie dans le concert des nations respectées du football africain. On va persévérer dans ce sens.
La CAN à 24 qualifiés récemment décidée par la Confédération africaine peut favoriser vos desseins…
Tout à fait. Je ne vous cache pas que l’on travaillait jusqu’à présent pour se qualifier pour la CAN à seize même si c’est très compliqué dans notre groupe avec la présence du Burkina Faso, sans oublier Botswana et Angola. On est sur la voie de bien s’organiser en mettant joueurs et staff dans les meilleures conditions. Après tout ce travail, cela devra finir par payer pour être un jour à la CAN. Ce serait une récompense logique, je l’espère.
L’équipe locale vient de se qualifier pour le tour suivant au CHAN après élimination du Liberia (2-0, 0-1)…
C’est que le résultat du travail accompli à la maison. Notre particularité, c’est de ne pas être une nation avec une forte diaspora en Europe. On va dire, des joueurs binationaux sont très rares. Donc on travaille plus que les autres au niveau local et de produire des joueurs capables de briller en sélection. Les pros n’existaient pas il y a quelques années. Mais de plus en plus, ces joueurs sortent de notre championnat pour aller vers des compétitions en Europe et au Maghreb. On va continuer à progresser.
Qu’il s’agisse de l’équipe A ou de celle pour le CHAN, les sélections mauritaniennes progressent sous l’autorité du Français Corentin Martins…
Ca a toujours été notre politique : le staff des A et des locaux est le même. On a une bonne partie de nos locaux qui basculent en A. Corentin Martins est notre sélectionneur depuis près de trois ans et nous l’avons renouvelé parce qu’on voit qu’il est sur la bonne voie. Il effectue du bon travail dans la stabilité et la continuité. Nous sommes satisfaits comme nous l’avions été avec son prédécesseur Patrice Neveu. On espère que Martins va réussir avec nous sur la durée.
Vos clubs, en revanche, continuent de briller par leur absence au plan des compétitions CAF et préfèrent s’aligner sur les tournois UAFA, plus lucratifs…
On a mis en place depuis l’an passé un cahier des charges pour nos clubs, dans le cadre de notre championnat, avec une soutien financier de la part de la Fédération. On est en pourparlers avec les autorités pour un soutien aux clubs. On pense que nos clubs seront en mesure de tutoyer les clubs en Afrique, et qu’ils participeront aux compétitions CAF à l’horizon 2018. »
Recueilli par @Samir Farasha, à Rabat