Ils sont rares les joueurs de très haut niveau qui assument leur choix à un moment « M » de leur carrière. Notamment lorsqu’ils font passer en priorité la stabilité financière à l’ambition sportive. En signant dans un club qui évolue dans un championnat présumé plus faible par rapport à celui qu’ils ont quitté, certainement plus relevé.
C’est le cas du milieu offensif algérien Sofiane Hanni qui a quitté un Anderlecht en pleine gloire, le titre de champion de la Jupiler Pro League en poche, pour le Spartak de Moscou puis surtout pour Al-Gharafa, un club du ventre mou de la Qatar Stars League. » Je comprends bien ça ( ndlr, les critiques) évidemment, a confié le Fennec dans les colonnes du site belge walfoot.be, pas seulement dans le cas d’une signature au Qatar mais n’importe où au Moyen-Orient, les Européens mettent tout ça dans le même sac … Mais je sais que c’est un choix toujours critiqué, oui. Bien sûr, et je comprends que ce soit tentant pour les supporters, les journalistes, les analystes de penser comme ça. « Oh, il est capitaine d’Anderlecht, il est champion de Belgique et il va signer en Russie ». En football, « l’intérêt » d’un club, ça ne vaut rien. Ce qui compte, ce sont les offres concrètes. J’en avais deux à l’époque : le Spartak Moscou et l’Arabie Saoudite ».
Le natif d’Ivry-Sur-Seine en région parisienne, auquel son passage mitigé à Moscou a sans doute coûté sa place chez les Fennecs et un titre de champion d’Afrique, n’est pas loin de penser que la crise actuelle qui frappe l’Europe pourrait accélérer le mouvement vers ce qui est appelé péjorativement les championnats « exotiques ». Et à raison selon lui : » Peut-être que cette crise va compliquer ce genre de transferts à l’avenir. Peut-être qu’au contraire, vu la crise en Europe, des joueurs vont opter pour des transferts lucratifs. Je vois quand même de plus en plus de joueurs dans la force de l’âge signer dans le Golfe, en Chine – plus seulement des trentenaires en fin de carrière ! La seule chose qu’on sait en football, c’est que tu ne reçois pas 1000 opportunités de ce genre. Et à la fin de ta carrière, vers 35 ans, il te reste deux choses : les titres que tu as pu remporter, oui. Mais aussi l’argent que tu as pu gagner et économiser pour mettre ta famille à l’abri … ».
Un réalisme que nul n’a le droit de reprocher à un sportif de haut niveau qui comme tout un chacun peut se retrouver à un moment ou à un autre de sa vie contraint de faire le choix de ce qui es bon pour lui-meme et pour ses proches. Une chose est sûre, aujourd’hui, à 29 ans, Hanni ne s’ennuie pas du tout à Al Ghafara où il a retrouvé le plaisir de marquer (11 buts) et à délivrer des caviars à ses coéquipiers. avant la pause causée par la pandémie.
@Cheikh Mabele