L’équipe d’Algérie s’apprête à disputer deux matches amicaux contre la RD Congo le 10 octobre à Blida et face à la Colombie quatre jours plus tard à Lille dans un stade Pierre Mauroy annoncé à guichets fermés. Et si le sélectionneur Djamel Belmadi est heureux d’avoir deux belles opportunités pour tester son groupe et s’il est ravi de na pas avoir de souci par rapport à la qualité et à la densité de son effectif, il est tout de même furieux de la pauvreté de l’offre en matière d’infrastructures. Pour affronter la RD Congo, il avait le choix entre le stade olympique du 5 juillet – de nouveau en chantier – et un stade Mustapha Tchaker de Blida à la pelouse exécrable. Et selon lui, c’est une situation inconcevable indigne d’un pays comme l’Algérie.
N’ayant jamais été un adepte de la langue de bois, l’ancien entraîneur d‘Al Duhail a sorti la grosse artillerie : » On a un vrai souci de stade. Ça fait un an que je me déplace à Tchaker, à chaque fois on me dit la même chose, a-t-il pesté en conférence de presse, j’y suis allé hier et c’est vraiment du bricolage… J’ai eu honte lors du match des A’, l’hymne qui ne démarre pas, l’éclairage qui saute… Ça faisait mal face au Maroc, en présence du président de fédération marocaine de mettre l’hymne sur Youtube et le mettre devant le micro… Jouer sur une telle pelouse, avoir une coupure de courant… On nous dit que des stades vont être livrés au premier trimestre 2020, mais pour le moment on ne sait pas quel sera notre stade… Je suis devenu un spécialiste en jardinage, hier on m’a fait un cours sur comment scalper la pelouse… On est allé une dizaine de fois à Tchaker, ce n’est pas la faute des employés, c’est celle des dirigeants. Les jardiniers m’ont dit qu’il fallait le fermer au moins trois mois pour bien travailler et ne plus bricoler. »
Et pour enfoncer le clou, le natif de Paris s’est réjoui de pouvoir affronter la Colombie à l’étranger : » L’organisation des matches internationaux c’est très compliqué, c’est pour ça qu’il ne faut pas faire le malin ou faire patienter au risque de perdre la possibilité d’une telle rencontre face à un tel adversaire . Mais imaginer la Colombie à Tchaker… Jamais ils n’auraient accepté. ».
Il n’est pas sûr que la sortie médiatique courageuse de l’homme qui a replacé l’équipe d’Algérie sur le toit de l’Afrique fasse bouger les lignes tant l’inertie et l’incompétence sont devenues une seconde nature dans un pays qui dispose pourtant de ressources humaines et matérielles colossales. Seule la révolution pacifique en cours, le Hirak, que le sélectionneur a d’ailleurs soutenu publiquement, sera en mesure de faire sortir le pays de sa léthargie.
@Cheikh Mabele