Mondial 2018. C’est le début de la grande aventure pour les équipes nord-africaines.Et elle s’annonce à la fois difficile et passionnante. En 2014, seule l’Algérie a pu se frayer un chemin jusqu’au Brésil. A combien de qualifiés aurons nous droit en 2018. Le tirage au sort des groupes a fait que l’on peut espérer jusqu’à quatre billets sur les cinq octroyés à l’Afrique.Mais la réalité du terrain pourra auss être moins généreuse. D’ici-là, profitons des belles affiches de ce weekend dont un somptueux Algérie-Cameroun.
Les matches des Nord-Africains
Gabon – Maroc (samedi)
Lions de l’Atlas: en finir avec une bête noire
La rencontre, programmée au stade de Franceville, a évidemment valeur de sommet sur le continent africain. Et le défi apparait de taille pour le Maroc, qui n’a plus battu les Panthères gabonaises depuis un match amical en 2006 (6-0). Si les deux dernières rencontres se sont terminées sur des matches nuls (0-0, 1-1), le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang s’est imposé trois fois en compétition : 3-2 lors de la sa CAN, à Libreville ; 2-1 et 3-1 en 2009 en éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Pour bien débuter cette campagne de poule, Hervé Renard cherchera évidemment à repartir de Franceville avec au moins un point en poche.
RD Congo – Libye (samedi)
La Libye a tout à gagner
Voilà un duel a priori très disproportionné entre la bande à Florent Ibenge et la Libye. Même si la RDC s’est inclinée en semaine contre le Kenya en match de préparation (0-1), les coéquipiers de Yannick Bolasie partent avec un avantage psychologique certain. Ils n’ont pas perdu en compétition chez eux depuis le 11 octobre 2014 (c’était contre la Côte d’Ivoire, 2-1). Attention cependant à cette jeune formation libyenne, qui reste sur trois matches sans défaite en 2016 : un nul contre le Maroc (1-1) et deux succès contre Sao Tome (4-0) et, plus surprenant, au Cap Vert (1-0, but de Fouad Triki) le mois dernier en éliminatoires de la CAN 2017. Ce sera vraisemblablement l’avant- dernier match dirigé par l’Espagnol Javier Clemente, sur le banc libyen, puisqu’il a annoncé son départ après le match contre la Tunisie le mois prochain. La Fédération a confirmé la présence des six pros expatriés à Kinshasa. Lorsqu’on connaît la solidité défensive des Libyens, on peut s’attendre à un match très, très serré…
Congo – Egypte (dimanche)
Les Pharaons ont faim de Mondial
Le Français Pierre Lechantre, qui dirige les Diables rouges, en est pleinement conscient : il s’apprête à défier l’une des formations africaines (et arabes) les mieux organisées tactiquement. Et le fait d’accueillir à Brazzaville les Pharaons n’aura absolument rien d’un avantage. Les Pharaons, qui n’ont pas pris part à une phase finale de Coupe du monde depuis 1990, ont décidé de tout mettre en œuvre pour être présent en Russie dans un peu moins de deux ans. L’Argentin Hector Cuper, leur sélectionneur, dispose d’un groupe motivé mais sera privé de Rami Rabia, blessé. El Mohammadi (Hull), Trezeguet (Anderlecht) et Kahraba (Ittihad Djeddah) sont de retour dans un groupe déjà renforcé par ses cadres Mohamed Salah, El Neni, Ahmed Hassan Kouka et Ramadan Sobhi, sa jeune vedette (Stoke City). Pour espérer se qualifier, l’Egypte doit débuter par un succès. Faisable, mais compliqué.
Tunisie – Guinée (dimanche)
Aigles de Carthage motivés mais méfiants
Sur ce qu’on a vu lors de leur dernière sortie internationale, à Monastir le mois passé contre le Liberia (4-1), les Aigles de Carthage semblent avoir trouver la bonne formule. Mieux, ils seront très difficiles à bousculer chez eux. Une fois encore, le madré Henri Kasperczak devrait articuler sa défense autour de trois arrières centraux. Wahbi Khazri et Saber Khelifa devraient jouer les pistons offensifs excentrés, avec en pointe Hamdi Harbaoui (Anderlecht). A priori, tous les signaux sont au vert. Sauf que l’équipe sera affectée par quelques absences mais aussi par le fait que certains joueurs cadres ont peu été titularisés cette saison. Face à eux, Lappé Bangoura proposera un Syli de Guinée forcément ambitieux, lui qui a tenu l’Egypte en échec chez elle (1-1) avant de battre et le Zimbabwe (1-0). L’équipe s’est préparée en région parisienne et s’appuiera sur une invincibilité historique contre la Tunisie : 11 ans sont passés depuis la dernière défaite (2-0, élim. CM 2006). Kasperczak a appelé à la méfiance face à cet adversaire qui ne participera pas à la CAN 2017 et cherchera à perturber la hiérarchie dans ce groupe.
Algérie – Cameroun (dimanche)
Un choc à la hauteur de l’ambition des Fennecs.
C’est très certainement l’affiche la plus attendue de ce week-end éliminatoire dans la zone Afrique. Les Fennecs de Rajevac sont en forme, et s’appuieront sur leur faculté à développer un jeu offensif, fait de vitesse dans les transitions et d’efficacité dans la zone de vérité. Sans oublier une capacité à marquer à tout moment sur coups de pied arrêtés. De Mahrez à Slimani en passant par Boudebouz, les leaders affichent un moral de conquérants. Depuis le début, ils travaillent pour disputer une troisième Coupe du monde de rang. L’adversité est de taille (Zambie, Nigeria, Cameroun) mais l’Algérie doit montrer qu’elle est capable de faire le plein à domicile. Ca tombe bien, le stade Tchaker de Blida demeure un sanctuaire pour El-Khedra. Et souvent, un tombeau pour ses adversaires. L’opinion publique, qui n’est jamais satisfaite, se soucie évidemment d’un secteur défensif qui a concédé plus d’occasions et de buts qu’auparavant, au cours des derniers mois : quatre face à l’Ethiopie (7-1, 3-3) notamment. Les supporters s’interrogent aussi sur l’absence du défenseur polyvalent de Rennes Bensebaïni, et la présence de Cadamuro (Suisse).
Côté Cameroun, on s’est préparé du côté de Marseille (match amical contre l’OM 1-1) et en se tenant informés de l’état de santé de l’ancien capitaine des Lions, Rigobert Song, victime d’un AVC le week-end dernier et évacué en France. La jeune génération jouera certainement pour « Magnan », un légende au pays. Hugo Broos, le sélectionneur belge des Lions, qu’il articule dans un 4-4-2 offensif, dispose de quelques flèches offensives (Aboubacar, Moukandjo, Toko Ekambi) qui devraient perturber l’arrière garde algérienne. Notre pronostic : un match très accroché, et un court succès des Fennecs, par un but d’écart. Les paris sont pris.
@ Samir Farasha