Mohamed Raouraoua était attendu comme une star à l’assemblée générale ordinaire de la Fédération algérienne de football dont il est membre à part entière en raison de son ancien statut.L’ancien président de l’institution faîtière du football Algérie n’a pas déçu . Avant d’entrer dans la salle il a affirmé qu’il n’était ni » un ghoul (ndlr, ogre) ni un béni-oui-oui non plus « .
A la sortie – la presse n’avait pas eu le droit d’assister ) à l’AG – il a été égal à lui même. Incisif et sans tabous, il a fait le point en conférence de presse, sur les sujets qui lui tenaient à coeur. A commencer par un avertissement sur la situation financière de la FAF : «Aujourd’hui, nous avons de l’argent mais si on ne fait pas le nécessaire pour s’assurer d’autres rentrées d’ici la prochaine décennie, la prochaine génération n’aura que du vent. Il faut qu’on leur laisse pour qu’ils puissent travailler ».
Et pour lui, dans ce domaine il n’y a pas de miracles à attendre mais un travail à mener : » Pour faire rentrer plus d’argent, il faut au minimum se qualifier à la Coupe du monde pour avoir de nouvelles ressources de financement et notamment de la CAF et de la FIFA. Si ce n’est pas le cas, on reste sur ce qu’on a et il faudra tout de même préparer l’avenir pour la prochaine génération. J’ai expliqué à l’assemblée générale et si cette dernière décide à la prochaine AGEX de faire un nouvel investissement, les membres sont souverains. On a un avis que quand on a de l’argent et par expérience, on arrive à créer de nouvelles sources de revenus. Si on débourse tout l’argent, on deviendra pauvres.»
Concernant l »équipe nationale, il n’a pas caché son scepticisme, au moins à court et moyen terme. Et l’on ne peut pas dire que l’avis de l’ancien boss de la FAF transpire la confiance en l’actuel staff technique : «Je pense que l’équipe nationale est loin du niveau où elle était car il faut beaucoup de temps pour tout remettre en place et il y a un staff technique qui en est responsable. D’un côté technique et de la gestion de l’équipe nationale, je ne suis pas du tout optimiste. Il faut leur poser à eux la question et à l’entraîneur et je pense qu’il a répondu
Toujours concernant la sélection, il a fait comprendre qu’il a suivi de près le débat sur la présence des binationaux et la volonté de la nouvelle direction de les opposer aux joueurs locaux. Tout en se réjouissant de l’inflexion de la position du président Kheireddine Zetchi : «Je crois que le président a corrigé les choses. Il a bien dit. Dans tous les pays du monde quand il y a un Algérien qu’il soit en Autriche ou au Japon et qu’il a la double nationalité et je rappelle qu’on a livré bataille une longue décennie pour ce qu’on appelle la loi Bahamas qui a permis à des joueurs de choisir leur nationalité sportive devienne réalité. C’est bien défini dans les statuts de la FIFA. On a pu ramener de grands joueurs et d’autres pays en ont fait de même. Regardez les équipes qualifiées pour la Coupe du monde, elles ne sont que sur la base de grands joueurs notamment nos amis africains comme le Sénégal. Par conséquent, c’est un trésor à exploiter. Ça, c’est la responsabilité du coach, il devra rendre des comptes s’il échoue ». Maintenant, il reste à savoir si ce retour fracassant de l’actuel numéro deux de l’Union du football arabe (UAFA) aura une suite et si Mohamed Raouraoua qui a compris que les médias et l’opinion ont fini par reconnaître que sous sa direction ( huit ans) le bilan avait été plus que correct va tenter de regagner une place qu’il avait quitté volontairement. Il se murmure que l’arrivée du nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports peut changer la donne. A suvire.
@Cheikh Mabele