Depuis son départ fin juillet 2014 après une épopée réjouissante à la tête des Fennecs lors du Mondial brésilien, Vahid Halilhodzic n’a jamais quitté l’esprit des Algériens et il n’est pas sûr que l’Algérie a pu quitter le sien. Depuis quatre ans son nom revient tel le bourdonnement d’une guêpe au dessus d’une table mal desservie. Et comme hormis l’honorable parenthèse Christian Gourcuff, l’équipe algérienne souffre le martyre au point d’avoir perdu les trois quarts de ce qui faisait sa valeur, il n’est pas étonnant que les fans des Fennecs, dépités, en appellent, à tort ou à raison, au retour du flamboyant bosnien. Parce qu’il les avait séduit par ses compétences mais aussi et surtout par sa droiture et pour le respect indéfectible qu’il a montré à un pays qu’il a tant aimé.
Aujourd’hui »qui que les jours de l’homme en place, Rabah Madjer, sont comptés, l’ancien entraîneur du Paris SG paraît être le recours idéal. D’autant que le technicien est libre de tout contrat après avoir été trahi par les Japonais qu’il avait pourtant qualifiés pour le Mondial 2018 et qui le disputeront sans lui. Interrogé en exclusivité par le site lebuteur.com au lendemain du match perdu par les Fennecs face au Portugal (0-3), coach Vahid a répondu aux marques de sympathie des supporters mais n’a donné aucun signe sur ce qu’il pourrait envisager de faire si jamais il devait être à nouveau sollicité par la Fédération algérienne de football (FAF) : « Ecoutez, a-t-il répondu à son interviewer, j’ai beaucoup de respect pour ce métier d’entraineur, donc, s’il vous plait, épargnez moi. Je ne ferai pas de déclaration dans ce sens au risque d’être très mal compris. Alors tout ce que je peux vous dire, c’ est que j’ai passé des moments inoubliables avec la sélection algérienne. Aujourd’hui (ndlr, vendredi), par exemple, j’ai reçu plusieurs appels de journalistes algériens et d’autres fans de la sélection algérienne. Pour l’instant, il ne s‘agit pour moi que de marques de sympathie qui me vont droit au cœur. Je n’ai absolument aucune déclaration à faire à ce propos. Vous m’avez dit que vous vouliez une réaction par rapport au public, alors je réitère mes remerciements au peuple algérien et je le remercie pour son soutien qui n’a jamais cessé, il faut le dire, depuis mon départ en 2014″.
Mais chassez le naturel et il revient au galop. On sent chez cet homme à la sensibilité à fleur de peau, tellement algérienne, comme une pointe de regret devant le gâchis, Vahid ose tout de même un commentaire lorsqu’il lui est demandé son avis sur l’impasse algérienne : « Je suis vraiment triste et déçu des résultats réalisés par cette équipe car j’estime en toute honnêteté qu’il y avait le potentiel pour bien faire. Dommage ! Mais bon, il faut travailler beaucoup et préparer l’avenir avec plus de sérieux. Le peuple algérien est connaisseur contrairement à vous les journalistes (Rires.) Vous m’avez critiqué, mais j’ai tourné la page parce que je sais que cela fait partie du métier ». Sacré Vahid! Travailler, voilà un mot et un concept que beaucoup d’Algériens aimeraient de nouveau l’entendre résonner comme une promesse dans l’environnement bousculé des Fennecs. La fenêtre de tir est en apparence idéal pour un rapprochement entre les deux anciens partenaires.Tout le monde sait qu’un premier amour est indélébile mais tous les réalistes savent aussi qu’une deuxième histoire ne ressemblerait pas forcement à la première. A suivre.
@Cheikh Mabele