Dans un passionnant entretien accordé au magazine français Onze-Mondial, Nordine Kourichi, ancien international algérien et adjoint du sélectionneur Vahid Halilhodizc entre 2011 et 2014, a évoqué, entre autres sujets, la place des binationaux au sein de l’équipe d’Algérie que certains dirigeants souhaitent remettre en cause.
Pour l’ex-défenseur de Lille, il ne faut pas rêver: c’est une quasi impossibilité de pouvoir s’en passer dans l’état actuel du football algérien. Explications : « Je suis devenu international dans les années 80 et j’ai pas mal de recul et j’ai aussi pu m’exercer pendant trois ans sous la direction de Vahid, a confié le natif d’Ostricourt, ce que je peux dire, c’est qu’il y aura toujours des binationaux. L’Algérie ne peut pas se permettre d’avoir uniquement des joueurs locaux. L’équipe nationale, c’est 23 joueurs dont 20 binationaux et 3 locaux. »
Pour Kourichi, avant de penser à limiter la présence des expatriés, il faudra régler certains problèmes. Dont celui de la formation qui est sinistrée: » Un pays qui oublie ses enfants est un pays qui n’a pas d’avenir. Si tu ne sèmes pas, tu ne récoltes pas. Et le problème de l’Algérie, c’est le manque de travail. Et surtout l’absence de politique sur le long terme. La plus grande responsabilité en revient aux présidents de clubs. » Sans amertume, ni colère, Nordine Kourichi qui fut l’un des tous premiers joueurs formés en France, avec Mustapha Dahleb, à porter les couleurs des Fennecs dans les années 80 mériterait pourtant d’être écouté, consulté et impliqué dans le développement du football algérien de haut niveau. Il semblerait cependant qu’Alger en soit bien loin. Un immense gâchis, mais qui ne concerne pas, hélas, que le football.
@Cheikh Mabele