Le championnat de Ligue 1 en Algérie est le premier à débuter en Afrique du Nord. Il devance de deux ou trois semaines celui de Tunisie et la Botola Pro marocaine. Alors que la Premier League égyptienne a bouclé il y a une semaine…la saison 2014-2015. Souvenez-vous, le championnat d’Algérie avait été marqué en mai dernier par un suspens insoutenable. Pratiquement sans équivalent dans l’histoire moderne des compétitions nationales. A deux journées de la clôture, 14 équipes sur 16 étaient concernées par le titre, une place africaine ou la relégation. Quand ce n’était pas par les trois scénarios à la fois. Ahurissant. L’information avait fait le tour de la planète football alors que la Ligue 1 algérienne n’a quasiment pas de visibilité internationale.
Départ de Chenihi, retour programmé de Djabou et première de Meghni
Que nous réserve la saison 2015-2016 ? Il est vraiment difficile de se hasarder à faire des pronostics tant la Ligue 1 n’a pas beaucoup dérogé à ses habitudes. On a assisté comme souvent à des révolutions dans les effectifs. Certains clubs ont recruté jusqu’à dix joueurs et ont en libéré autant. Mais les éléments les plus emblématique n’ont pas changé d’écuries et les départs à l’étranger se comptent sur les doigts d’une seule main. Le nom que l’on retient est celui de Brahim Chenihi, l’attaquant international du MC El Eulma, un club qui dispute la Champions League mais qui a été relégué en Ligue 2 ( encore une incongruité du football algérien). Chenihi a rejoint le Club Africain en Tunisie et son ex-coéquipier, Walid Derardja, meilleur buteur 2015, a opté pour le MC Alger. Rayon footballeurs étrangers, on comptabilise une quinzaine d’arrivées. Quelques jeunes et d’illustres inconnus. La Ligue 1 a également fait de la place à des binationaux issus de la troisième division française (le National) voire du CFA (championnat de France amateur). Au chapitre des retours de l’étranger, l’ancien milieu offensif des Fennecs, Mourad Meghni, a recu un accueil triomphal de la part des supporters du CS Constantine. Attendu comme le Messie, les Sanafirs prient pour que les blessures l’épargnent et qu’il puisse les enchanter par ses arabesques et aider le club de l’antique Cirta à retrouver les sommets du football national. Un autre retour est attendu, celui d’ Abdelmoumène Djabou. L’attaquant international est en mode rupture avec le Club Africain et a promis de retrouver son club de coeur, l’Entente de Sétif. En souffrance en Champions League, les Aigles Noirs ont plus que jamais besoin de son efficacité. Celle-là même qui a aidé le Club Africain a remporter le titre de champion de Tunisie.
Bonne nouvelle: une relative stabilité sur les bancs
Le chapitre des bonnes nouvelles concerne, un fait assez rare pour être souligné, le monde des entraîneurs. Pour une fois, un bon nombre de clubs, et pas des moindres, a su rester sage en renouvelant la confiance aux staffs techniques en place. Nous nommons, le MC Oran ( Jean-Michel Cavalli), le CR Belcourt (Alain Michel), le MC Alger ( Artur Jorge), l’Entente de Sétif (Kheireddine Madoui), l’USM El Harrach (Boualem Charef). Après avoir limogé le “dinosaure” allemand Otto Pfister, l’USM Alger a mis sur le banc un technicien du sérail, Miloud Hamdi. Et, divine surprise, le nouveau patron se débrouille comme un chef puisqu’il a qualifié son équipe en demi-finale de la Champions League alors que son statut est toujours précaire. Et puis, comment ne pas se féliciter du retour du Français Hubert Velud en Ligue 1. Il est accompagné d’une grande question: le natif de Villefranche-sur-Saône réussira-t-il une passé de trois historique en devenant le premier entraîneur à être sacré champion d’Algérie avec trois clubs différents ? Après l’ES Sétif (2013) et l’USM Alger (2014), Velud emmènera-t-il le CS Constantine au firmament ?
Mais revenons à nos pronostics. Qui va succéder à l’Entente de Sétif au cas ou le champion se montrerait incapable de conserver son bien ? A l’heure du coup d’envoi de la nouvelle saison, un seul club semble avoir des certitudes, l’USM Alger. Même si les certitudes de l’automne et de l’hiver ne seront peut-être pas celles de l’été. L’USM Alger de Miloud Hamdi est dans une forme éblouissante. Avec quatre succès en quatre matches de Champions League, une qualification pour le dernier carré, la formation de Soustara s’est offert le luxe de commencer le championnat national sur une dynamique heureuse et le coeur léger. Ce ne sera pas le cas de l’Entente de Sétif. Les champions d’Algérie et d’Afrique semblent avoir perdu l’enthousiasme de la fin de l’année 2014 et du début de la saison 2015. Les Sétifiens souffrent à domicile et ne sont plus vraiment héroïques sur terrain adverse. Ce qui peut les aider ? Une acclimatation rapide des nombreuses recrues, une qualification pour les demi-finales de la Champions Leaque et un bon début de championnat. Cela fait beaucoup de conditions, mais le club de Ain El Fouara a de la ressource.
Le MO Béjaia doit confirmer, le MC Alger doit apprendre à patienter
Derrière ces deux géants, il n’y a pas beaucoup de têtes qui dépassent. On attend la réussite du CS Constantine version Velud et Mourad Meghni. Celle de l’USM El Harrach, ce club formateur par excellence qui a donné au football algérien des joueurs du standing d’Abdelmoumène Djabou et Baghdad Bounedjah (ES Sahel et Al-Sadd). Troisième en 2015 et qualifié pour la Coupe de la Confédération, le MC Oran peut poursuivre sa progression silencieuse. Il aura raison de s’accrocher, d’autant qu’il pourra bénéficier d’un outil de travail fantastique avec un stade ultramoderne de 40 000 places dont l’inauguration est prévue en 2016. Et puis, il y a le MC Alger. Le doyen du football algérien est imprévisible. Il possède un bel effectif, a conservé son entraîneur, fait une superbe préparation et reste sur une fin de saison 2014-2015 remarquable. Pour réussir, il lui faut de la patience. Surtout celle de ses passionnés et turbulents supporters. Ce n’est pas gagné d’avance. Le match d’ouverture face au CR Belouizdad (0-0) n’est guère encourageant. A suivre.
Et puis, il faudra garder un oeil sur le MO Béjaia. Le représentant de la petite kabylie a réalisé une saison exceptionnelle. Longtemps leader, il s’est effondré sur la ligne d’arrivée. Mais il magnifié sa performance en remportant sa première Coupe d’Algérie. 2015-2016, sera la saison de la confirmation. On sait que c’est souvent compliqué. Surtout que le club a laissé filer à l’étranger l’homme du miracle: son expérimenté entraîneur, Abdelkader Amrani. On aurait aimé classer la JS Kabylie, club historique s’il en est, parmi les favoris ou les sérieux outsiders. Mais le grand club kabyle traverse une période d’instabilité et de confusion à tous les niveaux qui désespère ces dizaines de milliers de fans à travers le pays. Le double champion d’Afrique ( 1981 et 1990) essayera d’éviter le ventre mou et la zone de relégation qu’ occuperont sûrement sept à huit formations, à commencer par les trois promus: le RC Relizane, l’USM Blida et surtout un Petit Poucet nommé DRB Tadjenanet.
La première journée
Jeudi 13 août
MC Alger – CR Belouizdad, 0-0
Vendredi 14 août
USM El Harrach – JS Saoura
Samedi 15 août
ASM Oran – USM Blida
RC Arbaâ – MO Béjaia
ES Sétif – MC Oran
DRB Tadjenanet – RC
Nasr Hussein Dey – USM Alger
JS kabylie – CS Constantine
Le palmarès : 1963-2015
14 titres : JS Kabylie. 7 titres : ES Sétif, MC Alger. 6 titres: CR Belouizdad , USM Alger. 4 titres: MC Oran. 1 titre: NAHD, RC Kouba, MO Constantine, USM El Harrach, ASO Chlef, CS Constantine, US Chaouia, GC Mascara, Hamra Annaba
@Fayçal CHEHAT