Après sept années de bon et loyaux services marqués par des moments historiques, la campagne du Mondial 2014, et des échecs en phases finale de la CAN et une élimination terrible du Mondial 2018, le défenseur axial algérien Carl Medjani, 33 ans, 56 sélections, 3 buts, a décidé de prendre sa retraite internationale. Attachant, plein d’humilité, le natif de s’est longuement exprimé, dans un entretien émouvant, sur toutes ses années an Vert et Blanc. Il a reconnu tout le bien que l’équipe nationale lui apporté en tant que joueur de club.
Mais le natif de Lyon, aujourd’hui joueur de Sivasspor en Turquie, a aussi confirmé de façon sibylline que dans le groupe des Fennecs, il y avait un peu moins d’envie. Ce que les observateurs et les fans d’Al Khadra ont certainement ressenti : » Je ne suis pas là pour tirer sur mes coéquipiers en disant qu’on ne se donne pas à fond, a-t-il confié au site competition.dz, je pense que chaque joueur qui foule le terrain essaye de faire de son mieux, mais il est important de revenir à des choses très simples qui étaient en place. Lorsqu’on venait en sélection, c’était avec une envie débordante de représenter le pays. On était prêts à faire beaucoup de sacrifices en dehors et sur le terrain pour gagner un match et arracher une qualification. On se disait aussi les choses en face quitte parfois à nous heurter mutuellement pour avancer. Et puis surtout on savait que l’équipe nationale était une vitrine qui pouvait nous aider dans nos carrières respectives. Moi, aujourd’hui, je dois beaucoup à l’EN parce que si j’ai pu à un moment donné décrocher des contrats dans des clubs assez prestigieux comme l’AS Monaco, Trabzonspor et d’autres, c’est grâce à mes performances chez les Verts. »
Cette confession à l’évidence sincère d’un ancien cadre de l’équipe rejoint un peu la sortie à chaud de Raïs Mbolhi au soir de la défaite à Constantine face à la Zambie (0-1) dans laquelle le gardien de but de Rennes mettait en garde ceux qui ne respectaient pas les consignes et le sens du collectif. » Aujourd’hui, il y a plus de talent intrinsèque dans la sélection, mais avant, il y avait cet esprit de combattant qui faisait la force de l’ancienne génération. C’est vrai qu’on l’a perdu aujourd’hui. On doit se réveiller et revenir aux fondamentaux qui faisaient notre force. On doit désormais se tourner vers l’avenir, mais sans oublier de faire l’analyse de ce qui n’a pas marché. » D’autres langues vont certainement se délier dans un futur proche. A moins que la fédération prenne ses responsabilités et communique enfin sur le malaise. Car, ce malaise désormais évident, ne tient pas qu’à la qualité ou pas des sélectionneurs qui se sont succédés. Gourcuff, Rajevac, Leekens ou Alcaraz n’ont pas tous eu tort.Il ne sont pas les seuls en tout cas.
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