Pour avoir qualifié à deux reprises les Fennecs en Coupe du monde (1986 et 2010), Rabah Saâdane a été le symbole de la performance de haut niveau du football algérien. Répondant à l’appel du nouveau président de la Fédération, Kheireddine Zetchi, il est devenu il y a quelques mois le directeur technique (DTN) avec la mission de restructurer le football national . Et pour lui, le volet de la formation, très en retard, est devenu un objectif important pour ne pas dire essentiel. Qu’il met en avant à chacune de ses interventions publiques.
C’est ce qu’il a fait dans les colonnes du dernier numéro de l’hebdomadaire Jeune Afrique : » Il faut penser au futur, a-t-il martelé une fois encore, l’Algérie dispose d’un important réservoir de joueurs, mais il est mal exploité. La France, dans les années 1970, a compris qu’une politique de formation structurée allait lui permettre d’en récolter les fruits plus tard. C’est ce qui s’est passé, et d’autres pays l’ont fait. L’Algérie en a les moyens humains. Il y a de l’argent. Il y a des structures, qu’il faudra dans certains cas rénover. Il y a des moyens et la volonté du président de la FAF. Cela prendra du temps, bien sûr ».
Mais contrairement à certains, toujours prêts à faire dans la démagogie, le natif de Batna n’oppose pas la formation locale à la politique développée depuis une dizaine d’années et qui consiste à faire appel aux talents expatriés. Pour lui, les deux méthodes sont complémentaires: » Plus nos joueurs locaux seront bons, plus cela profitera à notre football, aux clubs et aux sélections. Si des locaux peuvent faire de la concurrence aux binationaux, parce qu’ils sont d’un bon niveau, tout le monde en profitera. On ne peut pas se passer des binationaux, c’est une évidence. Mais avec eux et avec des locaux plus forts, l’Algérie en sortira gagnante. Nous avons pris beaucoup de retard. Le travail est immense, tout cela va prendre du temps. Tout le monde doit comprendre que nous ne pouvions plus continuer ainsi ». La preuve de l’échec patent de la formation est symbolisée par l’absence récurrente des sélections algériennes dans les compétitions africaines (CAF) et mondiales (FIFA) des jeunes catégories.
@Cheikh Mabele