L’Algérie s’est imposée dans la douleur face au Sénégal dans un match éprouvant sur le plan physique et techniquement très moyen. La leçon ? Les Algériens, réputés artistes intermittents en Afrique, ont changé sous la férule de Djamel Belmadi. Ils ont montré qu’ils sont désormais capables de mettre le bleu de chauffe et de remporter des batailles d’hommes. Pied à pied.
Au moment du coup d’envoi de leur match au Caire, Algérie et Sénégal restaient sur deux confrontations officielles durant les deux éditions précédentes de la CAN avec un bilan favorable aux Fennecs; Un succès 2 -0 en 2015 et un nul, 2-2, en 2017.
La première escarmouche est pour les Sénégalais quand Sané a brûlé la politesse à Atal pour créer la zizanie dans la surface algérienne. Son centre a offert une vraie possibilité de finition mais Mbaye Niang n’arrive pas à armer son tir. Les Fennecs répliquent avec Bennacer. Le joueur d’Empoli récupère un super ballon qu’il offre à Bounedjah dont le tir du gauche, détourné du bras par Kouyaté, file à un mètre du poteau gauche d’Edouard Mendy (16′). La pression est toujours sur les Sénégalais qui concèdent un coup franc à 20 m plein centre.. Enroulé à mi hauteur par Belaili, il ne surprend pas le gardien des Lions .
Les contacts sont rudes et l’arbitre ne laisse rien passer. Un manque de maîtrise de Belamri, à la limite de la surface, vaut un carton jaune à son auteur et un coup franc dangereux pour son gardien. Identique à celui dont avaient bénéficié les Fennecs quelques minutes plus tôt. Mais il est mal négocié par la meilleure équipe africaine au classement FIFA. Une nouvelle faute algérienne provoquée par Atal sur Baldé offre une autre opportunité au Sénégal. Mais elle est encore lamentablement manquée par Mané. La star de Liverpool n’est pas en veine.
Après une demie heure de jeu, on ne peut pas dire que le public présent ait été gâté par le spectacle. Beaucoup de déchets et de faiutes techniques.Les Algériens ne sont dangereux que lorsqu’ils mett’ent le pied sur le ballon. Mais il ne le font que par séquence grâce au travail de Guedioura, Bennacer et Belaili. Sur l’une d’elle, une occasion magnifique s’offre à Bounedjah lequel lobe Mendy mais n’arrive pas à finir l’action. le ballon est rattrapé in fine par Kalidou Koulibaly. Il faut dire que le joueur d’Al Saad pèse sur la défense des Lions. Pressés, les hommes de Cissé ont tendance à opter pour le jeu long; Histoire d’approcher la surface de M’Bolhi. En vain. Le Sénégal souffre plus que son adversaire. Comme contre le Kenya, l’Algérie soutient la comparaison physique même si elle commet beaucoup de fautes : 16 sur les 25 sifflées en première période.
Au retour du vestiaire, l »équipe maghrébine semble être revenue avec le couteau entre les dents. Et s’offre deux occasions coup sur coup dont la deuxième est concrétisée de façon admirable.. Lancé sur la droite par Riyad Mahrez, Sofiane Feghouli déborde à droite de la surface et centre en retrait. Youcef Belaïli contrôle dans la surface, frappe du droit et fusille Mendy. (49′). Un but somptueux et mérité pour l’équipe qui en voulait le plus. Ce but oblige les Lions de la Teranga à attaquer et à se découvrir. Une attaque ultra rapide de Sadio Mané est contrée par Aissa Mardi qui offre le premier corner du match au Sénégal (58′). Les deux formations ont clairement décidé de se faire des misères . Dans la foulée, les Fennecs répondent par un contre éclair mené à trois. Mais le tir de Mahrez passe à un mètre des buts de Mendy.
Le Sénégal a du attendre la 77eme minute pour s’offrir une occasion nette de marquer. Après un corner frappé à gauche, et encore mal tiré, le Sénégal récupère le ballon et Youssouf Sabaly, servi par Sadio Mané, déclenche un frappe lourde du droit près de la surface. Rais M’Bolhi, vigilant, alors qu’il n’a pas été souvent sollicité, repousse avec les poings en corner. Il faut dire que les Lions ont quasiment mal négocié toutes les balles arrêtées, corners et coups francs. Et ils se sont montrés incapables de mettre réellement en danger la défense algérienne dont pourtant trois joueurs, Atal, Bensebaîni et Belamri étaient sous la menace d’un deuxième carton jaune.
A la décharge des coéquipiers de Wague, l’arbitre aurait pu et dû siffler un penalty à un quart d’heure de la fin du match quand Sadio Mané a été percuté par Adlène Guedioura et Ramy Bensebaini . In fine l’Algérie a réussi a tenu son avance jusqu’au bout d’un match qui ne laissera pas une trace dans las mémoires. Sauf dans celles des fans des Fennecs encore nombreux dans les tribunes du stade du 30 juin. Déjà qualifiée pour les huitièmes de finale, l »Algerie a envoyé un message clair à la concurrence. Elle a diversifié ses moyens d’action et est redevenue ambitieuse. De son côté, le Sénégal a certes perdu une bataille, mais il ne sera pas loin de la distribution des prix le moment venu.
@Faycal Chehat
Le Caire
Les équipes
Sénégal : E. Mendy , K. Koulibaly, Y. Sabaly, M. Wagué, A. N’Diaye (H. Saivet, 86′) , C. Kouyaté, Badou N’Diaye, M. Niang, S. Mané, K. Baldé (S Thioub, 63′) , K. Diatta ( M Diagne, 71′). Entraîneur : Aliou Cissé
Algérie : R. M’Bolhi, D. Benlamri, A. Mandi, R. Bensebaini (Farès, 80′), Y. Atal, S. Feghouli, A. Guédioura, R. Mahrez, I. Bennacer, Y. Belaïli (Andy Delort, 85′), B. Bounedjah : Entraîneur : Djamel Belmadi