Agé de 23 ans, le milieu de terrain malien est l’un des joueurs qui montent sur la scène africaine. Arrivé au Caire en juillet 2019 en provenance du Mouloudia d’Alger, il s’est imposé depuis quelques mois comme l’un des rouages essentiels du Ahly. Rencontre avec un jeune joueur ambitieux qui rêve de CAN et d’Europe…où justement, il serait convoité par de grands clubs… L’Aigle du Mali qui a prolongé jusu’en 2026 est dans la ligne de mire du Galatasaray.
» Aliou Dieng, vous êtes en train de vous faire un nom en Afrique mais on ne connait pas bien votre itinéraire. Racontez-nous un peu…- Mes débuts dans le foot n’ont pas été faciles. Certains ont eu des difficultés à se lancer, j’en fais partie ! Mes parents étaient à fond sur l’école. Du coup, j’ai passé pas mal de temps à demander à mon père de m’inscrire au centre de formation du Djoliba de Bamako. Mais il a souvent hésité ! Un jour, il m’a promis que lorsque j’aurais le DEF (diplôme d’études fondamentales), il m’inscrirait. Chose qui a été faite. C’est là que tout a commencé.
Quelle a été votre progression ? J’ai connu les équipes minimes puis cadettes. Après, il y a eu des sélections U17 et U20 mais je n’ai pas été retenu. Et puis, je suis passé des cadets à l’équipe première du Djoliba. J’ai alors été appelé chez les U23 par Cheick Oumar Koné où j’ai joué un match. Dans la foulée, j’ai intégré l’équipe locale du Mali qui a disputé le CHAN 2016 au Rwanda sous la direction de Djibril Dramé. J’ai fait une bonne compétition et ça a lancé ma carrière.
Cette première compétition a servi de déclencheur puisque vous avez signé dans la foulée au MC Alger… Effectivement, j’ai eu ensuite la chance d’aller en Algérie. Ce qui s’est avéré une très bonne expérience pour moi. D’abord parce que j’y ai été très bien accueilli et puis je n’ai pas eu de grosses difficultés là-bas.Tout le monde m’appréciait beaucoup. C’est dans ce championnat que j’ai été « scouté » par le Ahly que j’ai rejoint en 2019.
Passer du MC Alger au Ahly a-t-il été compliqué ? Au début au Ahly, ça a été un peu difficile. Je n’avais pas trop de temps de jeu. J’ai attendu pour saisir ma chance.
L’autre différence majeure, c’est bien sûr le fait que le Ahly est en lice chaque saison pour toutes les compétitions auxquelles il prend part… Les trophées avec le Ahly, c’est quelque chose de normal ! Ici, on ne joue pas pour jouer mais pour remporter tous les titres qui se présentent à nous. Ahly est l’un des clubs les plus titrés au monde, c’est une équipe ambitieuse où tout le monde joue pour la gagne. On se donne à fond dans tous les matches. C’est aussi pour ça que le club est devenu ce qu’il est aujourd’hui.
Parlez-nous de vos relations avec Pitso Mosimane, votre entraîneur depuis octobre dernier… Ça se passe très bien ! On se comprend, on se parle en anglais, chose qui n’était pas facile avec moi mais avec le temps j’ai pu apprendre. Je peux échanger maintenant.
Sur le terrain, vous formez un duo exceptionnel avec Amr El-Souleya. Qu’en est-il exactement ?Avec Amr, on s’entend à merveille ! C’est un grand frère pour moi. Il me parle comme à son petit et je l’écoute naturellement. On a beaucoup de complémentarité sur le terrain. C’est quelqu’un de très intelligent et c’est très facile de jouer à ses côtés.
Au quotidien, vous côtoyez aussi un autre grand Monsieur, Mahmoud « Bibo » Al-Khatib, votre président, un ancien grand avant-centre du AHly et des Pharaons… Captain Khatib, c’est une idole. Tout le monde l’aime au club. Ca me paraît difficile d’égaler ce qu’il a accompli avec le Ahly comme joueur. C’est une icône, il nous aime et reste très proche de nous. Etant lui-même un ancien joueur, il comprend bien le football et ce qu’on vit.
Est-ce que vous avez un surnom ? On vous compare souvent à Ngolo Kanté… Oui, j’ai un petit surnom donné par les supporters : ils m’appellent souvent « le chat ». Ca fait plaisir aussi d’être comparé à Ngolo Kanté, l’un des meilleurs milieux de terrain du monde actuellement. C’est énorme ce qu’il fait en match. Ca me donne envie de bosser pour essayer de me rapprocher de son niveau, même si je suis loin de lui !
Ces derniers mois, vous vous êtes également installé sans bruit chez les Aigles du Mali, où vos prestations et votre comportement vous valent les éloges du staff technique… Dieu merci, avec l’équipe nationale du Mali, j’ai été très bien intégré et j’ai pu m’exprimer. J’aimerais bien, avec ma petite expérience, aider les Aigles. En fait, je suis prêt à donner tout ce que je peux pour aider mon pays. Ca se passe très bien avec les coaches Magassouba et Fousseni Diawara. Inchallah j’espère qu’ils me donneront cette chance de disputer ma première CAN, et que je ne souffrirai pas de blessure avant cette échéance.
Vous visez une participation à la CAN avec les Aigles au Cameroun en janvier prochain, mais en attendant, il vous faudra faire le plein de trophées avec votre club ! Avec le Ahly, on a toujours les mêmes objectifs chaque saison, à commencer par remporter le championnat et la Ligue des champions, sans oublier la Coupe nationale ni la Coupe du monde des clubs, où l’on souhaite franchir un nouveau cap.
Et après le Ahly ? Bien sûr, si l’occasion se présente, évoluer en Europe ne se refusera pas pour acquérir de l’expérience. Alors, pourquoi pas ? C’est vrai, j’évolue dans l’un des plus grands clubs du monde, mais l’Europe, c’est encore autre chose. J’aimerais y tenter ma chance un jour. »
Propos recueillis par notre partenaire
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