Près d’un an après leurs derniers matches officiels, les cadors du football arabe sur le continent africain ont renoué avec la compétition. Tunisie, Algérie Maroc s’imposent sans difficulté.
Que retenir, finalement, de ce retour sur le terrain des sélections arabes ? Vendredi, elles se comptaient cinq au départ de cette journée pas comme les autres : Algérie, Maroc, Mauritanie, Soudan, Tunisie, l’Egypte n’ayant rien programmé dans cette période et la Libye ayant vu son match contre le Togo annulé. Depuis mars l’irruption de la pandémie de Covid-19 avait mis à l’arrêt forcé de nombreuses activités, en particulier le football professionnel et les matches des sélections, dont les dernières retrouvailles remontaient à novembre 2019.
Ces derniers jours, staffs et joueurs ont eu l’occasion de se retrouver, pour certains au pays, pour d’autres loin de la mère patrie. Avec un même objectif : relancer la dynamique d’un groupe engagé – pour la plupart – dans une double campagne éliminatoire (CAN 2021, CDM 2022).
Commençons par les Aigles de Carthage tunisiens, les premiers à se mettre en action dans l’après-midi. Sur le gazon très sec de Radès, les protégés du sélectionneur Mondher Kbaier ont livré un match appliqué, sérieux, discipliné face au Soudan de Hubert Velud (3-0). Rappelons que les Soudanais ont disputé (et gagné 3-2, 2-0) deux matches de préparation en septembre à Ndjamena contre le Tchad. Après quelques chaudes alertes soudanaises dans le premier quart d’heure, qui ont obligé le gardien Ben Cherifia à plusieurs interventions décisives, la Tunisie s’est mise à l’abri en l’espace d’un quart d’heure. D’abord par Khaoui, consécutivement à une passe de Wahbi Khazri (17e). Huit minutes plus tard, ce dernier centrait pour la tête d’Ali Maaloul (2-0). Puis c’était au tour de l’attaquant venu de Brondby (Danemark), Anis Ben Slimane (19 ans) d’inscrire son premier but pour sa première cape internationale, sur passe de Kechrida.
En seconde période, la Tunisie ne s’est pas contentée de gérer cette avance et aurait même mérité de l’aggraver. Mais, excès de précipitation ou bien maladresse, les Aigles de Carthage ne sont jamais parvenus à tromper de nouveau Akram El-Hadi, l’expérimenté gardien soudanais. La fin de rencontre a vu l’entrer du « Canadien » Jasser Khemiri au poste de latéral droit. L’ancien du Stade Tunisien, qui fêtait sa première sélection, évolue aux Vancouver Whitecaps, en MLS nord-américaine. On a également revu au milieu de terrain le jeune Hamza Rafia (ex-OL, Juventus Turin primavera).
C’était ensuite aux Lions de l’Atlas marocains d’en découdre, à Rabat, avec les Lions de la Teranga sénégalais. Une très belle affiche entre Mondialistes 2018, même si le finaliste de la CAN 2019 présentait une équipe « expérimentale » et privé de Kalidou Koulibaly ou encore de Sadio Mané.
Vahid Halilhodzic, le sélectionneur marocain, peut se réjouir puisque le onze qu’il avait concocté, articulé dans un 3-4-3 offensif, n’a jamais peiné pour dominer le Sénégal (3-1). C’est Selim Amallah, milieu du Standard de Liège (Belgique) qui a rapidement ouvert le score sur une belle frappe (10e). Le Maroc a ensuite produit la différence au marquoir dans les vingt dernières minutes après avoir longuement buté sur le gardien de Strasbourg, Bingourou Kamara, qui fêtait ses débuts en sélection. D’abord par Youssef En-Nesyri (71e), le vainqueur de la Ligue Europa avec séville, puis par Youssef El-Arabi, à la conclusion d’un coup franc frappé par la star Hakim Ziyech (86e), entré en jeu en seconde période, lui qui n’a toujours pas joué pour Chelsea. Le Sénégal a sauvé l’honneur sur un penalty généreux, et transformé par Ismaïla Sarr (88e).
Les Mourabitounes dominent la Sierra Leone
Halilhodzic en a profité pour donner leurs premières capes à Aymen Barkok, le longiligne milieu de l’Eintracht Francfort (22 ans) né en Allemagne, et au défenseur Samy Mmaee Nwambeben né en Belgique d’un père camerounais et d’une mère marocaine, qui évolue à Saint-Trond. Son frère Ryan, attaquant de l’AEP Limassol, a déjà été appelé en sélection chérifienne par le passé. Le bilan est plutôt positif pour ce Maroc séduisant et efficace, qui n’a jamais tremblé face à l’équipe dirigée par Aliou Cissé.
Autre sélection à avoir brillé ce vendredi, chez elle à Nouakchott, la Mauritanie de Youssef En-Nesyri . Dans leur stade Cheikha Boïdiya, les Mourabitounes recevaient la Sierra Leone, un adversaire accrocheur mais à leur portée. Les locaux n’ont dû attendre que 20 minutes de jeu avant d’ouvrir le score par Amadou Niass. La Sierra Leone a cependant vite répondu en égalisant par Hassan Kamara avant la mi-temps (1-1). En seconde période, les Mauritaniens ont fini par prendre le dessus grâce à Tanji Hemeye (78e). A l’arrivée une courte mais précieuse victoire (2-1) pour le moral.
En soirée, ce fut au tour de l’Algérie, championne d’Afrique 2019, d’entrer en lice face au Nigeria, pour un remake attendu de la demi-finale de la dernière CAN. En Autriche, à St Veit an der Glan, dans le petit stade Jacques Lemans, les protégés de Djamel Belmadi ont dominé (1-0) les Super Eagles. Mais le résultat ne dit rien de la domination exercée par les Fennecs ni même du nombre d’occasions qu’ils ont vendangées, notamment par Andy Delort ou Saïd Benrahma. Très vite, l’Algérie a pris le contrôle du match. C’est Ramy Bensebaïni qui, à la 6e minute, a réussi à tromper d’une jolie frappe à bout portant le gardien Okoye, à la suite d’un corner (1-0). La principale nouveauté du jour résidait dans le nouveau système en 4-2-3-1 choisi par Belmadi. Ce dernier a également incorporé quelques nouveaux visages, on pense notamment au Messin Boulaya et au défenseur Mohamed Reda Halaimia (Beerschot). Quant à Alexandre Oukidja, titulaire dans le but et préféré à M’Bolhi, il a préservé sa cage inviolée. De fait, l’Algérie demeure invaincue depuis 19 rencontres de rang. Prochaine sortie dans quelques jours contre le Mexique.
@Samir Farasha