Le racisme ne prend pas de vacances et ne renonce jamais à frapper dans le monde du football. Que ce soit dans des compétitions de clubs ou de sélections. Le dernier Euro, disputé dans onze pays, n’a pas échappé à cette malédiction. Et comme souvent, la communauté noire est la plus visée et la plus attaquée.
Notamment en Angleterre où l’union sacrée a tenu tant que la victoire était possible. Après la l’échec en finale devant l’Italie, certains pseudos fans de l’équpe de la Rose, nombreux sur les réseauw sociaux, ont lâché le venin de la haine spécifiquement contre les joueurs de couleur, Jadon Sancho, Bukayo Saka, Marcus Rashford accusés d’être responsables de la déconfiture sportive après avoir raté leur tentative lors de la séance de tirs au but.
Mais l’attaquant de Manchester Untied a été le plus visé, sans doute pour tout ce qu’il représentait d’encourageant pour la jeunesse de son âge en souffrance dans le pays. C’est ainsi qu’ à Withington (nord de l’Angleterre), une fresque murale peinte en son l’honneur de a été recouverte de graffitis racistes. Même une députée britannique conservatrice l’a attaqué avant de s’excuser, après avoir suggéré dans un message privé, rapporté par la chaîne GB News, que Marcus Rashford aurait dû passer davantage de temps à perfectionner son jeu plutôt qu’à « jouer à la politique ».
Face à ce déferlement de violence, Marcus Rashford a posté une longue et touchante lettre ouverte avant tout pour dire qu’il ne comptait pas s’excuser d’avoir la peau noir : « J’ai grandi dans un sport où je m’attends à lire des choses à mon propos. Que ce soit à propos de la couleur de ma peau, d’où j’ai grandi ou, plus récemment, de comment j’ai décidé de passer mon temps en dehors des terrains. (NDLR : le Mancunien fait allusion à son engagement permanent et remarquable contre la détresse des laissés ppur compte en temps de Covid-19). Je peux accepter les critiques sur ma performance, mon penalty n’était pas suffisamment bien tiré, ça aurait dû rentrer mais je ne m’excuserai jamais de qui je suis et d’où je viens. Je n’ai pas connu plus de fierté que le moment où j’ai porté ces trois lions sur ma poitrine et où j’ai vu ma famille me supporter dans une foule de milliers de personnes.J’ai rêvé de jours comme celui-là. Les communautés qui ont toujours été là pour moi continuent de me soutenir. Je suis Marcus Rashford, 23 ans, un homme noir de Withington et Wythenshawe dans le sud de Manchester. Si je n’ai rien d’autre, j’ai cela ».
Il est toutefois juste de noter que l’institution faîtière du football anglais a clairement condamné cette campagne raciste enflammée : « Nous soutenons nos joueurs, a écrit la FA dans un message posté sur Twitter, nous sommes dégoûtés de voir que des membres de notre équipe, qui ont tout donné cet été, ont été soumis à des agressions discriminatoires en ligne après le match de ce soir. Nous disons de la façon la plus claire qui soit que quiconque est derrière des comportements aussi répugnants n’est pas bienvenu parmi les supporters de cette équipe ». Il faudra attendre la suite que donneront les pouvoirs sportifs et politiques à ce qui s’est passé les heures qui ont suivi la finale continentale.
Une chose est certaine, Wembley et Londres n’ont pas été à la hauteur de leur réputation présumée d’ouverture et de tolérance: hymnes nationaux étrangers sifflés, joueurs adverses systématiquement huées voire même quelques tentatives de ratonnades dans les environs du vénérable stede de la capitale du Royaume Uni.La bête immonde est plus que jamais vivante.
@Cheikh Mabele