- Le jeune défenseur de l’ USM Alger, Ayoub Abdellaoui, est considéré par ceux qui suivent de près le football algérien et le grand club de la capitale comme un élément très prometteur. Même s’il manque de temps de jeu dans un groupe très fourni en joueurs de métier. Mais à 22 ans, l’avenir lui appartient. Depuis le 12 mai, l’international olympique est en pleine préparation du dernier tour éliminatoire de la CAN U23 dont la phase finale est qualificative aux Jeux Olympiques de Rio (2016). C’est à quelques jours du match amical contre le Soudan (19 mai) que le latéral usmiste à accepté de parler de son club de coeur et de la sélection nationale. En exclusivité sur 2022mag.com
Ayoub et L’USM Alger
Depuis le début de la saison, vous êtes souvent dans le groupe ou sur le banc et assez rarement entré en jeu. Etes-vous impatient que cela change?
C’est vra. J’ai mis du temps à me faire une petite place dans cette grande équipe. Au début, j’étais même rarement dans les 18. Puis, j’ai eu droit a pas mal de banc, avant de commencer à grignoter des minutes de jeu. Ces dernières semaines, on me voit un peu plus. J’ai déjà disputé cinq matches et j’espère pouvoir jouer jusqu’à la fin de la saison. C’est en tout cas mon objectif immédiat
L’USM Alger possède trois défenseurs expérimentés, Chafai, Laifaoui et Meftah, qui sont clairement devant vous dans la hiérarchie. Est-ce décourageant ou stimulant pour un jeune ambitieux ?
Décourageant ? Non! Vous savez, l’USM Alger est un grand club qui dispose sans doute de l’effectif le plus riche de la Ligue 1. On apprend plus et plus vite au milieu de joueurs de qualité. Personnellement, je profite de l’expérience de joueurs internationaux. Cela me fait un grand bien. Cette concurrence est un bon stimulant.
En fait quel est votre poste défensif : Avec l’USMA vous avez joué sur les côtés récemment ?
J’ai eu une formation de latéral gauche. C’est carrément en sélection des U23 qu’on m’a placé dans l’axe. En club, il m’arrive de dépanner. Et je dois dire que je préfère jouer dans l’axe.
Aujourd’hui vous êtes en quelque sorte un polyvalent. Est-ce un atout ou un handicap pour un joueur de haut niveau ?
Moi, je dirais plutôt que c’est un atout. Particulièrement, lorsqu’on évolue dans un effectif nombreux et de qualité. On peut dépanner lorsqu’il y a des blessés ou des suspendus, par exemple. Donc, on multiplie les chances de jouer.
Cette année, vous avez disputé plus de matches de Ligue des Champions que de matches de Ligue 1. C’est surprenant…
C’est comme ça. C’est le choix du coach. En Champions League, ll a considéré que je défendais bien sur l’homme. Contre l’AS Kaloum, à Bamako, nous devions absolument préserver notre petit avantage (2-1). Monsieur Pfister m’a donné ma chance en sachant qu’il allait y avoir un grand combat physique. Je pense m’être bien débrouillé
Vous a-t-il félicité ?
(Rire). Il m’a dit que je m’étais bien débrouillé ! Cela fait toujours plaisir d’entendre ça.
Avoir un coach aussi reconnu sur le plan international et tellement expérimenté, cela aide à grandir ?
Bien sûr. Il a dirigé de grandes équipes. Et surtout, il connait très bien le football africain. Lorsqu’on est engagé dans une compétition continentale, cela aide d’avoir un entraîneur de sa stature.
Que vous inspire le groupe B de Champions League où vous allez retrouver deux autres clubs algériens : l’ES Sétif et le MC El Eulma ?
C’est une situation exceptionnelle; Il semblerait que cela ne soit jamais arrivé à ce niveau de la compétition. On fera avec. Mais cela n’aura pas que des inconvénients.
C’est-à-dire ?
(Rires) . On sera entre nous. Entre Algériens. D’abord, il y aura une ambiance fantastique . Rendez-vous compte : USMA- ES Sétif, Sétif – El Eulma. Certains matches auront lieu en plein ramadhan. Cela nous promet de belles soirées. Et plus sérieusement, nous éviterons les longs et difficiles déplacements. Enfin, l’Algérie pourra avoir au moins un représentant voire deux en demi-finales.
L’ambition de l’USM Alger, c’est de la gagner cette Ligue des Champions? Que vous disent vos dirigeants…
Au début, on devait intégrer la phase de groupes. Aujourd’hui, on vise évidemment une place dans le dernier carré. Après, si tout ce passe bien, bien sûr que nous jouerons la carte du titre. Mais profitons déjà de la phase de groupes pou montrer ce que l’on sait faire.
Sur vos fiches de joueur, on trouve des informations contradictoires . Certaines précisent que vous êtes passé par le MC Alger, le club rival, d’autres évoquent l’USM El Harrach. Où est la vérité ?
J’ai joué au Mouloudia d’Alger en benjamin. Puis j’ai rejoint l’Académie de la FAF. J’ai effectué une parenthèse de trois mois à l’USM El Harrach, parce que voulais avoir du temps de jeu avec l’équipe première. Mais finalement, mon président a voulu me récupérer. Je suis donc retourné à l’USMA. Voilà l’histoire.
Vous imaginez-vous dans un autre club algérien dans le futur?
(Ferme). Non, je ne crois pas. Parce qu’aujourd’hui, l’USMA est le club dont l’effectif est le plus riche du pays. C’est ici que je peux progresser. Après, avec l’expérience, si je dois changer de club, plus tard, c’est pour aller en Europe. Inchallah !
Ayoub et la sélection olympique
Depuis le 12 mai, vous êtes en stage en Centre technique de Sidi Moussa avec l’équipe olympique. Vous avez là une belle opportunité de faire apprécier vos qualités ?
C’est clair que l’équipe nationale olympique est une belle vitrine. On a tous l’occasion de montrer notre savoir-faire. Et la meilleure manière, c’est d’obtenir des résultats positifs.
Cela fait longtemps que l’Algérie n’a pas disposé d’un groupe de jeunes aussi talentueux. Les matches de préparation disputés depuis un an par les U23 ont été bons en général et prometteurs…
Oui, nous n’avons pas souvent perdu. Nous sommes dans la régularité des performances et du contenu. On travaille bien sous la direction de Pierre-André Schürmann. Nous avons un groupe talentueux, avec une grosse volonté de réussir et un bon esprit. Nous avons plaisir à nous retrouver en stage.
Je suppose que vous rêver de vous qualifier pour la CAN 2015 et dans la foulée d’arracher un billet pour les JO de Rio. L’Algérie n’a plus participé à une olympiade depuis 1980. C’est un beau défi, non ?
Nous sommes conscients d’avoir une occasion formidable de frapper un grand coup. Disputer les Jeux olympiques c’est le rêve de tous les athlètes, toutes disciplines confondues.
Apparemment, la Fédération a mis le paquet pour vous assurer une préparation de qualité ?
( Enthousiaste). Absolument. Nous sommes dans le magnifique cadre du Centre technique de Sidi Moussa. En clair, nous disposons des mêmes conditions de travail que la sélection A.
Quand vous voyez l’équipe nationale A composée à 90% de joueurs expatriés évoluant dans de grands clubs européens, vous ne vous dites pas à quoi bon ? Que la porte du groupe est fermée lorsqu’on évolue à l’USM Alger, au MC Oran ou au MO Béjaia ?
(Il prend son temps ). Oui, parfois. C’est une réalité, dont il faut tenir compte. Mais après réflexion, on peut aussi se dire qu’il nous revient, à nous les joueurs, de démontrer que nous sommes dignes d’avoir notre place dans la grande équipe. Par le travail, le sérieux et une grande volonté de réussir.
Vous y croyez ?
Oui. Vous pensez qu’un sélectionneur peut se priver volontairement des services de bons éléments uniquement parce qu’ils évoluent en Ligue 1 algérienne? C’est à nous les acteurs de changer les choses et le regard des autres. C’est ce que je pense en tout cas.
Il semblerait que le sélectionneur actuel garde un oeil sur les jeunes joueurs de Ligue 1. Votre nom et celui de quelques autres auraient été cochés sur un calepin. C’est vrai ?
Je le pense. Il nous l’a laissé entendre, lorsqu’il nous rendu visite. C’est ce que je viens de vous dire. Il nous a incité à persévérer dans le travail.
Pour finir, quels sont les défenseurs qui vous inspirent le plus? En Algérie et dans le monde.
En Algérie, Madjid Bougherra. C’est un magnifique défenseur et un super capitaine. Dans le monde, j’ai une grande admiration pour Sergio Ramos.
Propos recueillis par Fayçal CHEHAT