Bayern Munich – Atlético, 2-1. L’Atlético de Madrid s’est qualifié pour la finale de la ligue des champions, le 28 mai prochain à Milan, en concédant une courte victoire (2-1) sur la pelouse du Bayern de Munich. Vainqueur à l’aller (1-0), les hommes de Diego Simeone profitent du but marqué à l’extérieur pour valider leur deuxième finale en trois ans.
Pour ce match retour dans son stade de l’Allianz Arena Pep Guardiola avait décidé de faire évoluer son onze de départ par rapport à celui qui s’était incliné à Vicente Calderon une semaine plus tôt. Le Catalan très critiqué pour ne pas avoir titularisé Müller mercredi dernier, a cette fois-ci incorporé d’entrée l’International allemand ainsi que le Français Frank Ribéry et Jerome Boateng qui n’a quasiment pas joué depuis trois mois. Trois joueurs de métier censés apporter ce supplément d’âme indispensable dans un match de très haut niveau. De son coté Diego Simeone n’a enregistré qu’a un seul changement avec le retour tant espéré du pilier défensif, Diego Godin. Tactiquement, Guardiola a repris son 4-1-4-1 de l’aller tandis que son homologue madrilène a opté pour un 4-4-2. Pour ce grand soir, Manuel Neuer avait lancé un appel à la toute la Bavière pour venir les soutenir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le peuple bavarois a répondu présent en donnant de la voix dès le coup d’envoi. Poussés par leurs supporters, les camarades de Philippe Lahm n’ont pas voulu respecter le fameux pas le round d’observation. Ils ont d’emblée donné le ton de ce qu’allait être cette première mi-temps : une très large domination d’un Bayern occupant la moitié de terrain de l’Atlético. Durant ces quarante cinq premières minutes, le jeu a presque été à sens unique. Les Munichois faisant bien circuler le cuir, alternèrent le jeu tantôt à gauche, tantôt à droite ou dans l’axe suivant les contraintes posées par leurs adversaires. Les Colchoneros recroquevillés dans leur camp éprouvèrent d’ailleurs toutes les peines du monde à ressortir proprement le ballon à la récupération. Cette difficulté renforça la main mise des Allemands sur la rencontre. Et c’est en toute logique qu’ils trouvèrent l’ouverture sur un coup franc de Xavi Alonso. Positionné à l’entrée de la surface, la frappe du Munichois fût déviée par l’infortuné Gimenez qui prenait à contre-pied son propre gardien (31’). 1-0. Avantage mérité tant l’emprise des Roten était sans partage. Sur cette belle lancée, et porté par un public en fusion, le Bayern eut la possibilité quatre minutes plus tard de réaliser le break sur une faute du très malchanceux Gimenez qui, ceinturant Javi Martinez dans les 16 mètres, provoqua un pénalty pour les locaux. Malheureusement, Müller gacha cette opportunité en tirant sur un Oblak qui n’en demandait pas tant. Cet échec constituera sans doute ce qui sera le tournant du match (35’). Cette vive alerte eut au moins le mérite de réveiller les Colchoneros qui durant les dix dernières minutes sortirent un peu de leur lit pour venir porter quelque fois le danger devant les bois de Neuer. Mais plus rien de palpitant ne se passa jusqu’au moment où l’arbitre turc décida de renvoyer les vingt-deux acteurs au vestiaire. Avec 73 % de possession de balle, 17 tirs contre 2 et un pénalty raté, les statistiques montrèrent l’écrasante maitrise des joueurs locaux.
Il est de coutume de dire que la seconde mi-temps appartient aux entraineurs. On imagine que Simeone n’a pas du tout apprécié la prestation de ses poulains. Ce non-match incita donc El Cholo, contrairement à ses habitudes, à procéder à un premier changement dès la reprise des hostilités. Yannick Carrasco remplaça Augusto Fernandez (46’). Un attaquant à la place d’un milieu défensif. Avec un but de retard et une sérieuse alerte sur le pénalty, les intentions madrilènes allaient désormais s’inscrire dans un registre plus offensif. L’organisation s’en trouva modifiée avec un 4-3-3 voire un 4-1-4-1 qui permit aux coéquipiers de Gabi de mieux occuper la largeur du terrain et de mieux tenir le ballon une fois récupéré. Cette nouvelle disposition tactique ne tarda pas à produire ses premiers effets. On vit un collectif madrilène jouer plus haut et presser comme ils savent si bien le faire. En retrouvant ses vertus qui font sa force, l’Atlético allait être récompensé de ses efforts. Après avoir aspiré le Bayern, le ballon échoua dans le rond central à Fernando Torres qui lança dans la profondeur Antoine Griezmann à la limité du hors-jeu. Le Français seul face à Neuer ne se priva pas pour aller crucifier le portier allemand et permettre à son équipe d’égaliser (54’). Comme en quarts de finale face au Barça, le Français était une nouvelle fois décisif. 1-1. Balle au centre. Il était écrit qu’il n’y aurait pas de prolongations. Ce coup de massue allait réduire au silence l’Alliance Arena et couper les jambes des Bavarois qui devront attendre une bonne vingtaine de minutes avant de ré-émerger dans la partie. Quelques corners ou deux ou trois frappes mal assurés ne suffiront pas à inquiéter Oblak. Jusqu’à cette 73ème minute qui redonna l’espoir à tout un public. Sur le coté gauche Alaba parvint à centrer au second poteau pour Vidal qui prit le dessus sur Filipe Luis. Le Chilien remisa de la tête pour Lewandowski qui ne se fît pas prier pour doubler la mise (73’) et reprendre l’avantage. 2-1. Dès lors, encouragé par un public qui retrouva ses cordes vocales, le Bayern tenta soit par des tirs, soit par des corners d’inquiéter l’arrière-garde des Rojiblancos. Et c’est au plus fort de la domination des camarades de Tomas Mûller que Fernando Torres eut la bonne idée de débouler coté gauche et d’aller se faire déséquilibrer à l’entrée de la surface de réparation. La chute astucieuse de l’Espagnol leurra monsieur Cakir qui désigna le point de pénalty. Et c’es ce même Torres qui, en l’absence de Griezmann sorti un peu plus tôt, fut chargé de profiter de l’offrande. Mais l’erreur humaine peut être réparée par la justice immanente. En effet, l’avant-centre de l’Atlético échoua lamentablement en visant le champion du monde qui, à l’instar d’Oblak en première mi-temps, pu repousser le danger des deux mains (84’). Cette belle occasion requinquera davantage les Munichois qui pensèrent que la chance avait aussi tourné pour leurs adversaires. Malheureusement pour les hommes de Guardiola, et ce malgré quelques tentatives de Lewandowski (87’), d’Alaba (88’) ou de Coman (89’), le score ne bougera pas. Les cinq minutes de temps additionnels ne changeront rien au destin d’une équipe du Bayern habituée depuis trois ans à s’arrêter à ce stade de la compétition. L’Atlético aura su plier sans rompre en première mi-temps, avant de revenir dans la partie et assurer le strict nécessaire pour décrocher sa deuxième finale de C1 en trois ans.
@nassermabrouk
Les déclarations
Josep Guardiola, Bayern, entraîneur : « Bravo à l’Atlético. C’était un beau match, je suis sûr que toute l’Europe a pris du plaisir ce soir. On a fait tout ce qu’on pouvait et je suis fier de mes joueurs. Je suis triste pour eux, pour heureux de notre performance et fier de mon équipe. Ce club a un superbe avenir devant lui. »
Diego Simeone, Atlético, entraîneur : « Nous avons affronté le meilleur adversaire qu’il m’ait été donné de retrouver en face de moi dans toute ma carrière, surtout dans la première période. Je suis tombé littéralement amoureux de ce match, parce que mon équipe a également très bien joué.Nous avons réussi à contenir la pression et ensuite nous avons marqué, et à partir de ce moment-là c’est devenu encore plus difficile. C’est incroyable de réaliser ce que nous avons fait. Maintenant, nous avons battu deux des trois meilleures équipes en Europe.Je suis fier de mes joueurs et de la manière dont ils travaillent sur la pelouse. Nous essayons de jouer avec nos propres caractéristiques, avec notre style et avec les joueurs dont nous disposons. Maintenant, nous avons une occasion de remporter cette finale et on va se préparer le mieux possible pour cela »
Griezmann, attaquant de l’Atlético : « (Diego Simeone) a vu qu’on n’était pas dedans dans la première période, nous nous sommes faits bouger. On se faisait manger dans tous les duels. Il y a eu beaucoup d’efforts, je suis très fatigué. Il y a eu de la pression sur le banc.Il a fait un changement et il a changé le match lui aussi. Nous y sommes, nous ont fait et cela avec l’équipe. Il y a eu la joie quand l’arbitre a sifflé la fin du match. Je suis passé par toutes les émotions. Je ne sais même plus qui me donne le ballon pour le but (Fernando Torres). J’ouvre mon pied. Je ferme la jambe pour essayer de la croiser. Ça rentre. Je suis content de marquer ce but décisif .Maintenant, nous n’avons peur de personne. On va continuer à travailler comme cela. On va garder les pieds sur terre. Peu importe l’adversaire en finale. ».
Feuille de match
Bayern Munich – Atlético Madrid, 2-1. Buts: Bayern Munich: Xabi Alonso (30’), Lewandowski (74′). Atlético Madrid : Griezmann (54′). Arbitre : But: Cakir Cünet (Turquie).
Bayern Munich : M. Neuer – P. Lahm, Javi Martínez, J. Boateng, D. Alaba – Xabi Alonso – Douglas Costa (K. Coman, 73e), T. Müller, A. Vidal, F. Ribéry – R. Lewandowski. Entraîneur: Pep Guardiola. Atlético Madrid : J. Oblak – Juanfran, J. Giménez, D. Godín, Filipe Luis – Koke (S. Savic, 90+3e), Gabi, A. Fernández (Y. Carrasco, 46e), Saúl – A. Griezmann (T. Partey, 82e), Fernando Torres. Entraîneur: Diego Simeone
Statistiques du match :
Bayern Munich Atlético Madrid
Possession(%)
67 23
Tirs
35 7
Cadrés
12 4
Passes
657 217
Fautes Commises
14 9