Ceux qui pouvaient en douter en sont pour leurs frais: Karim Belhocine (41 ans) est bel et bien la révélation de l’année au poste d’entraîneur en Jupiler Pro League. Arrivé d’Anderlecht, où il avait assumé à deux reprises le rôle de pompier de service pendant quelques matches chaque fois après le limogeage de l’homme en place, le technicien franco-algérien a transformé Charleroi en machine de guerre. Une équipe à la fois solide et joueuse comme elle l’a montré samedi soir en atomisant sur son propre terrain La Gantoise (4)1) , deuxième derrière l’intouchable FC Bruges. Les Carolos sont bien assis sur la troisième marche du podium et peuvent espérer déboulonner leur victime du jour.
Déjà qualifiée pour les Play-offs 1 qui donnent droit à la bataille pour le titre, la formation des Zèbres a déjà battu un record historique, celui du plus grand nombre de points en une saison. Ce qui a bien sûr réjoui son entraîneur : » « Ce qui prédomine, c’est la fierté. Parce qu’une fois de plus, les joueurs ont montré qu’ils voulaient faire des choses ensemble, a confié le natif de Vénissieux en conférence de presse, Ils sont à la fois insouciants, travailleurs et vivent comme une famille. Ce soir ils ont fait deux choses qu’ils n’avaient jamais été faites. La première c’est de battre Gand à domicile cette saison. La deuxième, c’est d’avoir 54 points ce qui n’était jamais arrivé dans l’histoire du Sporting de Charleroi ».
Mais outre les statistiques valorisantes et importantes dans la compétition, Karim Belhocine aime aussi l’état d’esprit qui règne au sein du groupe qu’il compare plus à une famille. Il rend hommage à ses joueurs avec lesquels il entretient une relation habillée de confiance et de respect : « Bien sûr qu’il y a une satisfaction personnelle. Le staff et moi, on travaille des heures et des heures. Mais ce sont eux qui jouent. Bien sûr que je suis fier de mes joueurs et des gens qui travaillent avec moi. Déjà ils arrivent à me supporter, c’est déjà pas mal. Je ne suis pas méchant, mais je suis quelqu’un de spécial de temps en temps. Sur le terrain on voit une équipe et dans la vie c’est une famille. Ceux qui jouent motivent ceux qui ne jouent pas. Ils pensent toujours à ceux qui sont blessés. Je suis assez fier d’eux. Et quand je les vois fêter après le match, c’est pour ça qu’on est dans le football. »
Toutefois, l’ancien joueur formé à Sint-Priest et Vaulx-en-Velin n’entend pas relâcher la pression : « On a eu une discussion après le match à Bruges, dans le vestiaire. Pour franchir un palier, il fallait être consistant durant les deux mi-temps. Que ce soit face au Standard ou contre La Gantoise, ils y sont parvenus. Maintenant, il faudra aussi être consistant lors de chaque rencontre », De son collectif, Belhocine attend une concentration de tous les instants quel que soit le nom de l’adversaire et même si le premier objectif, à savoir l’accès aux Play-Off 1 est déjà assuré. Car si les uns et les autres en Belgique estiment que le FC Bruges est au-dessus du lot pour la quête du titre, il reste une place européenne à aller chercher. Ce serait un premier aboutissement.
@Cheikh Mabele