On savait un Djamel Belmadi franc du collier et adepte du discours cash quitte à choquer son auditoire. Cette fois, il est allé plus loin dans un entretien passionnant accordé à la chaîne 3 de la radio nationale algérienne à la veille du départ de l’équipe nationale pour le Qatar où elle doit entamer sa préparation à la CAN 2019.
L’ancien coach d’Al Duhail est particulièrement revenu sur l »état des lieux trouvé à son arrivé en juillet 2018. Une description sans filtre : » En arrivant en sélection, j’ai découvert un groupe au bord de l’abîme. Le mal était profond. Lorsque vous arrivez au sein d’une sélection qui reste sur des défaites face au Cap-Vert, à l’Iran, à l’Arabie Saoudite, c’est sûr que c’est compliqué. J’ai trouvé des joueurs très affectés. Il y avait des vues et revues d’effectif et sans critiquer mes prédécesseurs, c’était de la perte de temps. L’impératif dès lors, c’était qu’il fallait aller à l’essentiel. Mais avec peu de temps, c’était très difficile. On avait moins d’un mois pour rentrer dans la compétition. Il a fallu connaître tous les joueurs sur lesquels on pouvait compter. Arriver dans une équipe et avoir peu de temps pour établir une équipe compétitive, c’était croyez-moi pas une mince affaire».
Et l’on apprend que les hommes qui formaient l’équipe nationale dont il a hérité n’étaient pas tous exempts de reproches. Loin s’en faut. «Il n’y avait pas un état d’esprit d’équipe sain. Il y avait une mainmise de certains cadres de l’équipe qui contrôlaient tout. Il y avait une pseudo-équipe. Il n’y avait pas de compétition interne pas de concurrence. C’était pratiquement de la débandade et il fallait tout refaire. Devant cette situation, je ne devais me fixer aucune limite. Je devais refaire tout. Je voulais faire passer le message et croyez-moi cela n’a pas été aussi facile que cela puisse paraître. Lorsque vous trouvez des habitudes, il faut savoir trouver la bonne formule pour replacer les pièces du puzzle et éviter les cassures ».
Dans le même entretien, le natif de Paris n’a pas été tendre avec certains médias et nombre de consultants : « J’ai voulu faire passer un message à tout le monde, mais je crois que je ne me suis pas bien fait entendre ou bien certains ont fait exprès de ne pas vouloir entendre. Je ne comprends pas pourquoi certaines personnes passent leur temps à chercher la faille sur les plateaux de télévision. Ces gens ne font pas grand-chose pour aider et leurs interventions et analyses sont dictées par des règlements de comptes. Il y a de la haine qui se dégagent dans leurs analyses et croyez-moi je ne comprends pas pourquoi on ne veut pas être en paix au quotidien ».
Djamel Belmadi a certainement les épaules solides et capable d’affronter l’adversité mais il doit certainement s’attendre à affronter un tsunami en cas de résultats négatifs en Egypte. Surtout qu’il n’a pas hésité a afficher son ambition en affirmant que son équipe visait tout simplement la victoire au Caire.Qu’elle s’en donnerait en tout cas les moyens. Par la solidarité, la volonté et le jeu.
@Cheikh Mabele