Avec déjà huit buts inscrits en Coupe de la Confédération cette saison, l’attaquant du Raja Casablanca fait partie des grandes révélations de la compétition. Et ce n’est sans doute pas terminé…
Avouons-le tout de go, les qualités de finisseur de Mahmoud Benhalib avaient quelque peu échappé aux radars de 2022mag jusqu’à cette phase de poule de la Coupe de la Confédération africaine ! Et dire qu’il n’avait encore jamais disputé de matches en Coupes d’Afrique ! Jusqu’à présent, c’est plutôt Mohsine Lajour, meilleur buteur de la dernière édition de la Botola avec 14 réalisations, qui faisait figure de buteur maison au Raja. Et puis Benhalib s’est révélé…
Auteur d’un doublé contre l’ASEC (4-0) au stade Mohamed V, dimanche dernier, l’attaquant des Verts a confirmé contre les Ivoiriens qu’il formait un binôme exceptionnel avec Zakaria Hadraf, l’autre finisseur du club casablancais. L’un et l’autre ont réalisé un doublé et auraient sans doute pu corser un peu plus l’addition sans les parades et réflexes du jeune Aboubakar Bamba (16 ans et demi) titularisé dans le but en l’absence d’Addoul Karim CIssé, exclu dix jours plus tôt et par conséquent suspendu pour ce match en terre marocaine.
Benhalib, c’est d’abord et avant tout l’émergence d’un jeune attaquant de 22 ans, issu des rangs du Raja et qui s’apprête à débuter sa quatrième saison en Botola avec les Verts casablancais. Avant ses deux buts contre l’ASEC, Benhalib et son désormais célèbre numéro 24 restait sur six buts dans la compétition. Trois lors des tours d’écrémage : un contre Nouadhibou, un à l’aller et un autre au retour contre la Zanaco zambienne.
En phase de poule, le jeune attaquant excentré a réussi un doublé au Ghana contre Aduana Stars (3-3) sur le terrain inégal de Dormaa Ahenkro. Il a ensuite transformé, plein de sang froid, le penalty des siens à Abidjan contre l’ASEC (1-0), synonyme de victoire. Et puis il en a réussi deux autres contre ce même adversaire, dont un penalty. Au total, huit buts inscrits en Coupe de la Confédération qui lui confèrent le titre (provisoire) de meilleur réalisateur de la compétition.
Pour l’anecdote, il devance son compatriote Ayoub El-Kaabi (ex-Renaissance de Berkane, parti cet été à Hebei Fortune, en Chine) et le Congolais (RDC) du V. Club Jean-Marc Makusu Mundele, six buts chacun en C2 africaine.
Jusqu’à présent en championnat, Benhalib avait été un attaquant aux statistiques plutôt modestes : 15 matches, 3 buts et une assist lors de sa première saison en 2015-16. Il a ensuite réussi un bel exercice 2016-17 avec 23 matches, pour 6 buts et 5 assists. La saison qui s’est récemment terminée a été plutôt mitigée : 16 matches, 3 buts et 3 assists.
Il n’empêche, c’est ce même joueur, très adroit dans le but et pas maladroit non plus lorsqu’il s’agit de se transformer en passeur – cf son assist à Hadraf sur le deuxième but du Raja contre l’ASEC – qui atteste d’une forme exceptionnelle sur le front africain.
Avec 1,78m pour 60 kg, Benhalib n’est pas à proprement parler un « tank », plutôt un poids léger rapide et technique qui sait profiter du moindre espace pour s’infiltrer. Juan Carlos Garrido, le coach espagnol du Raja, sait qu’il peut compter sur son efficacité tout autant que son altruisme.
Vendredi 10 aout, il défiera les Libanais de Salam Zgharta en Coupe de l’UAFA avant de retrouver la C2 africaine neuf jours plus tard. Le duel promet d’être épicé à Kinshasa face au V. Club (0-0 à l’aller) où le club congolais devrait mettre en place un dispositif pour le contrer, lui autant que Zakaria Hadraf, son alter ego. Ce qui pourrait profiter au troisième larron, plus axial, Soufiane Rahimi…
Appelé deux fois en équipe nationale U17 il y a six ans, Benhalib pourrait bien finir par attirer le regard d’Hervé Renard, le sélectionneur des Lions de l’Atlas, qui ne dédaigne pas, on le sait, les joueurs de la Botola. La sélection d’El-Kaabi pour le Mondial en Russie -avant son transfert en Chine- confirme cet intérêt pour les Marocains basés au pays…