L’Algérien Riyad Mahrez est incontestablement le footballeur arabe et africain de l’année 2016. Mais dans sa suite il y a du beau monde. Trois attaquants et milieux offensifs exceptionnels. En l’occurrence l’Egyptien Mohamed Salah, le Marocain Younes Belhanda et l’Emrati Omar Abdulrahman. Ce quatuor a du talent bien sûr mais aussi un bel avenir à vivre.
Riyad Mahrez
Leicester City / Algérie
L’attaquant international algérien Riadh Mahrez, 25 ans, a presque tout gagné en 2016. A moins de remporter un jour le Ballon d’Or, il a déjà tout collectionné sur le plan personnel. Nommé meilleur joueur de Premier League par ses pairs, vainqueur du trophée du meilleur africain décerné par la BBC et septième du Ballon d’Or france-football derrière les gros noms que sont Ronaldo Messi, Griezmann,Suarez, Neymar… Il restera à jamais aussi comme le premier football algérien à remporter un titre de champion d’Angleterre. Ce qui n’est pas mal pour un joueur qui a juste deux années de haut niveau dans les jambes Cependant, le plus dur va commencer par le Fennec: confirmer. Et le premier test est dans dix jours. La Coupe d’Afrique des nations lui offre une tribune fantastique pour devenir une star de la dimension de Samuel Et’oo ou de Didier Drogba sur le plan continental. Les Algériens eux-mêmes attendent du natif de Sarcelles de prendre les clés d’Al Khadra. En grand patron décisif.
Mohamed Salah
Egypte /AS Roma
Le Pharaon, 24 ans, a déployé une énergie formidable durant toute l’année. A peine perturbé par quelques blessures qui l’ont contraint à rater quelques rendez-vous en Serie A. Il est désormais un attaquant complet, passeur, finisseur, don’t l’influence est grandissante chez les Mauves. Il a l’estime de l’entraîneur Luciano Spalletti et le respect de ses coéquipiers dont certains sont de vraies pointures internationales. Le problème pour Salah, qui risque de perdurer, c’est que depuis cinq ou six ans, seule une équipe compte et gagne en Serie A. Il s’agit de la Juventus de Turin qu’a rejoint d’ailleurs son ex-coéquipier Miralem Pjanic. A moins de rejoindre la Vieille Dame ou de signer dans un autre club européen capable de disputer le titre dans son pays, Salah devra se contenter de miettes en Italie. Car même qualifiée régulièrement pour la Champions League, La Roma n’a pas les moyens humains d’y jouer un rôle sérieux. Comme pour Mahrez la CAN au Gabon peut lui offrir une excellente occasion d’avoir un rab de notoriété.
Younes Belhanda
OGC Nice/ Maroc
Le Marocain, 26 ans, est arrivé presque en catimini à Nice en provenance de Schalke 04. En prêt, qui plus est dans l’ombre envahissante d’un certain Mario Balotelli. Mais fidèle à son habitude, comme au temps où il évoluait sous les couleurs de Montpellier, le natif d’Avignon a pris les affaires en main au fur et à mesure que le championnat de Ligue 1 déroulait son calendrier. En trois mois, il devint l’homme de base, l’homme orchestre de la formidable machine à pratiquer du beau jeu et à marquer des buts mise sur pied par l’orfèvre suisse, Lucien Favre. En réalité, le Lions de l’Atlas aurait pu prétendre à plus de reconnaissance internationale, mais son succès ne court hélas que depuis sa signature chez les Aiglons. Les six premiers mois passés à Schalke 04 ont été, il faut le reconnaître, quelconques. Privé de la prochaine CAN, suite à une blessure à l’orteil contactée lors de la dernière journée du championnat, Belhanda va pouvoir se préparer tranquillement à rêver de dépouiller le puissant Paris SG de son titre de champion. Mais ça, c’est une autre histoire
Omar Abdulrahman
Al Ain/ Emirtats arabes unis
Les AFC Awards ont récompensé l’international émirati et star d’ Al Ain, Omar Abdulrahman, 25 ans, du trophée du meilleur joueur de l’année 2016. Il a succédé au palmarès à son compatriote et coéquipier Ahmed Khalil sacré l’année où l’équipe nationale avait grimpé sur le podium de la Coupe d’Asie des nations disputée en Australie. Abdulrahman a devancé le milieu offensif chinois Wu Lei (Shanghai SIPG) et l’attaquant irakien Ahmed Hammad (Al-Quwa Al-Jawiya) Le titre décerné au milieu offensif est le fuit d’une saison riche en performances: son club ayant fini deuxième de l’Arabian Gulf League et disputé la finale de la Champion’s League. En quatorze matches de LDC, Omar Abdulrahman a été désigné huit fois meilleur joueur du match. Avec l’équipe nationale le natif de Dubai a participé à quelques coups d’éclat dont le succès face au Japon dans les éliminatoires du mondial 2018 n’est pas des moindres. Pour comprendre ce que représente le natif de Dubai, il faut lire ce que disait de lui l’entraîneur d’Al Jazira, le Néerlandais Henk ten Cate, qui en avait des talents dans sa carrière, après un quart de finale de LDC perdu par son équipe : “ Nous avons joué contre une très bonne équipe. Al Ain est pour moi la meilleure équipe de la Ligue avec une numéro 10 qui, à mon avis, peut jouer sans problème dans une Ligue européenne. Abdulrahman est un joueur fantastique. Même moi, entraîneur de l’équipe adverse, j’ai aimé regarder évoluer ce joueur. Son toucher, tout ce qu’il fait quand il a le ballon maintient le public en alerte.On peut s’attendre à tout avec lui”. Toutefois, Omar Abdulrahman ne passera le dernier cap que s’il accepte un jour de quitter le confort douillet et très payant de Dubaï pour les grandes batailles du football européen.
@Chehat Fayçal