Voici venu le temps du premier bilan, à l’issue du 1er tour qui s’est terminé hier soir. Des neuf nations arabes qualifiées, deux seulement ont survécu, Emirats et Iraq. Radioscopie des participants…
Les Tops
Irak (2e de son groupe, 6 points, victoires 1-0 contre la Jordanie, 2-0 contre la Palestine, défaite 0-1 contre le Japon).
Le champion 2007 s’est présenté en Australie avec une équipe jeune et très solide défensivement. Mais aussi très joueuse au plan offensif. A sa tête, le capitaine et vétéran Younus Mahmoud lui a transmis toute son expérience et marqué un but important contre la Palestine. Le public a aussi découvert Justin Meram, le jeune américano-iraqien de Colombus Crew. Sa qualification est le fruit d’un jeu patient et d’une condition physique impressionnante. Battue 1-0 en amical le 4 janvier par l’Iran, saura-t-elle renverser la vapeur en quart face à ce redoutable adversaire ?
Emirats arabes unis (2e de son groupe, 6 points, victoires contre le Qatar 4-1, contre Bahrain 2-1, défaite 1-0 contre l’Iran).
Mahdi Ali peut se frotter les mains. Le sélectionneur émirati, qui a traîné sa bosse chez les U17, U19 et U23, permet à son équipe de jouer les quarts après trois éditions de suite terminées au 1er tour. Invaincue en éliminatoire, son équipe, au style résolument offensif, a impressionné en phase finale avec ses individualités marquantes comme le meneur Omar Abdulrahman et le goleador Ali Mabkhout, 3 buts dans le tournoi et 5 en phase éliminatoire, bien épaulé par le jeune Ahmed Khalil. Où se situent ses limites ? Test grandeur nature contre le Japon, l’épouvantail du tournoi promis à la victoire finale….
La moyenne
Bahrain (3e de son groupe, 3 points, victoire 2-1 sur le Qatar, défaites contre l’Iran 0-2 et les Emirats 1-2).
Pour leur cinquième participation seulement, les protégés de Marjan Eid espéraient surtout jouer les trouble-fête, ils ont réussi. Ils ont inquiété les Emirats et tenu tête à l’Iran avec un groupe extrêmement jeune. On aura noté le potentiel de son milieu offensif Sayed Dhiya Shubbar, buteur contre le Qatar qu’ils ont dominé.
Jordanie (3e de son groupe, 3 points, victoire contre la Palestine 5-1, défaites contre l’Iraq 0-1 et le Japon 0-2).
La mission confiée à l’Anglais Ray Wilkins apparaissait compliquée avec dans son groupe le Japon, champion sortant, et la juvénile et joueuse Iraq. On a découvert un jeune buteur, Hamza al Dardour (4 buts) et un gardien de qualité, Shafi. Si l’équipe a aisément dominé la Palestine, elle a tout donné sans tricher face au Japon, très au dessus. Limitée face au Japon, elle possède un vrai potentiel. A revoir.
Oman (3e de son groupe, 3 points, victoire sur le Koweit 1-0, défaites 0-1 contre la Corée du Sud et 0-4 contre l’Australie).
Paul Le Guen, en poste depuis 2011, a tiré le maximum d’un groupe sans joueurs pros à l’étranger, hormis son gardien et capitaine Ali Al-Habsi (ANGL). Avec deux mondialistes redoutables dans sa poule (Australie et Corée du Sud), Oman n’a pas démérité pour sa 3e participation. L’équipe a juste craqué en seconde période contre des Socceroos irrésistibles. Son succès sur le Koweit indique un vrai potentiel. A surveiller.
Palestine (4e de son groupe, 0 point, défaites contre le Japon 0-4, la Jordanie 1-5, l’Iraq 0-2).
Ahmed Al-Hassan, le sélectionneur, ne se faisait guère d’illusion pour cette première phase finale historique. Sans repère dans cette compétition et opposés à un mondialiste champion sortant –Japon – et un ancien champion sublimé, l’Iraq, Al-Fursane ont quand même marqué un but par Jaka Hbaisha. Venus pour apprendre, ils ont progressé à chaque match. L’équipe, timorée au début, a livré un vrai combat contre l’Iraq au 3e match. Sur le plan défensif, elle a encore beaucoup à apprendre au plus haut niveau. Grande déception, Ahsraf Nu’man, son ailier buteur, peu en vue dans le tournoi.
Les Flops
Arabie Saoudite (3e du groupe, 3 points, 1 victoire 4-1 contre la Corée du Nord, défaites contre la Chine 1-0 et l’Ouzbékistan 3-1).
Déjà éliminés au 1er tour de l’édition 2011, les Faucons verts sont arrivés en Australie avec un nouveau sélectionneur sur le banc. L’Espagnol Juan Ramon Lopez Caro avait été remercié début décembre après la gifle reçue en finale de la Coupe du Golfe (défaite 1-2 contre le Qatar). Nommé courant décembre, le Roumain Cosmin Olaroiu a bénéficié de deux matches de préparation désastreux. Défaites 4-1 contre Bahrain puis 2-0 contre la Corée. En Australie, l’équipe a montré des qualités sur le plan offensif mais elle a craqué lors du match décisif contre l’Oubékistan, alors qu’une victoire lui aurait permis d’aller en quarts. Copie à revoir.
Koweit (4e du groupe, 0 point, 3 défaites, 1-4 contre l’Australie, 0-1 contre la Corée du Sud, 0-1 contre Oman).
Nommé très tardivement pour tenter de relancer une équipe en perdition lors de la Coupe du Golfe, le Tunisien Nabil Maaloul (arrivé d’Al-Jaish, QSL) n’a pas réussi à insuffler l’énergie nécessaire à une équipe par ailleurs affaiblie par des blessures et des joueurs malades. Logiquement, le champion 1980 a, comme en 2004 et 2011, quitté la compétition dès le 1er tour, sans laisser de traces.
Qatar (4e de son groupe, 0 point, 3 défaites contre les Emirats 4-1, l’Iran 1-0, Bahrain 2-1).
Le gros échec de ce tournoi. Nanti de sa victoire à la Coupe du Golfe 2014 et de matches amicaux intéressants comme les victoires sur l’Australie (1-0) et l’Estonie (3-0), le Qatar de Djamel Belmadi, en poste depuis mars 2014, s’est présenté en Australie dans une configuration juvénile. Quart de finaliste en 2011 chez lui, il a totalement raté son entame de tournoi, jusqu’à passer à côté de son sujet contre le modeste Bahrain… Seule belle satisfaction, son milieu offensif Hassan Al Haydos (22 ans, Al-Sadd) a montré tout son talent. Rédemption attendue.
@Samir Farasha, à Sydney