Botola: Le Wydad est si proche du but

Le chassé croisé entre le Wydad de Casablanca (1 match en moins), le FUS de Rabat (2 matchs en moins) et le Raja se poursuit en tête de la Botola Pro.

A trois journées de la fin de l’exercice 2015/16, rarement le titre de champion du Maroc de football aura été aussi disputé. Car outre les trois équipes sus-nommées, trois autres clubs peuvent encore mathématiquement décrocher la timbale. Même si on peut augurer que toutes les formations se battront jusqu’au bout pour finir première, voire accrocher l’une des place qualificatives pour une coupe africaine, on peut légitimement affirmer que toutes ne partent pas avec les mêmes chances de triomphe. Dans cette liste des prétendants au sacre final, le WAC, le FUS et le RAJA paraissent avoir une voire longueur d’avance sur l’IR Tanger, la Renaissance de Berkane et les FAR de Rabat. A quelques encablures de l’épilogue d’une saison pas comme les autres, arrêt du championnat entre les mois de janvier et février en raison du CHAN, ligue des Champions qui s’invite en mars et avril et calendrier alambiqué, nul ne peut cependant prédire qui franchira la ligne d’arrivée le premier. Passons en revue les chances de ce club des six.

Le Favori

Le WA Casablanca

Actuel leader avec quatre points d’avance sur le FUS de Rabat, avec un match à rattraper, le Wydad de Casablanca est bien parti pour garder un titre acquis l’an passé. Mais les hommes de John Toschak devront rester concentrés. Car depuis début avril les mauvais résultats ont tendance à se multiplier : quatre défaites, dont la gifle reçue face au Raja (3-0), pour seulement deux victoires. Meilleure équipe sur la phase aller, il n’est pas exclu que les Wydadis se soient un peu relâchés, ces derniers temps, en ayant un peu plus la tête à la ligue des Champions. Il faut dire que les Casablancais ont réussi l’exploit, au tour précédent, de sortir le double tenant du titre, le TP Mazembe. Désormais, les partenaires d’Abdellatif Noussir savent qu’ils peuvent légitimement croire en leurs chances de victoire finale dans ce tournoi. A trois journées de la fin du championnat, l’arbitrage entre les deux compétitions s’avère donc compliqué. Conserver sa couronne nationale ou bien s’installer sur le toit de l’Afrique? Ce qui semble certain, c’est que l’accumulation des matchs avec une périodicité de jeu tous les 3 jours pourraient encore coûter quelques précieux points en Botola pro. Au risque alors de se voir dépassé d’une courte tête?

Les outsiders

FUS Rabat

Walid Regragui remportera-t-il son premier titre national avec le FUS ?

Le FUS de Rabat a une bonne carte à jouer cette saison. Les Fussistes qui ont toujours côtoyé les trois premières places depuis l’ouverture de la Botola Pro affichent une belle invincibilité depuis le 04 mars dernier. Les coéquipiers de Mourad Batna font par ailleurs preuve d’une belle solidité défensive en totalisant le plus petit nombre de défaites (4). Sans doute la marque de fabrique de l’ex-défenseur international et entraineur Walid Regragui. Plus expérimenté et maitrisant mieux les particularismes du championnat, depuis sa prise de fonction il y a deux ans, le coach franco-marocain peut s’appuyer sur une équipe relativement jeune, talentueuse, et qui a désormais un plus de vécu collectif. Avec deux matchs en moins et quatre points de retard sur le leader, les vainqueurs de la coupe du trône 2014 peuvent encore croire à la victoire finale. Mais à l’instar du Wydad, il faudra bien gérer la coupe de la Confédération africaine, dans laquelle le FUS est engagé, et bien négocier les rencontres en retard en championnat dont les décisives confrontations directes avec le WAC et l’IR Tanger.

RAJA Casablanca

Le Raja a laminé le WAC (3-0) dans le Classico mais cela ne devrait pas suffire pour le détrôner

Les Casablancais de leur coté sont presque des miraculés. Car en reprenant l’équipe en novembre dernier, suite au limogeage de Rudy Krol, Rachid Taoussi avait une montagne de pain sur la planche. En effet, le champion du Maroc 2014 pointait déjà à la 9ème au classement avec sept petits points après cinq journées. Mais petit à petit, l’ex-sélectionneur national a su trouver la bonne formule pour redonner confiance à une formation qui en manquait cruellement. En témoigne l’incroyable série de treize matchs sans défaites entre le 6 décembre et le 13 avril.Une remontée spectaculaire, et une attaque de feu (43 buts), qui permet aux camarades d’Issam Raki d’être la formation la plus performante sur la phase retour avec vingt-cinq points déjà engrangés. Sera-ce suffisant au Vice-champion 2015 pour damer le pion à son meilleur rival, le WAC? Difficile de le prédire. On parierait plutôt pour un strapontin africain.

Les grosses côtes

lIR Tanger

L’IR Tanger est la grosse révélation de la saison pour son retour parmi l’élite du football marocain en 2015. Emmené par un charismatique Abdelhak Benchikha, l’équipe du Nord-Ouest marocain a su ressembler à son entraineur en faisant preuve de caractère. Porté par un merveilleux public – le stade de 45000 places étant quasiment rempli à chaque rencontre – la formation tangéroise a bien débuté la phase aller au point de figurer dans le trio de tête à la trêve. Malheureusement pour les protégés du technicien algérien, la coupure de plusieurs semaines du championnat, suite à la participation du Maroc au CHAN, a brisé la belle dynamique qui avait prévalu lors des quatre premiers mois. Fort heureusement pour l’IRT, l’équipe s’est reprise depuis mars.Elle enchaine les belles performances au point d’être la formation la plus intraitable à domicile avec 9 victoires. Bien calé en quatrième position, avec un match en moins, le promu devra encore affronter le FUS et le Raja, deux de ses concurrents directs. Au regard de ce calendrier, on peut raisonnablement penser que les Tangérois ont davantage de chances de finir aux places d’honneur que de coiffer tout le monde sur le poteau. Ce qui serait en soi une saison déjà réussi.

Renaissance Berkane

La Renaissance de Berkane est aussi une belle surprise de ce championnat. La finaliste malheureuse de la coupe du trône 2014 a bien évolué depuis son retour en première division en 2011. Sous l’impulsion du Français Bertrand Marchand, l’équipe de l ‘Oriental est tactiquement disciplinée sur le terrain et offre une des meilleures qualités de jeu observable sur les rectangles verts du royaume. Mais en établissant le record de matchs nuls sur l’exercice en cours (13), l’équipe a montré certaines de ses limites comme la difficulté à tenir le résultat ou à tuer la rencontre. Malgré les belles prestations fournies par le club du Président de la Fédération Royale Marocaine de football (FRMF), Faouzi Lekjaa, les huit points à combler sur le leader paraissent assez rédhibitoires pour espérer rêver du titre. Au mieux, un strapontin africain peut venir récompenser le beau collectif berkani.

Berkane a d'ores et déjà réussi sa saison — Berkane a d’ores et déjà réussi sa saison

FAR Rabat

Auteurs d’une belle fin de saison, qui leur vaut de se rapprocher du podium, les Forces armées royales n’ont plus perdu depuis le 31 mars. Ils affichent même, depuis cette date, un bilan de cinq victoires pour un match nul. Au classement, les poulains d’Abdelmalek Laaziz accusent six points de retard sur le leader, en ayant joué tous leurs matchs, quand certains de leurs concurrents, qui les devancent au classement, ont encore la possibilité d’engranger quelques unités supplémentaires avec la remise à jour du calendrier. Si les camarades de Hassan Tir arrivent déjà à accrocher une qualification pour une coupe africaine, ce serait presque miraculeux au regard de leur passage à vide du mois de février-mars avec leurs quatre défaites de rang. Ils pourraient alors s’estimer heureux d’avoir réussi leur saison.

@mansourfodil