Sans être aussi radicale que la réglementation algérienne qui interdit désormais le recrutement de joueurs étrangers, celle édictée depuis décembre 2015 par la Fédération royale marocaine de football avait durci celle qui régente le Botola en posant des critères élevés concernant le niveau des joueurs recrutés. Mais l’objectif est le même pour les deux géants du football africain: réduire les charges financières des clubs et les contraindre à faire plis de place aux jeunes joueurs locaux. Pour la direction technique national, cette nouvelle politique devrait bientôt donner ses fruits : « C’est une décision qui devrait rehausser le niveau des joueurs nationaux et leur donner une plus grande visibilité, a affirmé Nasser Larguet au quotidien national chérifien Le Matin.
Malgré la lenteur du processus, il estime qu’un pas positif a déjà été franchi et pour ce faire il cite deux cas à ses yeux exemplaires, ceux du FUS Ranat et su WA Casablanca : « Selon les dernières statistiques de la DTN, sur l’ensemble des joueurs étrangers présents sur le territoire marocain, seulement 40 % correspondent aux nouveaux critères imposés par la FRMF, soit quelque 25 joueurs. La saison dernière, le FUS a remporté le championnat en n’ayant recours qu’à un nombre très limité de joueurs étrangers (Ass Mandaw et Yusupha Nje, ndlr) et en privilégiant de très jeunes joueurs comme Nayef Aguerd, Anas Dkhissi, Anas Jbira et Adam Neffati. Le vice-champion du Maroc, le Wydad, a également permis à plusieurs jeunes talents d’éclore (Reda Hajhouj, Walid El Karti, Zouheir Moutaraj, Aymane Hassouni), que ce soit en championnat ou en coupes continentales, sachant qu’il dispose de plusieurs joueurs étrangers qui n’ont pas forcément brillé plus que les Marocains. Je pense que le système de formation marocain commence à décoller et que l’on devra en cueillir les fruits très bientôt ». Il est vrai aussi que la réalité économique beaucoup moins brillante qui voit de nombreux clubs annoncer des déficits colossaux y compris de grosses locomotives comme le Raja Casablanca donne à réfléchir aux dirigeants des formations de l’élite.
@Cheikh Mabele