Conversations intimes entre un père et un fils. Tel aurait pu être l’intitulé du très instructif « Neymar, mon histoire » édité chez Talent Sport. Un ouvrage construit sur l’alternance de confidences, durant la période brésilienne du joueur, qui mêle inextricablement les deux histoires pour n’en faire qu’une seule.
Deux destins liés par un même graal : créer les conditions pour que le gamin prodige tutoie les cimes. Mais pour cela, Neymar Senior a dû concéder beaucoup de sacrifices. Mécanicien puis maçon, la figure paternelle a trimé dur pour que son rejeton réalise le désir familial : devenir footballeur professionnel au Santos FC. Le club qui a révélé un demi siècle plus tôt le roi Pelé.
C’est en 2009 que le projet se concrétise. Le gamin, alors âgé de 17 ans, honore sa première convocation avec l’équipe fanion. Une fierté pour le chef de famille qui voit là les valeurs qu’il prône, le combat sans relâche et la part de rêve possible, trouver sa parfaite illustration.Pourtant cette perspective aurait pourtant pu ne jamais pu voir le jour. La faute à un accident de voiture, en juin 1992, et qui faillit couter la vie à ses passagers. Agé de quatre mois, le néo-parisien s’en sortira indemne avec une blessure à la tête tandis que le père sera hospitalisé pendant de longs mois. Il était écrit que la destinée du champion olympique 2016 serait placée sous le signe de la protection divine. Dès lors plus rien ne sera comme avant. La douloureuse épreuve fournira au clan ce supplément d’âme pour valider les étapes conduisant le futur prodige vers son glorieux destin. Les bonnes performances en club du stratège de Vila Belmiro (le stade de Santos) le hisseront logiquement en sélection nationale en 2010.
Une équipe du Brésil avec laquelle il passera par tous les états. Une grosse désillusion lors de la coupe du monde en 2014, avec cette blessure au dos et l’élimination en demie-finale, puis le bonheur suprême d’un titre olympique à Rio en 2016. Entre temps, le triple champion de l’Etat de Sao Paulo aura refusé les offres du Real Madrid (2006) et de Chelsea (2011) pour continuer de grandir sous l’oeil bienveillant de son meilleur confident. Ce n’est qu’en 2013 qu’il fera le grand saut en rejoignant le avant de signer cet été pour le Paris Saint Germain.Les 232 pages de l’opus font au final apparaitre un « Juninho », son surnom, guidé par l’émotion et le plaisir et empli d’humilité et de reconnaissance . Un fils qui clame devoir tout à son géniteur et qui confie en guise de conclusion du livre « sa joie d’être le fils de Neymar senior et le bonheur d’être Neymar ».
@ Nasser Mabrouk