Ahmad Ahmad a laissé planer le suspense durant des mois avant d’annoncer officiellement en milieu de semaine qu’il se portait candidat à un deuxième mandat à la tête de la Confédération africaine de football (CAF). Il se déclare alors que la date limite du dépôt des candidatures est fixée au 12 novembre. En se lançant dans la bataille, il coupe ainsi l’herbe à certains prétendants. Nous pensons particulièrement à l’ancien président de la Fédération égyptienne de football (EFA), Hani Abu Rida, qui avait précisé qu’il dirait son intention d’y aller à la seule condition que le Malgache renonce à rester en poste quatre ans de plus.
Avant de justifier ce deuxième engagement, Ahmad Ahmad a commencé par dressé un bilan positif de son institution : » La CAF a beaucoup changé depuis 4 ans. Je suis fier du travail accompli par mon équipe, a-t-il écrit sur son compte Twitter, qu’elle soit remerciée, ainsi que les soutiens du football en Afrique et au-delà. Après réflexion et consultation, j’ai décidé de me représenter”.
L’autre augment invoqué pour se donner une nouvelle opportunité d’agir est selon lui un besoin de stabilité du football africain :“Avant de me décider, a-t-il confié à l’hebdomadaire Jeune Afrique, j’ai aussi écouté. Ceux qui m’ont élu en 2017 m’ont dit que le bilan était positif, même si on peut toujours améliorer les choses. J’ai donc décidé d’assumer mes responsabilités et d’accepter d’être candidat, sous réserve d’avoir les parrainages nécessaires. La CAF et le football africain ont besoin de stabilité”
L’ancien sénateur et ministre malgache de la Pêche a choisi ce moment pour se déclarer parce que son équipe a su faire un travail de lobbying intense qui a payé. Il y a quelques jours 46 fédérations sur les 54 (1) que compte la CAF avaient appuyé sa candidature. Il s’est d’ailleurs dit flattée de cette quasi unanimité autour de son nom qu’il estime dissuasive pour les éventuels concurrents : “Je ne pense pas que qui que ce soit se présente contre moi, parce que j’ai le soutien de 46 fédérations, sur les 54 affiliées à la CAF. Mes éventuels compétiteurs savent que la majorité des électeurs voteront en ma faveur. Si je fais un deuxième mandat, j’aurai alors 65 ans à la fin de celui-ci. A cet âge-là, j’aspirerai à rester à Mahajanga, chez moi à Madagascar, et à faire autre chose ».
Un deuxième mandat pour quoi faire ? Ahmad Ahmad avance un argument qu’il estime inattaquable: son équipe a besoin de poursuivre ses efforts durant les quatre prochaines années pour parfaire les réformés entamées et d’en lancer sans doute d’autres : « Nous nous sommes employés à réformer la CAF pour qu’elle réponde aux standards internationaux. C’était important de le faire, notamment pour nos partenaires présents et futurs. Nous avons aussi mis en place un certain nombre de commissions, ainsi qu’une procédure d’audit interne, avec des gens reconnus pour leurs compétences. Il y a eu la réforme de la CAN, mais nous avons aussi beaucoup fait pour les compétitions de jeunes : nous avons réorganisé le système des qualifications et réformé le format des phases finales”. Bref, toute un chantier. Sauf que le patron de l’Institution faîtière oublie de préciser que ces réformes ont été entamées sous la pression de la FIFA qui est allée jusqu’à mettre la CAF quasiment sous tutelle durant 8 mois avec aux manettes sa secrétaire générale Fatima Samoura.
A la lecture de cette sortie médiatique maîtrisée, on peut logiquement considérer que les les jeux sont faits et que les loups aux dents longues qui peuplent la galaxie CAF devront patienter encore jusqu’en 2025 pour partir à l’assaut de l’institution faîtière du football africain.
@Cheikh Mabele
(1) Contenu de la déclaration signée par les responsables des six zones du continent qui encourage le Malgache à se représenter en lui assurant le soutien de 46 des 54 présidents de fédérations : « Aujourd’hui, nous, présidents des six conseils des associations africaines de football, soutenus par 46 présidents de nos 54 associations membres, appelons le président Ahmad à se présenter pour un second mandat afin de poursuivre sa réalisation. S’il décide de le faire, nous le soutiendrons« .