Cette année-là…
CAN 2004 : Tunisie-Maroc : première finale maghrébine
Il a fallu attendre l’année 2004, soit 47 ans après la création de la Coupe d’Afrique des nations, pour voir une finale cent pour cent maghrébine. Grâce au parcours remarquable de la Tunisie et du Maroc. Et gagnée par la Tunisie (2-1) dans un stade olympique de Radès en fusion. Une seule fois avant cette date, le miracle avait failli se produire. C’était en 1988 à Casablanca. Mais l’Algérie et le Maroc, éliminés resppectivement en demi-finales par le Nigeria et le Cameroun, se contentèrent d’un duel pour la troisième place remporté ine fine par l’Algérie après la séance des tirs au but. Cette fois, à Tunis, le trophée n’allait pas quitter les frontières du Grand Maghreb. Comment en est on arrivé à ce exploit ?
Le Maroc d’abord. Ils étaient attendus les Lions de l’Atlas. Mais pas tant que ça, en vérité; Et pourtant, ils ne tardèrent pas à montrer les dents. D’abord en dominant le Nigeria (1-0), puis en explosant le Bénin (4-0). En quarts de finale, le sort leur offrit une très vieille et accrocheuse connaissance, l’Algérie. (3-1) A Sfax, devant un public aux trois quarts acquis à la cause des Fennecs, les Lions firent le dos rond, commencèrent à plier, avant d’avoir une réaction d’orgueil qui donna au match un contour dramatique. Les coups de patte de Youssouf Hadji, Yagoubi et autres Zaïri eurent raison d’un adversaire redoutable. Libérés par cette victoire aux forceps, les protégés de Badou Zaki remportèrent dans la foulée la demi-finale la plus large de l’histoire de la CAN (avant celle de l’Egypte devant l’Algérie en 2010). Et cela, face au Mali de Kanouté, un presumé favori de la compétition . Un match rendu facile par la cohésion, la combativité et l’addition de talents individuels. Le tournoi aurait été presque parfait, si les Lions de l’Atlas n’étaient pas restés en dedans le jour de la finale.
Côté tunisien, le cheminement ne fut pas le même. Le tournoi a commencé par une toute petite victoire face au Rwanda (2-1), victoire de la peur, et se termina en aopthéose. Entre l’entrée dans le tournoi et la fin de la compétition, les Aigles de Carthage avaient eu un parcours cahotique: belle vicoire face au Congo (3-0), frayeur face à la Guinée (1-1), douleur contre le sénégal (1-0) en quart de finale et délivrance face au Nigeria (1-1) en demi-finale à l’issue d’un latch irrespirable. Conclu par une séance de tirs au but non moins stressante.
Mais si la route vers le titre fut sinueuse, le succès face au Maroc en finale ne souffrit d’aucune contestation. Le jour “J”, les hommes de Roger Lemerre surent y mettre l’art et la manière. Avec deux buts magnifiques, deux occasions nettes vendangées, du suspens, un jeu agréable devant un public totalement gagné à leur cause, les Tunisiens avaient fait tout ce qu’il fallait faire pour remporter un titre qui les fuyait depuis 1965. Ils rejoignaient ainsi dans le palmarès continental leur adversaire du jour (vainqueur en 1976) et l’Algérie, leur voisin occidental (vainqueur en 1990). En s’adjugeant la CAN 2004,Tunis n’avait plus de raison de faire un complexe. Le compteur était ouvert. Un moment tellement attendu par le peuple tunisien qui laissa exploser son bonheur dans tout le pays, dès le coup de siffler final de Falla Ndoye, l’arbitre sénégalais.
La fiche technique de la finale
Tunisie 2 Maroc 1
Stade de Radès : Pelouse excellente. 60 000 spectateurs. Arbitre: Falla Ndoye ‘(Sénéga). Buts: Tunisie: Santos (5’), Jaziri (52’). Maroc: Mokhtari (38’).
Tunisie: Boumnijel, Trabelsi, Hagui, Jaïdi, Clayton, Bouazizi, Nafti (Mnari, 46’), Chedli, Benachour (Ghodbane, 57’), Jaziri (Mhadhebi, 71’), Santos. Entraîneur: Roger Lemerre.
Maroc: Fouhami, Ouaddou, Naybet, El Karkouri, Regragui, Kissi, Safri (Yaâgoubi, 63’), Mokhtari, Roumani (Zaïri, 74’), Y.Hadji (Baha, 87’), Chamakh. Entrâineur; Badou Zaki.
@Fayçal CHEHAT