La deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2017 disputée ce weekend a été globalement favorable aux sélections arabes. On distingue une formation surprise, trois grandes gagnantes et trois déceptions.
Mauritanie, la belle surprise
Dans l’article preview posté vendredi nous nous interrogions à propos du match presumé déséquilibré entre la Mauritanie et l’Afrique du Sud: la Mauritanie peut-elle le faire ? Et bien la réponse des Mourabitounes a été cinglante: Ils l’on fait en remportant une superbe et indiscutable victoire face aux Bafana Bafana (3-1), une des meilleures sélections continentales. C’est le premier succès de ce pays dans ce qui est leur première participation à une phase de groupes des éliminatoires d’une Coupe d’Afrique des nations. Un premier pas d’une importance capitale pour ce pays qui se bat depuis quatre décennies pour se faire une petite place dans la partie visible du football continental. Après avoir accroché le Cameroun (0-1) chez lui et dominé l’Afrique du Sud, les hommes de Corentin Martins ont effacé un complexe. En restant concentrés et mobilisés, ils peuvent empêcher de dormir sur leurs deux oreilles les puissants de leur groupe. Nous avons hate de voir ça.
Les grands gagnants: le Maroc, l’Algérie et l’Egypte
Le Maroc. Rappelons nous, les Lions de l’Atlas reviennent de loin. A l’orée du printemps 2015, ils étaient sous la menace d’une non participation aux deux prochaines CAN. A la fin de l’été, ils sont en course pour la première place de leur groupe avec un total de six points en deux journées. Ce weekend, les Marocains ont déroulé face à Sao Tomé et Principe (3-0) sur une pelouse compliquée. Il leur a suffi de trois accélérations en 8 minutes pour clore le débat et s’assurer les trois points. Ce n’est pas si mal que ça avec une équipe privée de plusieurs cadres, dont le défenseur axial Mehdi Benatia n’est pas le moins important. Cela dit, le sélectionneur Badou Zaki sait sans doute que son équipe doit s’améliorer sur le plan collectif, muscler son jeu et éviter les “absences” au cours d’un même match. Cela ne pardonnerait pas face à des concurrents plus costauds. A commencer par leur prochain adversaire dans ce groupe B des éliminatoires: le Cap Vert.
L’Algérie. Les Fennecs sont arrivés à se sortir du piège de Maseru. L’inconnue Lesotho, son stade champêtre, sa pelouse artificielle délabrée et l’altitude auraient pu se transformer en cauchemar. Mais les hommes de Christian Gourcuff, même privés de leurs stars Sofiane Feghouli et Nabil Bentaleb, ont su faire le dos rond et user leurs adversaires pour les mettre à terre en fin de match grâce à un Hilal Soudani affamé et revanchard. Malgré sa jeunesse, cette équipe d’Algérie a accumulé une belle expérience africaine. Elle voyage beaucoup mieux depuis trois ou quatre ans. Avec six points et deux matches à venir à domicile, les Mondialistes 2014 ont un pied et un orteil au Gabon.
L’Egypte. Les Pharaons sont de retour! Qu’on se le dise. Avec deux victoires successives, six points sur six, huit buts inscrits et un seul encaissé, la formation version Hector Cuper a du répondant. Rajeunie, solide derrière, joueuse devant, créative et ambitieuse, l’Egypte a lancé un message à l’Afrique. La disette est finie.Après trois phases finales consécutives ratées (2012, 2013 et 2015), la bande à Bassem Morsi (auteur d’un triple face au Tchad) a bien l’intention d’être de la fête à Libreville en janvier 2017 et même d’y tenir une rôle de premier plan.
Les perdants du weekend
La Tunisie. Elle a fait les frais du retour des Lones Stars du Liberia sur leurs terres après deux années de crise sanitaire Ebola. Mais pas seulement. La bande a Youssef Msakni a payé aussi le déluge qui s’est abattu sur la ville de Monrovia. Ce match n’aurait jamais du avoir lieu. Mais cela n’explique pas tout. Les Aigles de Carthage on subi durant toute la partie les assauts libériens et ont fini par craquer malgré la prestation du talentueux gardien de but du CS Sfaxien, Aymen Mathlouthi. Après un succès facile (trop facile) face à Djibouti, le nouveau sélectionneur Henry Kasperczak sait qu’il lui reste beaucoup de travail avant de mettre sur pied un onze de haut niveau. Mais, il peut y arriver, car il dispose d’un effectif de qualité avec notamment deux cadres exceptionnels: Aymen Abdennour, le défenseur axial de Valence, et Wahbi Khazri, l’attaquant des Girondins de Bordeaux.
La Libye. Les hommes de Javier Clemente ont vécu un cauchemar dimanche lors du match face au Cap Vert délocalisé au Caire en raison de la situation sécuritaire trouble qui sévit en Libye. Ils commencent par encaisser un but évitable, ratent ensuite deux penalties, reviennent à la marque grâce à un but spectaculaire puis se font “trucider” dans le temps additionnel sur un but de l’ancien lillois Ryan Mendes. Avec deux défaites en deux matches, on ne voit pas comment les Libyens pourraient chiper la première place au Maroc ou au Cap Vert dans le groupe F.
Le Soudan. Petit vainqueur à domicile devant le Sierra leone (1-0), le Soudan a sombré à Libreville face au Gabon (0-4). Il est clair que la sélection nationale ne semble pas à la hauteur de ses deux grands clubs que sont Al Hilal et El Merreikh en passe de se qualifier pour les demi-finales de la Champions League. Dans un groupe I qui comprend la Côte d’Ivoire, championne d’Afrique en titre, le Soudan aura bien du mal à arracher l’unique passeport valable pour la CAN 2017. Le Gabon étant qualifié d’office en tant que pays hôte.
Bilan arabe après deux journées
Matches joues : 14 . Victoires 9 . Nuls : 0 . Défaites : 5. Buts inscrits : 32. Buts encaissés: 13. Différence de buts : + 19
@Fayçal CHEHAT