Hugo Broos n’est pas seulement un bon entraîneur dont la carrière s’étire sur trois décennies. Le Belge est à l’évidence un sage, un philosophe. Sans être un rabat-joie, il relativise beaucoup le triomphe qu’on lui fait depuis qu’il a emmené les Lions Indomptables du Cameroun à leur cinquième titre continental. « Cette victoire à la CAN, c’est certainement un des plus beaux moments de ma carrière de coach, commence -t-il par reconnaître, c’est un trophée remporté au plus haut niveau. Pour un coach, c’est vraiment incroyable ! Cette expérience, je la compare un peu à ce que j’ai vécu en tant que joueur au Mexique, lors de la Coupe du Monde 1986″
Ce bonheur sincère et légitime ne lui fait pas perdre de vue qu’il peut-être (est) éphémère : « Quand vous êtes dans le foot depuis 42 ans, vous savez très bien qu’un jour, vous êtes le roi, et que le lendemain, on vous tue !, C’est pour ça qu’on fait des monuments en bois pour les entraîneurs : ça brûle très vite ! Je sais relativiser les choses. Je sais que quand ça va un peu mal, ce n’est pas totalement mauvais. Et quand c’est bon, comme aujourd’hui, on ne doit pas penser qu’on est arrivé au sommet, parce qu’on a encore beaucoup de travail. Je ne suis jamais très heureux, mais je ne suis jamais dans le trou non plus ». De toute façon, l’ancien entraîneur n’aura pas le temps de trop savourer; il devra se remettre au travail pour préparer la deuxième phase des éliminatoires du Mondial 2018 dans lesquels le Cameroun est moyennement parti.Sans oublier la Coupe des Confédérations en juin 2017.
@Cheikh Mabele