Battue logiquement par la Tunisie (1-2), l’Algérie a montré qu’elle n’était pas guérie. Son mauvais résultat face au Zimbabwe n’était pas un simple accident.A moins d’un exploit colossal face au Sénégal, combiné avec une contreperformance des Aigles de Carthage devant les Warriors, l’Algérie a fait un grand pas vers la sortie de la CAN
Alors que le sélectionneur de la Tunisie Henry Kasperczak a pu puiser dans un effectif au grand complet pour composer son équipe rentrante, Georges Leekens a dû se passer de son avant centre Hilal Soudani et surtout de son gardien de but Raïs M’Bolhi qui avait été excellent face au Zimbabwe (2-2).
Pourtant, ce sont les Fennecs qui entrent le mieux dans le match. Avec une première alerte sur les buts de Mazthlouthi. Sur une belle remise de Bentaleb, Mandi étrangement avancé marque mais il est signalé injustement hors jeu (3′). Dans la foulée, une faute d’Aymen Abdennour offre aux Algériens un coup franc à 20 m. Mais la balle enroulée de Brahimi est claquée de façon magistrale par le gardien de l’Etoile du Sahel . Sur le corner qui a suivi, Bensebaini dévie d’une subtile talonnade sur Slimani qui oblige Mathlouti a réalise un un autre exploit afin de préserver sa cage (6′).
La réplique des Aigles de Carthage arrive dans la foulée. Redoutable tireur de coups francs, Wahbi Khazri (10′) met en difficulté le gardien Asselah qui n’avait rien eu à faire jusque-là. Mais l’Algérie ne relâche pas sa pression et une « patate » dont Adlène Guedioura a le secret oblige Mathlouthi a se déployer et à sortir le ballon en corner. Les Algériens semblent avoir retenu la leçon de leur premier match. Leurs attaquants se replient quand il le faut pour exercer le pressing et récupérer le ballon. Pourtant les Fennecs ne marquent pas dans leur temps fort. De leur côté, les Tunisiens misent sur des contres rapides : Akaichi bute une première fois sur Meftah Rabie (16′) puis il est très court sur un corner superbement tiré par Wahbi Khazri. On sent toutefois que la défense algérienne reste encore traumatisées par ses errements récents. Un sentiment symbolisé par les deux cartons jaunes pris par Adlène Guedioura et Rabie Meftah dans la première demie heure. Ce qui a souvent donné aux Aigles l’occasion de se rebiffer et de ne pas subir dans la continuité. Globalement, la première période n’a pas été d’un haut niveau technique. Beaucoup de déchets des deux côtés et une faible maîtrise.
Une équipe d’Algérie sans projet de jeu et sans âme
La deuxième période démarre sur les chapeaux de roues pour les Tunisiens qui ouvrent le score dès la reprise. Sur une passe lumineuse de Sassi Ferjani pour Msakni, transparent jusque-là, dont le centre est dévié par Aissa Mandi dans ses buts. Sacré coup de tonnerre dans ce derby crispé. Cette ouverture du score devrait débrider le match et surtout contraindre les Algériens à se montrer beaucoup plus volontaires. On a eu l’effet contraire. Ce sont les Tunisiens qui prennent le match en main et imposent leur loi au milieu du terrain encouragés par les défaillances de joueurs algériens présumés clés, en l’occurrence Nabil Bentaleb et Adlène Guedioura.
La réplique algérienne repose sur des un contre un peu efficaces. Fébriles, les Fennecs perdent de plus en plus de ballons. Sur l’un deux, Ghoulam veut remettre de la tête à son gardien mais, débordé par Khazri, il commet l’irréparable. Le penalty est transformé imparablement par Sliti. L’Algérie peut-elle boire la tasse ? Georges Leekens tente quelque chose en remplaçant Ghezzal par Bounedjah puis Brahimi par Sodiane Hanni. Rien n’y fait. L’encéphalogramme des Verts reste désepérement plat. Ce sont les Tunisiens qui se montrent encore dangereux notamment par Sliti et Akaichi jusqu’à son remplacement par Khenissi (77′). Pour l’Algérie la leçon est dure mais logique. Le but de Sofaine Hanni, une superbe volée, dans les arrêts de jeu, arrive bien tard pour raviver l’espoir des coéquipiers d’un Riyad Mahrez bien effacé.
Le brillant collectif qui faisait plaisir à voir sous la direction de Halilhodzic jusqu’en 2014 puis sous la houlette de Christian Gourcuff jusqu’en février 2016 n’est plus qu’un lointain souvenir. La Tunisie, solide, sereine, a plié lors des 30 premières minutes avant de prendre les devants. La qualification pour les quarts de finale est en vue. Un match nul face au Zimbabwe pourrait suffire.
La feuille de match
Franceville, 19 janvier
Algérie-Tunisie
Buts: Tunisie: Mandi (47′ csc), Sliti (72′ sur penalty). Algérie: Sofiane Hanni (90’+2)
Arbitre : Bernard Camille ( Seychelles)
Les équipes
Algérie: Malik Asselah, Faouzi Ghoulam, Ramy Bensebaini, Aïssa Mandi, Rabie Mohamed Meftah, Nabil Bentaleb, Adlène Guedioura (Abeid, 90=2), Rachid Ghezzal Bounedjah, 68′), Yacine Brahimi (Sofiane Hanni, 73′), Riyad Mahrez, Islam Slimani. Entraîneur: Georges Leekens
Tunisie : Aymen Mathlouthi, Hamdi Nagguez, Aymen Abdennour, Syam Ben Youssef, Ali Maaloul, Ferjani Sassi, Mohamed Amine Ben Amor, Naim Sliti, Wahbi Khazri (Mohamed Ali Yaacoubi, 73′), Youssef Msakni, Ahmed Akaichi (Taha Khenissi, 77′). Entraîneur: Henry Kasperczak