Les conditions opaques de l’attribution de l’organisation de la CAN 2017 continuent d’alimenter le débat en Algérie sur en quelque sorte « la légitimité » de la direction de la Confédération africaine de football (CAF). Dans un entretien documenté et passionnant, un juriste algérien, Maître Nasr Eddine Lezzar, ancien vice-président du Tribunal arbitral du sport (TAS), démonte la machine juridique de la CAF. Ou plutôt l’absence de fondement juridique de cette institution. “Aussi aberrant que cela puisse paraître, la CAF fonctionne sans texte fondateur, affirme le juriste, je dois préciser que je n’ai pas trouvé ces statuts, si toutefois ils existent. La CAF est une institution et une instance infra-juridique, gérée et administrée sans référence à aucune norme juridique”.
Pas de code d’éthique non plus. Par contre, l’homme de droit a trouvé un code disciplinaire: “comme si la gestion d’une organisation immense aussi complexe se limitait à infliger des sanctions”. Sur ce dernier sujet, l’ancien membre du TAS prend l’exemple de la dernière punition infligée à la Tunisie après la CAN 2015. L’analyse de Me Lezzar est édifiante pour la CAF : “Prenons le cas de la Tunisie, pour laquelle le TAS de Lausanne n’a pas encore tranché, qui a été sanctionnée et pour laquelle on a exigé des excuses, faute de quoi la suspension sera maintenue. Pareille mesure n’existe nulle part dans le code disciplinaire de la CAF. Cette exigence illégale est l’expression d’une tendance narcissique et d’une volonté de soumission des associations. Il s’agit d’un problème à la fois psychanalytique, politique et culturel”. Ainsi, l’abandon de la limite d’âge et la non limitation des mandats, l’attribution de l’organisation de la CAN 2017, décidés lors de la réunion du 8 avril au Caire , participent de l’opacité et de la mégalomanie qui caractérisent la direction de la CAF. (interview à lire dans sa totalité dans www.elwatan.com )
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