Comme contre la Côte d’ivoire en quarts de finale, l’Algérie est allée au bout du suspens et un coup de canon signé Riyad Mahrez (90’+4′) pour battre le Nigeria (2-1) et s’offrir une finale de Coupe d’Afrique des nations, la troisième de son histoire très méritée.
Pour disputer sa première demi-finale en tant qu’entraîneur des Fennecs face au Nigeria, Djamel Belmadi n’a effectué qu’un seul changement forcé en choisissant le latéral droit Mehdi Zeffane à la place de Youssef Atal blessé à la clavicule et out jusqu’à la fin de la compétition. Le boss des Super Eagles, Gernot Rohr, a également opté pour la continuité en reconduisant le onze victorieux de l’Afrique du Sud.
Les cinq premières minutes sont équilibrées dans un stade international du Caire pour une fois convenablement garni depuis l’élimination de l’Egypte. Un vrai round d’observation entre deux équipes qui se craignent. Mais la première occasion, énorme, est algérienne. Trouvé par une superbe transversale Belaïli dépose Awaxiem, centre à son tour au cordeau et trouve Mahrez (7′) qui n’est pas loin de conclure. Le ballon du Citizen passe à côté du cadre. L’Algérie a mis le pied sur le ballon et semble avoir pris l’ascendant avec un premier titre cadré par la volée de Feghouli boxée par Akpeyi (10′). Puis une autre menace, deux minutes après, dans le camp nigérian, amenée par un coup franc excentré à gauche. Le tir enroulé de Bennacer trouve Belaïli dont la reprise frôle la barre transversale (15′).
De son côté, le Nigeria, privé de ballon, a des difficultés à approcher les buts de M’Bolhi. Sauf sur des balles arrêtées et sur un corner mal négocié. La pression algérienne ne se relâche pas et manque de peu d’être récompensée quand Bounedjah perd son face à face dans la surface avec Akpeyi (30′).
Véritable poison ppur le Super Eagles, le joueur d’Al Sadd est encore à la manoeuvre lorsqu’il part à la limite du hors-jeu pour recevoir une passe sublime de Feghouli. Toutefois, gêné par Omeruo, son lob à l’extérieur de la surface ne passe pas loin (37′). Mais cette main mise des Fennecs sur le match ne pouvait pas rester improductive. Et il a fallu que le sort s’en mêle, sous la forme d’un but contre son camp signé Troost-Ekong. En effet, à la suite d’un contre conclu par un centre de Mahrez, le défenseur des Citizens a fini par tromper son gardien en détournant le ballon du bassin. Et même si elle advient sur une erreur adverse, l’avance des coéquipiers de Bensebaïni est largement méritée.
Mahrez exécuteur des belles oeuvres
Au retour des vestiaires on pouvait légitimement se poser la question de savoir si les Algériens étaient capables de maintenir la densité de leur jeu et de leurs efforts, eux qui avaient été contraints de disputer 120 minutes face à la Côte d’ivoire au tour précédent et qui ont eu d’un jour de repos en moins par rapport aux Nigérians. Les dix premières minutes n’apportèrent aucune inquiétude à ce niveau puisque les « Blancs » se sont procurés la première situation dangereuse (50′). Ayant choisi l’option de gérer leur avance et de cantonner l’adversaire au milieu du terrain, les Fennecs ont perdu leur avance en possession de balle sans se mettre en danger et s’offrirent même deux incursions dans le camp d’Akpeyi par Mahrez et Feghouli.
Mais le réveil des Super Eagles est amorcé à l’heure de jeu, d’autant que les protégés de Belmadi commencent à hésiter entre la sécurité et la prise de risque. Cette valse hésitation va leur coûter cher. Sur une frappe lourde d’Etebo, le ballon semble avoir touché le bras d’Aïssa Mandi. L’arbitre gambien, Bakary Gassama, ne siffle rien dans un premier temps. Puis se ravise en consultant le VAR et finit par accorder un penalty au Nigeria. Qu’ Odio Ighalo (72′) transforme sans trembler en prenant M’Bolhi à contre pied. Tout est à refaire pour les Fennecs. Le vent semble avoir tourné car les Nigérians se montrent de plus en plus dangereux notamment par le milieu offensif Alex Iwobi (82′) mais ils n’arrivent pas à semer complètement le doute chez les Algériens.
A trois ou quatre minutes de la fin, les Maghrébins reviennent dans le match et finissent plus fort en se créant deux dernières opportunités. D’abord quand Bennacer envoie une mine des vingt-cinq mètres. Sa frappe est allée chercher l’angle gauche de la cage d’Akpeyi (90’+2). Ce n’était que partie remise lorsqu’une faute est commise sur le milieu d’Empoli à l’entrée de la surface de réparation. Après un court conciliabule entre Bounedjah, Belaïli et Mahrez, c’est le joueur de Manchester City qui prend la responsabilité de cette mission de dernière minute. Bien lui en pris. Puisqu’il frappe parfaitement du gauche et envoie le ballon dans le filet opposé du gardien des Super Eagles. Un but qui scelle la victoire et la qualification des Fennecs. Lançant en même temps un message de folie à tout un pays engagé depuis quelques mois dans une révolution pacifique et magnifique.
Les équipes
Algérie : Raïs M’Bolhi , Mehdi Zeffane, Aissa Mandi, Djamel Benlamri, Ramy Bensebaini, Sofiane Feghouli, Adlène Guedioura, Ismael Bennacer, Riyad Mahrez, Baghdad Bounedjah, Youssef Belaïli. Entraîneur: Djamel Belmadi
Nigeria : Akpeyi – Awaziem, Troost-Ekong, Omeruo, Collins – Etebo, Onyinye Ndidi, Samuel Chukwueze (Henry Onyekuru, 78′), Alex Iwobi, Ahmed Musa, Ighal. Entraîneur : Gernot Rohr