Comme nous le le laissions entendre dans le preview des troisième et quatrième journées des éliminatoires de la CAN 2019, la Tunisie et l’Egypte ont validé leur billet pour la phase finale. Le Maroc et l’Algérie avaient l’occasion d’en faire de même, mais les deux équipes ont raté le coche.
La Tunisie est la seule sélection à avoir fait le plein en remportant quatre matches sur les quatre disputés. Aucune victoire ne fut aisée pour les Aigles de Carthage. En battant l’Egypte (1-0), le Swaziland (2-1) et le Niger (1-0 et 2-1), la bande à Faouzi Benzarti n’a pas montré du panache. Mais elle a joué avec ses valeurs désormais reconnues : la rigueur, la solidité défensive, la combativité et un mental sans égal sans doute sur le continent. La Tunisie disputera donc sa dixième phase finale de la CAN consécutive où à chaque fois elle est allée au moins en quart de finale. Les deux matches à venir donneront sans doute au nouveau sélectionneur l’occasion de puiser dans le réservoir local et celui de la diaspora, histoire d’élargir son groupe.. Même si le choc contre l’Egypte, le 7 novembre, ne sera certainement pas galvaudé pour une question de suprématie régionale.
En raison de sa composition, ce groupe J était clairement fait pour les deux formations nord-africaines. Et même si les entraîneurs comme les joueurs du monde entier usent souvent du cliché » il n y ‘a plus de petites équipes », on n’est pas obligé de les croire. Avec tout le respect que l’on doit au Niger et au Swaziland, leur potentiel humain, matériel, technique, infrastructurel ne peut en aucun cas être comparé à celui des deux grandes nations du football qui disposent depuis les indépendances de géants qui raflent tout sur le plan continental. À l’Image du Zamalek et du Ahly coté égyptien, de l’ES Tunis ou de l’ES Sahel coté tunisien . Après avoir perdu le choc contre leurs rivaux de l’ouest en juin 2017, les Pharaons ont étrille le Niger (6-0) et le Swaziland (4-1, 2-0). Il faut d’ailleurs noter que ce groupe est le plus prolifique des éliminatoires avec 17 buts inscrits par les deux qualifiés en huit matches.
Mauritanie, ce n’est plus une surprise
On n’est pas certain de voir l’Afrique du Nord réaliser un carton plein en qualifiant ses six représentants. Car si l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie ne sont pas loin de valider leur billet, La Libye semble mal partie notamment après ses deux défaites successives face au Nigeria ( 0-4, 1-2). Il semblerait que la démission fracassante de son sélectionneur, le Belgo-Algéren, Adel Amrouche, a accéléré la décomposition après un départ tonitruant symbolisé par le nul ramené d‘Afrique du Sud (0-0 )lors de la deuxième journée. Le destin des Chevaliers de la Méditerranée n’est donc plus entre leurs mains. Le Maroc, lui, à connu quelques misères face à la surprenante équipe des Comores. Difficiles vainqueurs à Casablanca (1-0, les Lions de l’Atlas avaient cru faire le nécessaire à Moroni. Ils menaient 2 à 1 lorsque est sorti comme un diable de sa boite pour égaliser dans le temps additionnel . Du coup, les protégés d’Hervé Renard devront attendre le 7 novembre pour faire le grand saut. Un match nul à Casablanca face au Cameroun suffira à leur bonheur.
L’Algérie est dans le même cas de figure. Une victoire à Cotonou face au Bénin était nécessaire pour se frayer le chemin de Cameroun 2019. C’est partie remise. Les coéquipiers de Riyad Mahrez se son emmêlés les pinceaux face à de valeureux Ecureuils pourtant réduits à dix et ont fini par être battus dans une rencontre où ils n’ont jamais su imposer leur marque. Il reste du travail à Djamel Belmadi . Mais sauf accident, les Fennecs pourraient prendre une option définitive lors de la prochaine journée qui les verra recevoir la Gambie qui n’a plus rien à jouer.
Nous avons gardé pour le plaisir le cas de la Mauritanie. On le sait, ce pays cours derrière le Graal d’une première participation à une phase finale de la CAN depuis son indépendance. Un très long chemin. Dont il entre aperçoit le bout depuis son succès samedi à Nouakchott face à l’Angola (1-0). A l’évidence, les Mourabitounes ont pris de l’épaisseur. Lourdement battus quatre jours plus tôt par les Palancas Negras (1-4), ils ont réagi admirablement et montré que leur ascension n’était pas une illusion où le résultat d’une succession de faits favorables . Avec neuf point sur douze possible, face à deux concurrents redoutables que sont le Burkina Faso et l‘Angola, les hommes de Corentin Martins ont la formidable possibilité de frapper un grand coup en battant le Botswana le mois prochain. Une qualification pour le Cameroun validerait incontestablement les résultats réalisés par ce pays lors des deux derniers CHAN et ceux obtenus par ses équipes de jeunes.
@Cheikh Mabele