Il a fallu attendre la dernière journée de la phase de groupes disputée mardi soir pour connaître le programme des huitièmes de finale de la CAN 2019. Ils seront dominés par le choc entre le Cameroun, champion sortant, et le Nigeria, vainqueur en 2013 et récent mondialiste .L’autre affiche à suivre est le chaud denrée de l’Afrique de l’Ouest entre le Mal et la Côte d’Ivoire.
Le champion en titre à l’épreuve
Nigeria – Cameroun . Comme souvent, sans être transcendant, le Cameroun s’est montré solide et fiable dans sa poule .Il a dominé logiquement et sans trembler la Guinée Bissau (2-0) et le Bénin (2-1) et s’est fait les griffes face au Ghana (0-0) sans le blesser. On le sait, le Cameroun est un diesel qu trouve souvent sa vitesse de croisière dans les matches couperets. Avec le Nigeria comme opposant, le champion en titre sera servi dès les huitièmes. Que dire de son adversaire ? Honnêtement, le bilan des hommes de Gernot Rohr n’est pas folichon. Après deux succès à peine convaincants face à la Guinée (1-0) et contre un modeste Burundi (1-0), les Super Eagles se sont étalés comme des débutants face à une équipe de Madagascar (0-2) séduisante certes, mais qui faisait ses débuts dans une phase finale continentale. De toute façon, le vainqueur de ce match devra élever encore plus son niveau s’il veut aller plus loin dans la compétition.
L’Algérie pour assumer son nouveau statut
Algérie – Guinée. L’Algérie est incontestablement l’équipe de ce premier tour de la CAN. Depuis l’arrivée de Djamel Belmadi à son chevet en juillet 2018, l’équipe malade a fini de tousser. Les signes montrés lors des éliminatoires ont été renforcés par la prestation du Caire. Cette équipe a montré de l’envie, de la solidité, de la discipline, du talent et un potentiel indiscutable. Elle a été la seule à produire trois performances cohérentes avec une vraie montée en puissance. Tout comme l’Egypte et le Maroc, elle a réalisé un carton plein ( neuf points sur neuf) sans encaisser de but. Mais le plus dur commence pour les coéquipiers du jeune et excellent milieu d‘Empoli, Ismaël Bennacer. Nous sommes curieux de voir comment vont se comporter les Fennecs dans le premier match couperet de la compétition. Mais les Algériens dont le mental a été parfois le point faible semblent avoir beaucoup changé dans ce domaine. Ils en auront besoin pour venir à bout d’une équipe de Guinée dont la qualification a été heureuse et qui sera toujours privée de sa star Naby Keita . Les confrontations entre les deux équipes ont toujours été chaudes et équilibrées. C’est sur, il y aura du spectacle. Avantage pour l’Algérie tout de même.
Les Pharaons n’ont pas le droit à l’erreur
Égypte – Afrique du Sud. Le pays hôte n »a pas à se plaindre du sort que lui réserve son huitième de finale. L’Afrique du Sud 2019 est tout sauf un foudre de guerre. En effet, l’Egypte, qui a réalisé un sans faute avec trois succès consécutifs a les moyens de franchir cette quatrième étape dans la course au titre. Les Pharaons n’ont pas déçu leurs dizaines de millions de fans. Mais dans le même temps, les observateurs ne peuvent pas dire qu’ils ont vu en oeuvre une machine de guerre infernale. Les protégés du Mexicain Javier Aguirre se sont contentés de disputer trois belles mi-temps pour venir à bout leurs adversaires. Mais ils ont vacillé quelques fois, notamment face à l‘Ouganda. S’ils peuvent être confiants contre les Bafana Bafana, leur inconstance pourrait devenir gênante dans la suite du parcours. Car pour espérer aller au bout de l’aventure, les coéquipiers de Mo’ Salah devront forcément se coltiner des adversaires tels la Côte d’Ivoire ou l’Algérie.
Les Lions de l’Atlas devront hausser le ton
Maroc – Bénin. C’est l’une des questions que tout le monde a le droit de se poser : Hervé Renard, deux fois champions d’Afrique depuis 2012, va-t-il pourvoir mener la Maroc au deuxième titre qu’il attend depuis 1976 et mettre fin à 43 ans de disette ? Ce serait une formidable récompense pour un groupe de Lions de l’Atlas équilibré et talentueux;. Un savant mixte d’expérience et de jeunesse forgé par trois ans de travail. Le Maroc n’a pas fait trois matches exceptionnels lors su premier tour.. Il a développé un jeu soigné mais par séquences. Il a accéléré quand il a fallu accélérer et cela fut suffisant pour empocher trois succès par la plus petite des marges face à la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud. En huitième de finale contre le Bénin, un miraculé du groupe F qui a toute même bousculé les Lions Indomptables, le Maroc a les moyens et le devoir de rejoindre les quarts.
Le Sénégal à la relance
Ouganda – Sénégal Ce duel opposera le Sénégal, un éternel prétendant à la victoire finale, et l’Ouganda, lune des belles surprises du premier tour. Les Lions de la Teranga n’ont raté qu’un seul rendez-vous, celui qu’ils avaient avec l’Algérie (0-1) lors de la deuxième journée. Ils avaient dominé la Tanzanie (2-0) pour commencer et ont fini en force face au Kenya (4-1) Six points sur neuf, mais un fond de jeu brouillon et quelques stars défaillantes. La meilleur &équipe africaine au classement FIFA devra hausser le ton si elle veut surprendre une formation ougandaise séduisante qui s’est jouée de la RD Congo et a surtout mis à mal l’Egypte devant son public malgré une défaite qui semble raconter le contraire. Les hommes de Sebastien Desabre ont été l’une des rares bouffées d’air frais de la première partie de coupe des nations. Beaucoup ont envie de les revoir.
Les Malgaches déjà dans l’Histoire
Madagascar – RD Congo : Ce huitième méritera le détour parce qu’il opposera une équipe malgache sans joueurs en vue mais tellement joueuse et sans complexe alors qu’elle dispute sa première phase finale. Elle sait attaquer et marquer des buts et surtout n’a pas froid aux yeux. La façon avec laquelle elle a terrassé le Nigeria (2-0) pour s’emparer de la première place du groupe B est admirable. Les Barea n’auront pas froid aux yeux au moment de défier des Léopards du Congo un tantinet émoussés malgré une résistance devant les Pharaons et un réveil face au Zimbabwe (3-0). Nous sommes bien loin de la pétillante sélection qui avait fini sur le podium en 2015.
Deuxième chance pour les Aigles
Ghana – Tunisie. Il n’y a pas si longtemps cette affiche était un choc continental, Un must. Mais à la lecture du bilan des deux équipes lors du premier tour, il est difficile de le présenter ainsi. Sauf lors de son opposition face à une fiable Guinée Bissau, le Ghana a peiné et déçu tant dans la forme que dans le fond en dépit de la bonne prestation des frère Ayew. Présentés comme des favoris en puissance de cette édition, les Aigles de Carthage ont raté la marche. Avec trois petits points en trois matches, ils ne sont pas passés loin de la correctionnelle. Le bilan chiffré est juste suffisant et la manière a laissé à désirer . En fait, on a l’impression que la bande à Wahbi Khazri ( peu transcendant) n’a pas encore démarré la compétition. Puisse-t-elle se réveiller face à l’autre belle endormie qu’est le Ghana
Le Mali en terrain connu
Mali – Côte d’Ivoire Le derby ouest-africain méritera le détour. Car il va opposer une jeune et fringante équipe du Mali, solide derrière, puissante et efficace devant, à une Côte d’Ivoire un tantinet pataude qui a attendu le dernier match face à une équipe de Namibie déjà éliminée ppur faire parler la poudre. Pour nous, le Mali part favori d’autant qu’il sera motivé par la situation difficile que traverse le pays ces derniers mois. Les jeunes Aigles qui ont également connu une préparation chahutée semblent libérés depuis qu’ils ont posé leurs valises sur les bords du Nil.
@Cheikh Mabele