Les Aigles de Carthage tenteront d’arracher ce mercredi soir au stade Al-Salam du Caire la 3e place au Nigeria, dans un remake de la demie de 2004. Pas simple, après six matches disputés en moins d’un mois…
A peine le temps de digérer la déception d’une demie perdue, dans les circonstances que l’on sait, face au Sénégal (0-1 après prolongation) que voilà déjà la Tunisie de retour sur les terrains. Cette fois, pour tenter de décrocher la médaille de bronze ce soir, en baisser de rideau d’une CAN riche en émotions et surtout, en enseignements.
Pas simple, tant sur le plan physiologique que sur le plan mental, d’aller disputer un septième et dernier match après en avoir enchaîné trois lors de la préparation début juin… Mais l’enjeu est important et l’adversaire, mondialiste en Russie l’an dernier à l’instar de la Tunisie, sera lui extrêmement motivé, on le sait.
Historiquement, cette rencontre de prestige, pas toujours prisée de joueurs dont la motivation chute souvent après une défaite en demie, opposera deux techniciens qui se connaissent parfaitement : Alain Giresse sur le banc tunisien d’une part et Gernot Rohr, côté Nigeria. Les deux hommes furent longtemps coéquipiers à Bordeaux dans les années 1980 et se sont déjà affrontés en CAN (en 2012 notamment). Une brouille les avait même éloignés l’un de l’autre du temps où ils étaient joueurs quand Giresse était à Marseille et que Rohr avait violemment taclé son ancien coéquipier…
Ce soir, l’enjeu est simple : il s’agira de terminer sur le podium pour la Tunisie, ce qui ne lui est plus arrivé depuis 2004, l’année de son sacre continental à Radès. Très critiqué localement depuis sa prise de fonction, Giresse a atteint l’objectif qui lui était assigné : les demies.
Il lui faut désormais boucler sur une note positive le tournoi. Rappelons que la Tunisie n’a remporté qu’un match sur les six déjà joués, c’était en quart contre Madagascar (3-0). Elle s’est qualifiée pour les huitièmes en faisant trois nuls au 1er tour et a franchi ce pallier en éliminant le Ghana aux tirs au but.
Alain Giresse aura certainement la tentation d’aligner un autre gardien de but (Ben Mustapha ou Ben Cherifia) après la nouvelle bévue de Moez Hassen qui a coûté cher à la Tunisie contre le Sénégal.
Assistera-t-on au retour de Kechrida dans le couloir droit ? Verra-t-on Sliti titularisé ? Badri fera-t-il également son retour dans le onze de départ ? Pour aller chercher le bronze, il n’est pas certain en effet que Giresse décide de renouveler son onze de départ.
Etonnamment, la fédération tunisienne a annoncé mardi sur son site officiel le forfait de Hassen mais aussi celui de Msakni (diminué il est vrai), sans que Giresse n’en ait été prévenu… Des dissonances qui laissent imaginer une ligne de fracture entre le technicien français et son employeur.
Les Aigles de Carthage joueront-ils le jeu pour terminer sur une note positive et surtout, sur une victoire de prestige ? On peut l’imaginer. Le Nigeria de son côté devrait faire tourner son effectif à l’occasion de ce match.
Il sera temps ensuite d’analyser cette longue campagne de CAN qui n’a pas permis à la Tunisie de développer son football le plus attractif mais qui a permis en revanche de découvrir le talent d’un Kechrida. Nul doute qu’une troisième place serait accueillie très favorablement par le public tunisien en fin de soirée…
@Samir Farasha