En affrontant la Guinée, l’Algérie était avertie qu’elle ne serait pas spécialement favorite du huitième de finale en dépit d’un premier tour parfait concrétisé par trois succès en en trois matches. Et pour cause, le sort réservé aux présumées favoris, Egypte, Maroc, n’a pas échappé à personne et surtout pas aux coéquipiers de Riyad Mahrez.
Le match a démarré avec une grande intensité et de belles intentions des deux côtés. Sur l’ensemble des premières 20 minutes, l’Algérie s’est montrée plus active et plus menaçante. Après deux balles arrêtées mal négociées, les Fennecs multiplièrent les offensives. D’abord une frappe de Bounedjah dans un angle fermé (10′), puis encore une opportunité pour le joueur d’Al Sadd sur une belle passe de Guedioura (15′) et un ciseau osé de Ramy Bensebaini (20′) que le gardien Ibrahima Koné a repoussé inextremis. Orage annonciateur de la foudre qui s’abattit sur la défense du Sily. En effet, sur un contre parti d’une touche, Youcef Belaïli s’est appuyé sur Bounedjah dans la surface. La délicieuse talonnade du natif d’Oran permet au maestro de l’ES Tunis de transpercer le rideau guinéen avant d’ouvrir son pied droit pour trouver le petit filet de l’infortuné Koné. Un bijou de but.
L’ ouverture du score algérienne et méritée sur l’ensemble de la première demie heure. Les contre des Fennecs, menés à deux voire à trois, sont tellement dangereux qu’ils contraignent souvent la défense guinéenne à jouer dans l’inconfortable position du reculoir. A la mi-temps, la performance des Verts est apparue dans la lignée de ce qu’ils produisent depuis le début de la CAN: solidité défensive, dangerosité offensive, solidarité indéfectible. Avec des attaquants tels Mahrez, Bounedjah, Belaïli, capables d’aller chercher le ballon jusque dans la surface de réparation de leur propre équipe.
La seconde période reprend sur le même rythme et le même état d’esprit côté algérien. Et les Fennecs ne sont pas loin de doubler la mise grâce à l’intenable et inusable Bounedjah (48′) qui part dans le dos de la défense et tombe dans la surface sous la pression de Dyrestam. Mais l’arbitre ne bronche pas et ne siffle ni une faute ni ne donne un carton rouge ou rouge orangé au défenseur guinéen.
Un peu dans la tourmente, la Guinée arrive tout de même à s’offrir une premi!re occasion nette sur un tir puissant de Mady Yattara (55′) que M(‘Bolhi accompagne au dessus de la barre. Et comme cela arrive souvent dans un match, la punition arrive après un ratage. En effet, à la réception d’un super centre de Bennacer depuis le côté gauche, Riyad Mahrez réalise un modèle de contrôle orienté pour se défaire de son vis-à-vis Sylla avant d’ouvrir légèrement son pied gauche pour mystifier Ibrahim Koné (57′) . À 2 à 0, les données ne sont plus les mêmes. La Guinée a bien essayé de revenir dans le match avec une plus grande possession de balle (57%40% entre la 60e et la 70e) mais toujours sans l’efficacité indispensable .
C’est bien au contraire l’Algérie qui va tuer le suspens sur une énième offensive éclair. Notamment à partir des ailes. Parfaitement lancé sur le côté droit, Youcef Atal, jusque-là cantonné à une grande discipline défensive, récupère une balle de la tête avant de proposer un centre à ras de terre qu’Adam Ounas, qui venait de rentrer sur le terrain cinq minutes plus tôt, parvient à couper d’un tacle du gauche au niveau du point de penalty (82′). Un troisième but en 66 minutes de jeu réparties en deux matches pour l’attaquant du Napoli. L’ancien des Girondins de Bordeaux est vrai joker de luxe pour l’Algérie. Grâce à ce succès indiscutable les Fennecs s’offrent une place dans le top 8 en attendant mieux. leur bilan chiffré est parfait: 4 matches, 4 succès, 9 buts inscrits, zéro encaissé. Ils affronteront en quart de finale, jeudi 12 juillet , le vainqueur du derby de l’Afrique de l’Ouest qui opposera le Mali à la Côte d’Ivoire.
@Cheikh Mabele
La feuille de match
Le Caire : Stade du 30 juin
Les équipes
Algérie : Raïs M’Bolhi, D. Benlamri, Aïssa Mandi, Ramy Bensebaini, Youcef. Atal, Sofiane Feghouli, Adlène Guédioura (Hicham Boudaoui, 81′), Ryad Mahrez, Ismaël. Bennacer, Youssef Belaïli (Adam Ounas, 75′), Baghdad Bounedjah (Andy Delort, 84′). Entraîneur : Djamel Belmadi
Guinée : Ibrahim Kone, M. Dyrestam, E. Seka, S. Falette, Issiaga Sylla, IbrahimaCissé (Alassane Bangoura, 67′) A. Diawara, M. Camara, Ibrahim Traoré, Mohamed Yattara (François Kamano, 78′) José. Kanté (Fodé Koïta, 55′). Entraîneur : Paul Put