Pour le match d’ouverture de la CAN, on attendait plutôt Mo Salah. On a eu droit à une jolie prestation de son premier lieutenant.
Vendredi soir, le public cairote, qui n’avait d’yeux que pour Mohamed Salah Ghaly, s’est trouvé d’autres raisons de croire dans le destin des Pharaons.
Si l’icône égyptienne n’a pas démérité face à cet accrocheur Zimbabwe (1-0) et qu’il eut même à deux reprises et au bout de sa chaussure le but du break, un autre Pharaon a su tirer son épingle du jeu : Mahmoud Hassan « Trezeguet ».
Avant même que ne commence le grand festin continental, on était quand même un peu inquiet à son sujet. Son club turc, Kasimpasa, a fini loin de la première partie de tableau et ses prestations étaient de plus en plus irrégulières après une première partie de saison réussie
Pour autant, les statistiques saisonnières du gaucher, qui a fini avec le brassard de capitaine lors de la dernière journée contre Besiktas, ne sont pas si mauvaises que cela : 9 buts et 9 passes décisives, contre 13 buts en 2017-18, sa meilleure saison dans ce registre.
Reposé et fin prêt au moment d’aborder le tournoi africain, le joueur de 24 ans arrivé à Anderlecht (D1 BEL) en 2015 avant de signer en Turquie deux ans plus tard, s’est mis au service du collectif de son équipe, dans son couloir gauche.
On avait déjà eu le plaisir d’apprécier son abattage sur son aile, sa technique et sa fluidité dans les déplacements lors de la dernière Coupe du monde en Russie, où il avait été l’un des rares Pharaons à jouer sa partition, quand Mo Salah continuait de souffrir d’une épaule détruite par Sergio Ramos en finale de la Ligue des champions. Et surtout, à surnager en plein naufrage collectif puisque l’Egypte avait perdu ses trois rencontres.
Vendredi soir, Trezeguet a assuré. En jouant juste, en ne forçant jamais son jeu. Peut-il plus et mieux ? On le croit capable d’élever encore son niveau. Son but, inscrit juste avant la pause – une frappe du droit enroulée à l’issue d’un slalom dans la défense zimbabwéenne, après une remise du latéral gauche Ayman Ashraf, est un petit bijou.
Cette fulgurance, dans un match qui aura mis en exergue la difficulté de l’Egypte à se mettre à l’abri en marquant un deuxième but, a permis aux Pharaons de s’imposer et de bien commencer leur CAN. Trezeguet, en fidèle lieutenant de Mo Salah, a assuré l’essentiel et prouvé qu’il était capable, derrière son ami, d’assumer le rôle de finisseur quand le buteur (Marwan Mohsen) est en panne et que le taulier (Salah) n’est pas en réussite.
On suivra évidemment la suite du tournoi de Trezeguet, un joueur dont on sait qu’il était déjà très convoité sur le marché européen l’été dernier, et dont la cote ne cesse de grimper. Passeur et parfois buteur, il n’a pas encore atteint sa maturité dans le jeu.
Il demeure en tout cas l’une des pièces essentielles du dispositif offensif d’Aguirre, qui lui fait entièrement confiance sur le front de l’attaque, à gauche comme à droite.
@Samir Farasha