Les feux de la CAN 2019 se sont éteints vendredi nuit au Caire sur la deuxième victoire continentale de l’Algérie. 2022mag livre ici le fruit de ses réflexions sur le tournoi égyptien. Dans cette première partie, nous abordons la CAN à 24, le bilan chiffré mais aussi les révélations arabes de cette compétition.
CAN à 24 : OUI, MAIS A CONFIRMER…
Pour cette première historique à 24 qualifiés, on craignait d’abord un affaissement du niveau du tournoi. Et surtout, un premier tour sans consistance ou intérêt. Mais il n’y aura eu en tout et pour tout que cinq matches nuls sans but sur 36 rencontres au 1er tour. Cinq de trop quand même. On se sera parfois ennuyé (Mauritanie – Angola, Mauritanie – Tunisie) mais globalement le 1er tour aura été animé, grâce à l’Algérie, au Maroc et à l’Egypte principalement. Rappelons que ces trois-là ont remporté tous leur match du 1er tour.
La Mauritanie, dernière entrante dans le club des sélections arabes à disputer une CAN, a prouvé qu’elle méritait sa place après avoir été totalement écrasée par le Mali (4-1) lors de son premier match… disputé en soirée. Le niveau général de la CAN a sans doute moins souffert de l’élargissement du tournoi à des nations peu habituées que des fortes chaleurs de l’après-midi et surtout, de la fatigue générale des joueurs pros (et cadres de sélections) à l’issue d’une très longue saison. De quoi s’interroger donc sur la programmation de la CAN l’été (juin-juillet) pour la première fois, plutôt que sur l’élargissement. On attendra les prochaines éditions pour voir si la CAN souffre de s’être ouverte au plus grand nombre…
BILAN CHIFFRÉ : PEU DE BUTS
2019 n’aura pas été un crû particulièrement offensif. Au total, 102 buts seulement ont été inscrits lors des 52 matches, ce qui équivaut à une moyenne de 1,96 but par match. C’est peu comparé aux dernières éditions. En 2017, la moyenne était de 2,06 par match, en 2015, de 2, 125 ; 2,32 en 2012. Et jusqu’à 3,09 en 2008 au Ghana ! 21 matches se sont gagnés par un seul but d’écart, quinze rencontres ont été remportées par deux buts d’écart et plus. Cela n’a pas empêché le meilleur buteur – Odion Ighalo (NGA) – de finir avec 5 réalisations, alors que les derniers rois des buteurs terminaient régulièrement avec 3 voire 4 réalisations en moyenne (avec un match de moins, il est vrai). Le meilleur passeur (ils sont plusieurs) finit avec 3 assists : Frank Kessié (CIV) ex aequo avec Ismaël Bennacer l’Algérien. Ce dernier a également été désigné meilleur joueur du tournoi par la CAF.
REVELATIONS : BENNACER et KECHRIDA AU 1er RANG
Au chapitre des révélations arabes, 2022mag a retenu les joueurs suivants pour la Tunisie : Wajdi Kechrida (23 ans), le couloir droit de l’Etoile du Sahel ; Firas Chaouat, le longiligne attaquant (23 ans) du CS Sfaxien apparu tardivement dans l’équipe de Giresse. Chez les Pharaons d’Egypte éliminés en huitièmes ou la Mauritanie, personne. Le Maroc a évidemment vu la confirmation du talent de l’attaquant Youssef En-Nesyri (22 ans) que l’on a d’ailleurs classé dans notre onze arabe type. Mais c’est bien l’Algérie qui a brillé par sa jeunesse et ses révélations. On en voit au moins quatre : Adam Ounas (3 buts en étant remplaçant !), Youcef Atal, le meilleur latéral droit selon nous (23 ans), le milieu Hicham Bouadaoui de Paradou (19 ans !), enfin Ismaël Bennacer (22 ans), le joueur de la CAF pour cette 32e édition. Voilà pour ceux qui nous auront plu tout au long de cette édition, et qu’on espère revoir d’ici deux ans au Cameroun. A eux de confirmer d’ici là ces belles impressions…
Demain, nous reviendrons sur le public, l’ambiance et les stades, les déceptions sportives et la place du Maghreb dans cette 32e édition…
@Samir Farasha et Fayçal Chehat