L’équipe-type des meilleurs joueurs arabes de la 32e édition, qui s’est achevée par la victoire des Fennecs vendredi soir au Caire, est dominée sans surprise par les Algériens. Voici la proposition de la rédaction de 2022mag, disposée en 4-2-3-1.
L’heure est forcément au bilan et 2022mag n’échappe pas à la tendance générale. Nous avons donc composé pour vous un onze-type arabe de la CAN 2019 en fonction de nos observations et notre ressenti, que nous vous proposons ici. Il n’a pas la prétention d’être « définitif ». Mais il nous semble refléter assez fidèlement ce que fut cette CAN pour les cinq représentants arabes présents en Egypte.
Gardien de but : Raïs M’Bolhi (Algérie)
Désigné meilleur gardien du tournoi par la CAF, le numéro un des Fennecs n’a encaissé que deux buts en sept sorties dans le tournoi : contre la Côte d’Ivoire en quart puis, sur penalty, face au Nigeria en demie. Le vétéran des campagnes de la sélection verte a fait preuve de sobriété dans ses interventions. Serein et calme, Raïs a commandé avec intelligence sa défense et démontré à ses détracteurs qu’il s’était bonifié avec le temps.
Egalement cité : El-Shenawy (Egypte).
Latéral droit : Youcef Atal (Algérie)
Blessé à l’épaule au début de son quart de finale contre la Côte d’Ivoire, le joueur de Nice avait livré jusqu’alors un tournoi de grande qualité, apportant comme il sait le faire un plus dans son couloir dans les phases offensives, en soutien de Mahrez. Sans oublier une rigueur dans les phases défensives. Même s’il a manqué la dernière ligne droite de la CAN, il a largement démontré qu’il était au-dessus du lot.
Cités : Ahmed El-Mohamady (Egypte), Wajdi Kechrida (Tunisie).
Latéral gauche : Rami Bensebaïni (Algérie)
Joueur de tempérament et attiré naturellement par le jeu offensif, l’ancien du Paradou a débuté le tournoi en donnant quelques sueurs froides, notamment dans son replacement et ses transmissions. Par la suite, le Rennais s’est repris. Il a été dans les bons coups de son équipe lors des matches couperets. Sa nervosité et sa propension à distribuer – parfois – des coups aurait pu lui coûter cher, en quart comme en finale. Mais il s’est calmé pour finir à chaque fois ces matches.
Egalement cité : Aymen Ashraf (Egypte).
Défenseurs axiaux : Yassine Meriah (Tunisie) et Aïssa Mandi (Algérie).
Pièces essentielles de leurs sélections respectives, chacun d’entre eux a connu un moment difficile : Mandi en demie quand il a été sanctionné d’une main, synonyme de penalty contre le Nigeria ; Meriah, en détournant involontairement un ballon de but pour Ighalo lors du match de classement. Globalement, les deux tours de contrôle ont livré un tournoi de très grande qualité. A vrai dire, Benlamri, le binôme de Mandi, aurait lui aussi mérité de figurer dans ce onze-type tant il a été indissociable des performances de sa sélection. Meriah aura lui aussi contribué au parcours jusqu’en demie des Aigles de Carthage, même s’ils ont malgré tout encaissé beaucoup de buts (5 au total, dont 3 lors des matches couperet). Son placement et son jeu de tête auront, à l’instar d’un Mandi, permis à son pays d’avancer sereinement dans le tournoi.
Egalement cités : Djamel Benlamri (Algérie), Mahmoud Alaa (Egypte).
Milieux défensifs axiaux et récupérateurs : Ismaël Bennacer (Algérie) et Adlène Guedioura (Algérie)
Le premier (21 ans) disputait sa première CAN et il y a brillé dès son premier match, jusqu’à recevoir, après la finale, le trophée de meilleur joueur de l’épreuve. Le second (33 ans) est désormais un vieux briscard de l’entrejeu qui aura apporté équilibre et solidité juste devant la défense. Leur binôme a été très performant et essentiel dans l’épopée algérienne. Même si Guedioura n’a pas pu faire parler sa frappe canon, si réputée, Bennacer a dé son côté montré qu’il était un sacré passeur décisif. Dans des rôles plus obscurs, forcément, qu’un attaquant, ils ont tout simplement excellé.
Egalement cité : Ferjani Sassi (Tunisie)
Milieu offensif axial : Wahbi Khazri (Tunisie)
Dans une formation qui a déçu -une seule victoire en sept matches – malgré sa 4e place, le joueur de Saint-Etienne a pleinement assumé son rôle de leader technique et meneur des Aigles de Carthage. S’il n’a marqué qu’un but, Khazri nous a quand même gratifié de jolies fulgurances, comme lors de son entrée en jeu contre le Ghana en huitième puis contre Madagascar en demie.
Egalement cité : Mbark Boussoufa (Maroc)
Attaquant droit : Riyad Mahrez (Algérie)
Le capitaine d’el-Khadra n’a pas écrasé la concurrence mais il aura été le déclencheur et le leader dont l’Algérie avait besoin. Il a souvent endossé le bleu de chauffe et délaissé parfois les tâches offensives pour participer à la conquête de la deuxième étoile algérienne, notamment en finale. Au tour précédent, il a quand même inscrit un coup franc direct -au bout du temps additionnel- dont il a seul le secret.
Avant-centre : Youssef En-Nesyri (Maroc)
Auteur de deux buts, le jeune Lion de l’Atlas (22 ans) aura eu bien du mal, dans un secteur où son équipe n’a pas vraiment excellé, manquant d’efficacité dans la finition. Mais il n’a pas déçu à titre personnel contrairement à un Hakim Ziyech, passé à côté de sa CAN. Alors oui, le Maroc a été éliminé en huitième. Mais En-Nesyri n’a pas déçu.
Egalement cité : Baghdad Bounedjah (Algérie)
Attaquant gauche : Youssef Belaïli (Algérie)
C’est l’histoire d’une rédemption. Suspendu deux ans après un contrôle positif à la cocaïne, Belaïli aurait pu se perdre définitivement en chemin. Mais à force de travail et de motivation, il est revenu. Plus fort et plus décisif, au moint de reléguer un Brahimi sur le banc. Buteur en poule contre le Sénégal, Belaïli aura été l’autre grande « révélation » de la CAN -encore que ce mot est galvaudé pour un joueur de son expérience et de sa notoriété- par sa générosité sur le front de l’attaque. Sens du dribble et de la passe, il a tout simplement régalé le public africain.
Egalement cité : Trezeguet (Egypte).
Entraîneur : Djamel Belmadi (Algérie)
Pour sa première phase finale sur un banc, l’ancien coach du Qatar s’est transformé en faiseur de rois, lui qui n’est arrivé qu’il y a onze mois sur le banc algérien. Discipline, rigueur, équilibre, sens tactique et stratégie évolutive, sans oublier des qualités évidentes de meneur d’hommes, si indispensable pour gérer au quotidien un groupe de 23 pendant près de deux mois. Belmadi, possède déjà toute la panoplie d’un grand technicien. Et il n’a que 43 ans ! A venir dans nos colonnes un grand portrait de l’ancien entraîneur d’Al Duhaïl.
@Samir Farasha et Fayçal Chehat