La résolution de la Confédération africaine de football (CAF) de faire disputer la CAN en été pour se conformer à ce qui se passe sur les autres continents a déjà du plomb dans l’aile. En effet, après une expérience réussie l’été 2019 en Egypte voilà que le président de l’institution faîtière africaine, Ahmad Ahmad, évoque un retour vers une compétition en hiver dès 2021 : «C’est à cause des différentes conditions climatiques du continent. Je ne sais pas pourquoi les médias ont oublié que cela a été discuté en détail lors du symposium 2017 de la CAF que nous avons eu au Maroc, a confié le Malgache au magazine World Football, à mon avis, il n’est pas possible, en raison des conditions climatiques au Cameroun, d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations en juin / juillet. C’est clair, nous devons donc prendre une décision sur la date ».
Un argument tiré par les cheveux, comme si la direction du football continental découvrait la position géographique et les conditions climatiques qui règnent en en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale à cette époque de l’année. Mai en vérité, la raison de ce chamboulement de dernière minute est dictée par une nouvelle donne: la création il y a quelques mois de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA programmée au coeur de l’été 2021 (17 juin – 4 juillet ) soit cinq jours seulement avant le début initialement prévu de la CAN. Et cet événement réduirait la CAN à la portion congrue en matière de visibilité médiatique.La CAF, actuellement sous tutelle de la Fédération internationale, son président affaibli par les affaires, ne peut que s’effacer.
Ce qui explique d’ailleurs pourquoi dans la même interview Ahmad Ahmad dresse un tableau flatteur d u président de la FIFA, désigné comme l’ami du football africain : «Il y a certainement des Européens qui n’ont aucun respect ou considération pour le football africain. Mais Gianni [président de la FIFA] n’est pas parmi eux, a confié le président de la CAF, Gianni aime le football africain. Il veut vraiment voir le football africain se développer. Sa préoccupation pour notre développement est sincère. Pourtant, certains disent qu’il n’a aucun respect pour le football africain. Ce n’est pas correct. Il travaille avec nous pour faire en sorte que le football africain soit porté à un niveau beaucoup plus élevé que nous ne le sommes actuellement. Et je lui suis reconnaissant pour son soutien ». Un argumentaire cousu de fil blanc et c’est encore une fois l’Afrique qui en paie le prix fort avec une crédibilité réduite au strict minimum. À suivre.
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