Battu 3-1 par une fringante équipe de Côte d’Ivoire, le champion d’Afrique 2019 termine dernier de son groupe et sort prématurément de la compétition. Un échec dont il lui faudra rapidement se remettre, en vue des barrages de la CDM 2022, dès le mois de mars…
Ce devait être le match du réveil, celui de la rédemption après la défaite contre la Guinée Equatoriale (1-0), quatre jours plus tôt au même endroit. Le choc contre la Côte-d’Ivoire (déjà qualifiée avant même de jouer) aura donc été celui des adieux à la CAN, après un nouveau revers (3-1). Jamais, dans cette rencontre disputée à Japoma, Douala, les Fennecs n’auront paru en mesure de relever le défi tactique, technique et athlétique imposé par cette Côte d’Ivoire inspirée.
Avant la rencontre, l’ Algérie avait pourtant son destin en main puisqu’une victoire la qualifiait directement. Certes, elle n’avait pas encore marqué le moindre but après 180 minutes. Certes, sa belle série de 35 matches sans défaite débutée au lendemain d’un match perdu à Cotonou contre le Bénin en octobre 2019 (1-0) a pris fin devant une formation équato-guinéenne coincée dans les bas-fonds du classement FIFA.
Alors, comment expliquer ce qui s’est joué sur le gazon de Japoma ? A chaque accélération ivoirienne, l’Algérie était en difficultés, en particulier dans les couloirs. On espérait que le retour de Rami Zerrouki, associé à Bennacer, serait l’une des clés du match. Hélas, le joueur du FC Twente a sombré, comme les autres. Quant à Ryad Mahrez, le capitaine du navire n’a pas su prendre le bon cap et porter ses coéquipiers, tout au long de ce premier tour.
Alors ? L’Algérie a sombré. Collectivement et individuellement. Et pourtant, c’est elle qui, dès la 20e minute et sur corner, fut en position d’ouvrir la marque. Mais la frappe de Bennacer venait se fracasser sur le poteau de Sangaré. Trois minutes plus tard, une action collective amorcée dans le couloir droit par Gradel voyait Nicolas Pépé servir en retrait Frank Kessié. Le milieu du Milan AC reprenait du gauche et ouvrait le score, oublié au marquage (1-0, 23e). Un peu plus d’un quart d’heure plus tard, les Ivoiriens obtenaient un coup franc à 35 mètres légèrement à droite. Serge Aurier déposait le ballon sur la tête d’Ibrahim Sangaré, étrangement seul au second poteau, qui battait Mbolhi à bout portant (2-0, 40e). Assommée, l’Algérie repartait tête basse au vestiaire. La tâche paraissait alors très mal engagée d’autant que dans l’autre match, la Guinée Equatoriale menait 1-0 face à la Sierra Leone.
Belmadi sortait Benrahma, inexistant, pour Slimani, alignant côte à côte ce dernier avec Bounedjah. Mais les Ivoiriens étaient bien décidés à enfoncer le clou. Pépé obligeait Mbolhi à une parade du pied (52e). Quelques instants plus tard, l’attaquant d’Arsenal, lancé par Haller, inscrivait le troisième but d’une superbe frappe enroulée (3-0, 57e). L’Algérie était KO debout. Piqués au vif, les Fennecs obtenaient un penalty logique, consécutif à une faute de Sangaré dans la surface. Mahrez prenait ses responsabilités et frappait… sur le poteau (60e) ! Belmadi faisait entrer Brahimi et Bendebka pour Bennacer et Bounedjah. Et Brahimi obligeait Sangaré à une superbe manchette sur un coup franc direct qui prenait la direction de la lucarne.
Dans le dernier quart d’heure, l’Algérie sortait enfin de sa torpeur et inscrivait enfin son premier but dans le tournoi. Une action axiale de Belaïli en direction de Mandi qui remisait pour Bendebka. Ce dernier concluait de la tête (3-1, 74e). Une minute plus tard Slimani reprenait un coup franc de Mahrez de la tête mais le gardien Sangaré réussissait une parade exceptionnelle. Assurément l’un des tournants. Dans les derniers instants, Atal était remplacé par Benayada et Boulaya entrait pour Belaïli, exténué. Dans le temps additionnel, la Côte d’Ivoire se créait de nouvelles opportunités. Et marquait même un quatrième but par Haller, refusé pour un hors-jeu logique.
Au coup de sifflet final, les Algériens s’effondraient. Fin de l’histoire. Les grands favoris à leur propre succession quittent la CAN par la petite porte. Une fin de parcours qui rappelle celle de 1992 au Sénégal lorsque Madjer et consorts champions 1990, avaient eux aussi étaient sortis dès le 1er tour. Après la tristesse, viendra l’heure de l’analyse. Il faudra aussi vite se relancer, en vue du barrage de mars, dont l’Algérie connaîtra l’adversaire ce week-end…
Djamel Belmadi alignait au coup d’envoi le onze suivant : Mbolhi – Atal, Mandi, Bedrane, Bensebaïni – Zerrouki, Bennacer – Mahrez, Benrahma, Belaïli – Bounedjah.
@Frank Simon