Battu par le Nzalang de Guinée Equatoriale (1-0), le champion d’Afrique invaincu pendant 35 matches ferme désormais la marche du groupe E. Il jouera sa qualification contre la Côte d’Ivoire lors de la dernière journée…
devait bien finir par arriver. A force de dominer la scène africaine, la force de frappe des champions sortants a inévitablement fini par s’éroder. Là où l’on pensait qu’il leur suffirait d’accélérer un peu pour inscrire un but au 106E mondial, ils en ont été incapables. Pis, ils se sont inclinés après avoir concédé un but tardif qu’ils ne sont jamais parvenus à combler.
Avant la rencontre, de nombreuses interrogations accompagnaient « El Khadra » : d’abord, quelle composition ? Pourquoi autant de déchets dans le jeu offensif ? Le doute a-t-il commencé à s’immiscer chez certains ? Le message de Belmadi passe-t-il encore ? Le match contre la Sierra Leone (0-0) disputé en tout début d’après-midi, a eu pour conséquence de placer l’équipe devant ses responsabilités.
Au coup d’envoi à Yaoundé, dimanche soir, Belmadi a donc rebattu les cartes dans son onze de départ, retrouvant le suspendu Bennacer au milieu, auquel il a associé Bendebka -qui remplaçait Brahimi– et Feghouli, conservé. Derrière, Benlamri était titularisé en charnière à la place de Bedrane, qui avait débuté le premier match. Enfin, Bounedjah était préféré à Slimani aux avant-postes.
Face à cette formation aux abois, un Nzalang qui avait procédé de son côté à deux modifications aux avant-postes et surtout, titularisé un jeune gardien de 20 ans, Jesus Owono. A priori, pas de quoi faire peur. Sauf que l’Algérie a passé son temps à buter sur une défense soudée et disciplinée organisée autour de l’axe Esteban-Saul Coco.
Certes les Fennecs n’avaient guère de difficultés à s’approcher de la surface. EN revanche, ils n’ont jamais réussi à se trouver parfaitement dans le petit périmètre. Si l’on met de côté le but refusé à Bounedjah pour hors-jeu (23e), l’occasion la plus nette de la première période était l’œuvre de Pablo Ganet, dont le coup-franc direct à terre, au ras du poteau après avoir contourné le mur, obligeait Mbolhi à une parade réflexe (36e). Iban Edu décochait également une frappe puissante au sortir d’un corner, non cadrée mais peu éloignée du but (40e).
Au retour des vestiaires, l’ Algérie continuait de piétiner. Lancé à la pause, le jeune Nlavo Asué obligeait Mbolhi à une parade au pied à bout portant. A mesure que le temps avançait, Belmadi lançait des cartes offensives supplémentaires, à l’image de Boulaya et Slimani. Le tournant du match intervient sur un corner côté gauche d’Iban Edu. Le ballon est effleuré par Miranda mais passe devant tout le monde. Au second poteau, Esteban Orozco vient tacler le ballon, libre de tout marquage, et trompe à terre Mbolhi (1-0, 70e). La juste récompense d’efforts du Nzalang, tandis que l’Algérie continue de balbutier son jeu. Malgré cinq minutes de temps additionnel, elle ne recollera jamais à la marque. Stupeur, tristesse, abattement dans le camp algérien et parmi les nombreux supporters présents à Japoma.
A l’issue de cette défaite, les hommes de Djamel Belmadi ferment la marche du groupe avec un point, devancés par la Côte d’Ivoire (4 pts), la Guinée Equatoriale (3) et la Sierra Leone (2). Ils n’ont désormais plus le choix : ils doivent absolument s’imposer aux dépens des Ivoiriens pour passer. Rappelons qu’après 180 minutes de jeu, l’Algérie n’a toujours pas marqué dans la compétition. Voilà qui rappellent aux plus anciens les heures noires de la CAN 1992 au Sénégal, qui avait vu l’élimination du champion 1990 dès le premier tour de l’épreuve…
L’Algérie alignait au coup d’envoi : Mbolhi – Attal, Mandi, Benlamri, Bensebaïni – Bennacer, Bendebka, Feghouli – Mahrez, Bounedjah, Belaïli.
@Samir Farasha