Sept ans après s’être vu attribuer l’organisation de la CAN -initialement pour 2019- avant d’être redéployé sur la suivante, le rideau se lève enfin aujourd’hui au Cameroun sur la 33e édition de la CAN. L’Algérie, favorite à sa propre succession, fera face à une dizaine de sélections candidates au titre suprême…
Le jour J est enfin arrivé. On n’est pas près d’oublier les derniers mois, les ultimes semaines qui ont précédé le coup d’envoi de cette 33e édition au Cameroun. Ni même les tentatives pour faire reporter le tournoi, au prétexte d’une pandémie de Covid-19 qui redouble de vigueur dans le monde. Mais qui épargne globalement l’Afrique, à de rares exceptions notables.
Tout à l’heure, dans l’écrin d’Olembe, à Yaoundé, Cameroun et Burkina Faso s’affrontent pour un lever de rideau savoureux entre le champion 2017 et le troisième de cette même édition. Une affiche de qualité pour démarrer le grand festin continental, qui revient au Cameroun après… cinquante ans.
La dernière fois, c’était en 1972, pour une première qui n’avait pas permis aux Lions indomptables de monter sur le podium. Il a fallu attendre 1984 et Abidjan pour que les coéquipiers de l’éternel Roger Milla n’inscrivent leur nom au palmarès. D’autres conquêtes ont suivi (1988, 2000, 2002 et 2017), faisant du Cameroun la deuxième nation la plus titrée à la CAN derrière l’Egypte et ses sept couronnes.
Deux ans et demi se sont écoulés depuis le sacre de l’Algérie de Djamel Belmadi au Caire, face au Sénégal (1-0). Et les Fennecs ont continué de progresser, au point de se présenter au Cameroun, forts d’une invincibilité de 34 matches. Ils sont les premiers candidats à leur propre succession.
Evidemment, Cameroun (pays hôte), Nigeria (3e en 2019) et Mali (quart de finaliste) guettent le moindre faux-pas de l’Algérie pour prendre la relève. Ils ne sont pas seuls puisqu’une grande partie des nations arabes présentes au Cameroun auront aussi un rôle à jouer. En premier lieu le Maroc, qui s’est préparé en silence, et s’appuiera sur une campagne éliminatoire de CDM 2022 parfaite, dans les chiffres et très intéressante dans le jeu, même sans le virtuose Hakim Ziyech (Chelsea) ignoré par le sélectionneur Vahid Halilhodzic.
Derrière les Lions de l’Atlas, l’Egypte du Portugais Carlos Queiroz avance un pion de classe mondiale : Mohamed Salah, certainement l’un si ce n’est le meilleur joueur du monde ces derniers mois. Les Pharaons s’appuient sur une ossature de joueurs du Ahly du Caire, doubles champions d’Afrique sortants et rompus à ce type de matches. Mais ils n’ont pas brillé lors de la récente Coupe arabe des Nations au Qatar.
En revanche, la Tunisie de Mondher Kebaier, lui aussi cumulard en Coupe arabe des Nations -comme Queiroz- a disputé (et perdu) a finale de cette même compétition, non sans avoir brillé dans le jeu. Les Aigles de Carthage paraissent d’ailleurs plus forts avec leurs expatriés, emmenés par Wahbi Khazri dont ce sera peut-être la dernière apparition à la CAN. Il faudra compter avec eux qui, rappelons-le, furent demi-finalistes en 2019 sans avoir étincelé en Egypte.
Le Soudan ne devrait pas se mêler à la lutte pour la qualification au second tour de son groupe. En revanche, la Mauritanie semble avoir retrouvé tonus et ambition depuis l’arrivée du sélectionneur Didier Gomes Da Rosa. Il faudra confirmer cela d’emblée face à la Gambie, l’une des deux nations nouvelles à la CAN avec les Comores.
L’une des particularités de cette édition camerounaise est le nombre élevé (majoritaire) de sélectionneurs locaux par rapport aux expatriés : 15 nationaux pour 9 étrangers. C’est une grande première depuis des décennies et le signe que les pays font de plus en plus confiance à leurs propres ressources plutôt qu’à des techniciens extérieurs.
Les dernières semaines ont été compliquées pour la quasi intégralité des 24 qualifiés, les cas positifs de Covid-19 se multipliant pratiquement partout, à de rares exceptions. Certaines sélections savent d’ores et déjà qu’elles seront amoindries par les absences ou même, malgré le retour de certains, forcément en manque de rythme durant leur isolement forcé. Ce sera l’une des clés de ce tournoi estampillé 2021.
Pour le reste, on sait que des jauges ont été instaurées et que le public sera limité, sans compter ceux qui ne pourront pas présenter de tests au moment d’entrer dans les stades.
Place donc dans quelques heures à la reine des compétitions du continent africain, dont l’épilogue interviendra le 6 février. Nous reviendrons ici chaque jour sur ce passionnant tournoi et essaierons de le faire vivre, à notre façon. Que la fête soit belle et le spectacle au rendez-vous !
@Frank Simon
Programme du jour
Groupe A
Cameroun – Burkina Faso ; Ethiopie – Cap Vert