Qualifiée aux tirs au but (5-4) aux dépens de la Côte d’Ivoire à l’issue de sa prestation la plus convaincante de la CAN, l’Egypte poursuit son bonhomme de chemin dans la compétition. Elle défiera le Maroc, l’un des grands favoris désormais, en quart de finale.
Il aura fallu 120 minutes intenses et une séance de tirs au but pour que l’Egypte de Mohamed Salah vienne à bout d’Eléphants ivoiriens solides mais en manque d’inspiration. Une qualification validée grâce à une parade réflexe sur la tentative d’Eric Bailly du gardien remplaçant Abo Gabal (Zamalek), alias Gabasky, entré en jeu à la 88e minute après la blessure musculaire d’El-Shennawy, le taulier à ce poste.
Dès le coup d’envoi à Japoma (Douala) de ce choc devenu un classique dans l’histoire de la CAN – c’était la 11e fois que les deux s’affrontaient – il apparait clairement que les Pharaons sont dans de bonnes dispositions. Là où ils avaient du mal à faire circuler le ballon, ils trouvent très vite de la fluidité dans le circuit de passes. Mohamed Salah semble lui aussi dans un bon jour. La première occasion, signée Marmoush, donne le ton. 11e : le joueur de Stuttgart prend sa chance et enroule le ballon, finalement repoussé par la transversale.Dix minutes plus tard, c’est à Salah d’enchaîner du gauche une reprise de volée qui file sous la transversale, sur laquelle s’emploie Badra Ali Sangaré.
Le premier tournant de la rencontre intervient juste avant la demi-heure de jeu avec la sortie sur blessure de Frank Kessié, apparemment touché aux côtes. Un énorme coup dur pour les Eléphants qui va de facto faciliter la tâche du milieu égyptien. A la 36e, Salah côté droit lance dans la surface Mohamed dont la frappe à ras de terre oblige Sangaré à intervenir. Moins d’une minute plus tard, Salah, cette fois à une trentaine de mètres à gauche, envoie une chandelle – destinée à être un centre – qui force le gardien ivoirien à boxer le ballon qui plongeait sous sa transversale. La plus belle opportunité des Ivoiriens intervient dans la foulée. Pépé centre pour Ibrahim Sangaré au niveau du point de penalty. La reprise acrobatique de ce dernier est repoussée par El-Shenawy (39e).
En seconde période, l’Egypte repart sur des bases élevées : un centre tir d’Elneny dans le couloir droit force Sangaré à la parade (53e). Il faudra attendre la 70e pour que les Eléphants réagissent, sur une tête de Haller qui file sous la barre. El-Shennawy se détend et chasse ce ballon de but. Dans les cinq dernières minutes, Zaha, entré en jeu, oblige El-Shenawy à un sauvetage au pied. C’est justement sur cette action que le gardien des Pharaons s’est blessé. Il sort quatre minutes plus tard, remplacé par Abo Gabal. Qui réussit la parade du match en sortant, main opposée, une frappe de Sangaré qui prenait la direction de la lucarne (104e).
La dernière occasion du match sera pour l’Egypte, avec un centre en retrait de Salah pour Trezeguet qui ne cadre pas sa reprise (120e). Il faut donc s’en remettre aux tirs au but, comme en 1998 (quart) ou en 2006 (finale). Pépé, Sangaré, Cornet et Zaha réussissent leurs tentatives mais Bailly, sans élan, voit son tir repoussé par Abo Gabal. Chez les Egyptiens, c’est un sans-faute : ZIzo, El-Suleya, Kamal, Abdemoneim et Salah, dans cet ordre, transforment leur tir au but. L’Egypte s’impose 5-4, après s’être procurée dans le jeu les meilleures opportunités. Elle verra les quarts et affrontera dimanche le… Maroc, comme lors des quarts de 2017. Elle devient donc l’un des outsiders crédibles d’une compétition désormais promise au Sénégal, au Maroc voire au Cameroun.
Carlos Queiroz alignait : El-Shenawy (Abo Gabal) – Omar Kamal, Abdelmoneim, Hegazy, El-Fotouh – Elneny, Hamdy Fathy (Zizo), Elsouleya – Salah, Mohamed (Sherif), Marmoush (Trezeguet).
@Frank Simon