Qualifiée à l’issue d’un match parfaitement maîtrisé sur le plan tactique contre le Nigeria (1-0), la Tunisie affronte en quart des Etalons burkinabè très séduisants depuis le début de la compétition. Un match aux allures de remake de la CAN 1998, à Ouagadougou, et qui s’était terminé sur la qualification des Etalons aux tirs au but.
Que peut-on encore espérer de ces Aigles de Carthage ? Démunis, privés de nombreux cadres en raison de la Covid-19, ils se sont offerts un tour de piste supplémentaire après avoir sorti le Nigeria, pourtant devenu l’un des favoris de la CAN camerounaise après avoir remporté ses trois matches de poule. Dimanche passé, la Tunisie a rappelé au football africain qu’elle était capable, parfois, de réaliser des matches de qualité. Ce fut le cas, grâce à Talbi, Laïdouni et Msakni, exemplaires.
Cette fois, et toujours du côté de Garoua, ils partent en position de favoris, ce qui ne fut pas toujours le cas précédemment dans ce tournoi, face à un Burkina Faso qui a prouvé sa solidité, son mental fort et surtout proposé un football offensif et énergique, auquel il ne manquait finalement qu’un brin d’efficacité.
Contre ces Etalons, la Tunisie sera privée de deux pièces maîtresses, Talbi en charnière centrale et Laïdouni à la récupération. Mais elle pourra compter sur Msakni, Khazri et Sliti, ce qui n’est pas rien. Les deux derniers, à court de rythme, sont entrés en deuxième période contre le Nigeria mais une semaine d’entraînement leur aura sans doute permis de se refaire une santé.
Il ne faudra pas négliger pour autant les hommes de Kamou Malo. Demi-finalistes en 2017, finalistes en 2013, ces Etalons ont régulièrement joué de vilains tours à la Tunisie, comme lors d’un quart en 2017 où ils avaient privé la Tunisie du dernier carré (2-0), grâce à un super Aristide Bancé et Préjuce Nakoulma notamment, dirigé par Paulo Duarte, aujourd’hui coach du Togo.
Les Aigles ont brillé par leur état d’esprit retrouvé, un football discipliné fait de quadrillage dans les zones essentielles du terrain. C’est ainsi qu’on a vu Msakni défendre beaucoup et que les latéraux Haddadi et Dräger ont excellé dans les couloirs qu’ils ont fermés avant de venir prêter pied fort à leurs attaquants.
Mondher Kebaier, sous le feu des critiques avant, pendant et après le premier tour, sait bien évidemment qu’un revers de plus face à cette équipe qui n’a jamais réussi aux Aigles de Carthage ne lui sera pas pardonné. A lui de mettre en place le meilleur système pour « couper l’alimentation » entre le trio du milieu Guira-Blati Touré-Gustavo Sangaré et les attaquants. C’est l’une des clés de ce choc. Une chose est sûre : le Burkina Faso est désormais en confiance face aux équipes du Maghreb. Rappelons que sa dernière (double confrontation) contre l’Algérie en éliminatoires de la CDM 2022, à l’automne dernier, s’est soldée par deux nuls : 1-1 et 2-2 à Blida…
@Samir Farasha